Prologue
Le réveil sonna, ce qui me réveilla, moi et mon mal de crâne. Je mis l'oreiller sur ma tête, mais l'infernal engin mécanique en rajouta.
"Dili, dili, dili"
«Raaaah ! Mais la ferme !» m'écriai-je en lançant mon coussin sur l'appareil qui se brisa sur le sol, arrêtant l'infâme sonnerie.
Je me redressai péniblement et inspectai la chambre du regard : mes pas m'avaient cette fois conduit dans un motel crasseux du Languedoc, et... Mais mieux vaut commencer par le début.
Mon nom est Seth, j'ai 17 ans et je suis un vagabond, je ne vais pas vous raconter mon enfance, sachez juste que ma naissance a provoqué la mort de ma mère et que mon père s'est noyé dans l'alcool pour oublier, il m'a toujours tenu pour responsable et me faisant régulièrement comprendre ça à grand renforts de coups et d'insultes.
Cette foutue situation a duré jusqu'à ce que j'atteigne l'âge de 15 ans. Un beau jour, j'ai profité qu'il soit en train de cuver sa gnôle, j'ai pris tout le fric, sa carte bancaire et les clés de sa bagnole, puis j'ai fui le plus loin possible.
Coup bas ? On voit que vous ne l'avez jamais croisé ! Il n'a jamais tenté de retrouver son fils, j'ai brûlé sa caisse dans un ravin et je suis reparti vers une vie de vagabondage et de petits boulots.
Aujourd’hui, je mesure 1m60, pour 58kg, j'ai des yeux verts, des cheveux noirs coiffés façon japunk (avec une mèche qui couvre mon œil droit), je m'habille façon punk-gothique avec des vestes longues ouvertes sur mon torse nu, des pantalons en cuir noir et des bottes de styles punk noires montant jusqu'au mollet.
Je suis un grand fan de power metal, de films épiques et de bijoux punk (ma marque de fabrique est une boucle d'oreille stylisée qui pend toujours à mon oreille gauche), mais mon dada suprême est Pokémon.
Je les adore, je n'ai jamais raté un seul épisode et j'ai tout les films en version digitale.
Mon Pokémon favori est Gallame, je le trouve beau et stylé, et avec sa mèche il me ressemble, je trouve.
Je me levai, renversant une bouteille de vodka au passage, j'avais pas mal bu la veille… Un héritage que je tenais de mon <censuré> de père.
Je lissai ma mèche d'une main et me rendis alors compte qu'il y avait un problème, je regardai mes mains et vis que mes doigts avait fusionné pour ne former plus que trois doigts bleus, fins et pointus.
«Waaah ! C'est quoi ce bordel ?!» m'écriai-je.
Je me suis précipité vers ma tablette et j'ai immédiatement consulté le Pokédex national, je voyais mon visage tendu et couvert de sueur se refléter sur l'écran tandis que les numéros des Pokémon défilaient, je m'arrêter sur le 475.
"Gallame
Type: Psy/Combat
Taille:1,6m
Poids:52kg
Description: Les Gallame sont des maîtres en escrime et en courtoisie. Au combat, ils utilisent les grandes lames qui sortent en-dessous de leurs coudes."
Je regardai mes mains et pensai à haute voix :
«Les Gallame sont verts et blancs, pourquoi mes doigts sont bleus ?»
Je réfléchis un instant puis démarrai une appli Pokémon, je sélectionnai Gallame et cliquai sur le bouton "Shiny", les couleurs du Pokémon se modifièrent, le vert devint bleu et ses yeux rouges devinrent dorés, je regardai mes mains et souris de bonheur en voyant qu'elles étaient du même bleu que l'image.
Je devenais un Pokémon, un Gallame shiny, c'est c'est....
«C'est trop cool !» m'exclamai-je en lançant ma tablette sur le lit.
On frappa alors à la porte de ma chambre, je me mis devant l'œillet et regardai, un livreur de pizza se tenait devant, j'entrouvris la porte et dis :
«Vous avez dû vous tromper de chambre, j'ai pas commandé de pizza.
-L'adresse sur la commande est la vôtre, monsieur.
Il avait une voix mécanique qui me fit froid dans le dos, j'ouvris la porte et dis :
-Je vous assure que je n'ai pas commandé la moindre...
-Vous êtes l'un d'entre eux ! m'interrompit-t'il en regardant mes mains.
-Hein ?»
Il ouvrit le carton de pizza qui envoya un gaz violet. Pile à ce moment, le ventilateur, qui était en position tournante, lui renvoya le gaz à la figure, il écarquilla les yeux et tomba raide endormi dans le couloir.
«OK, c'est définitivement pas normal, fis-je en reculant.
-Il a échoué ! Envoyez les équipes d'intervention !» fit une voix grave à l'extérieur.
Je me penchai par la fenêtre et vis une dizaine d'hommes en noir avec des pistolets à deux voyants enfoncer la porte du motel et se mettre à fouiller les chambres.
Je refermer la porte, en sueur, et me mit à rassembler mes faibles possessions à vitesse grand V, j'avais déjà été interpeller par la BAC et je savais comment échapper à ce genre de gars.
J'ouvris la porte et avançai discrètement dans le couloir, un type en noir surgit alors et me visa avec son arme, je me baissai juste à temps pour éviter un laser vert. J’aperçus une clé à pipe abandonnée dans le couloir, je la saisis et donnai un coup sur la main du type, qui hurla et lâcha son arme.
«-Bonne nuit sale <censuré> !» fis-je en lui assénant un coup sur le crâne.
Il s'effondra : le bruit attira l'attention des autres types en noir qui se mirent à me viser avec leurs drôles d'armes.
«Le tout pour le tout» pensait-je, en m'élançant vers l'escalier de service, les lasers vert sifflèrent au-dessus de ma tête tandis que je dévalais les marches quatre-à-quatre; je surgis à la réception du motel en même temps qu'un type en noir qui reçut mon traitement spécial anti-insomnie.
J'ouvris les portes du motel d'un coup d'épaule et me ruai dans une ruelle.
Un laser me frappa alors à l'épaule, je poussai un cri et lâchai mon arme improvisée, un autre laser me frappa, à la jambe cette fois, je m'effondrai et tentai de ramper mais une botte s'abattit sur ma jambe valide, un homme cagoulé me surplomba et me dit d'un air dégoûté :
«Vous êtes l'un d'entre eux !» avant de m'envoyer une salve de gaz qui me fit sombrer dans le sommeil.
Je m'éveillai attaché à l'arrière d'un van, mes mains était liées ensemble par une chaîne reliée à un pylône en acier, je tentais de me libérer : rien à faire !
En désespoir de cause, je criai.
«Hé, les "black-mad-men", je suis pas spécialiste mais je suis sûr que c'est illégal d'arrêter quelqu'un comme ça !»
Personne ne me répondit, le van démarra et s'éloigna, je m'acharnai sur la chaîne mais sans résultat, le van fit alors un écart qui me propulsa contre une paroi.
«Mais bon dieu de <censuré> ! Ils ne savent même pas conduire en plus.»
Les voix des hommes en noir me parvinrent alors du dehors, il semblaient affronter quelqu'un.
«Rends toi, Pokéumain ! cria un homme en noir.
-C'est ça ! Pour que vous puissiez l'emmener ! Éclate-Roc !»
Un fracas épouvantable et des cris de douleurs retentirent, quelque chose arracha alors la porte, le soleil m'aveugla mais je distinguai une immense silhouette noire qui se tenait dehors, la créature tendit alors une patte et je me recroquevillai dans le fond en criant :
«Me mange pas ! Me mange pas ! ME MANGE PAS !
Clang ! J'ouvris les yeux, la créature tenait les restes de la chaîne qui me retenait avant et dit alors :
-Relax gamin, je te ferai pas de mal ! Allez, descends !
Prudent, je descendis du van et ce que je vis me coupa le souffle : grand, des cornes immenses et un corps métallique, devant moi il y avait...
-Un Galeking !
-Tu sais, tu peux m'appeler Terrence gamin !
-Je... heu... je...
-Bwahahaha ! Si tu voyais ta tête ! Huit ans que je suis TSP et ça me fait toujours autant rire.
-TSP ? Qu'est ce que ça veut dire ? Qui étaient ces types, et... .
Le Galeking, enfin Terrence, leva un patte pour m'interrompre et dit :
-Tout te sera expliqué plus tard, tu viens ?
-Heu... oui, mais où ça ?
-Eh bien, à la base Pokéumaine du Languedoc pardi ! rigola Terrence en se dirigeant vers un side-car.
-Sans vouloir vous vexer, Terrence, ce truc ne supportera jamais votre poids.»
Terrence sortit un anneau de son sac, me fit un clin d'œil et l'enfila, il se transforma alors en biker humain barbu, plus petit que sa forme Pokémon mais tout de même colossal.
«Bon, tu grimpes ou tu comptes rester planté là la bouche ouverte ?» fit-il en me tendant un casque.
Je mis le casque, grimpa dans le side-car et m'accrochait tandis que Terrence foncer sur l'asphalte.
On roula trois longues heures sur une route de campagne avant d'emprunter un chemin de montagne, Terrence accéléra brutalement alors qu'on approchait d'un cul-de-sac.
«Mais qu'est ce que vous foutez ? On va s'écraser !
-T'inquiète gamin, regarde et admire.
-Waaaaah !» m'écriai-je en me cachant les yeux avec le bras.
Deux minutes plus tard, je les rouvris, on roulait dans un tunnel décoré de cristaux magnifiques.
-Mais comment ? Il y a un instant on était sur la route et... .
-Magie-magie !» répondit Terrence en riant.
Il freina alors et les pneus fumèrent, ce qui m'aveugla et me fit tousser. Quand la fumée se dissipa, je vis que Terrence avait repris sa forme de Pokémon et autre chose qui me laissa sans voix.
Terrence mit sa patte sur mon épaule et dit :
«Seth, bienvenue à la base Pokéumaine du Languedoc !
Chapitre I : Un nouveau foyer
Terrence et moi nous tenions devant un pont qui conduisait à un immense îlot, que je qualifierai de "paradisiaque", des Pokémon de toutes sortes se baladaient à travers des jardins fleurissants, des boutiques était alignées sur de petite allées en pierre taillée avec soin. Plus loin, on distinguait un grand bâtiment en marbre dont l'entrée était flanqué de deux grandes colonnes surmontées de Pokéball en granit, des rivières et des lacs servaient de terrain de jeux aux Pokémon aquatiques, partout les Pokémon s'interpelaient joyeusement, riaient, bref, c'était...
«Le paradis, soufflai-je, impressionné.
-Ouais c'est pas mal, rétorqua Terrence en attachant son side-car avec une chaîne.
-Pas mal ? C'est le plus bel endroit que j'aie jamais vu.»
Terrence rigola et me fit signe de le suivre, nous empruntâmes un pont qui reliait le tunnel à l'îlot, les Pokémon que nous croisions me dévisageaient et je dois dire que j'éprouvais une certaine gêne. Terrence dût s'en rendre compte car il se tourna vers les curieux et dit :
«Quoi ? Vous voulez sa photo ?»
Les Pokémon se dispersèrent, Terrence nous fit entrer dans le bâtiment, des Pokéumains s'attelaient à diverse tâches administratives. Alors que nous traversions le bâtiment, je demandai à Terrence :
«Cet endroit est une sorte d'université ?
-Presque, mais c'est surtout un centre d'opération pour les Pokéumains Languedociens.
Nous atteignîmes alors une porte immense avec deux Pokéball en or en guise de poignées. Terrence frappa et une voix grave répondit :
«-Entrez !»
Nous entrâmes, le bureau (car c'était un bureau) était plongé dans le noir, une lumière jaillit brusquement, me faisant sursauter.
«Bonjour Seth.
Un Démolosse au regard sévère était assis derrière le bureau, Terrence me le présenta.
-Seth, voilà le directeur de la base.
-Euh... bonjour j'imagine, monsieur le directeur, fis-je, mal à l'aise.
-Je t'en prie, voyons, pas de "monsieur" avec moi; appelle-moi Dante.
Le directeur se leva et s'approcha de moi, il m'observa de pied en cap et je déglutis, il dégageait une impression de puissance telle qu'on se sentait écrasé.
-Tu dois sans doute avoir des questions, non ?
-Oui, qui étaient ces hommes en noir ? Comment eux et vous avez-vous fait pour me trouver ? Et nom de Dieu, comment se fait-il que les Pokémon existent ?
J'avais haussé le ton sur la dernière question, Terrence se frappa le front avec la patte tandis que le directeur Dante soupira.
-Bien je vois que tu veux des réponses, je vais te les donner, mais je te préviens, il est possible qu'elles ne te plaisent pas.
-Dites toujours, répliquai-je en croisant les bras.
-Bien, mais alors assieds-toi car ça risque d'être long.»
Le directeur passa devant moi pour se rasseoir derrière son bureau, je remarquai alors la Méga-Gemme qu'il portait autour du cou. À la couleur rouge et grise, je reconnus une Démolossite.
Le directeur Dante se racla alors la gorge, me faisant lever les yeux.
«Il y a bien longtemps, avant l'âge des humains, mais seulement après que les dinosaures se soient éteints, les Pokémon régnaient sur la terre. Contrairement aux jeux, ils étaient les espèces les plus intelligentes de la planète, encore plus que les humains ne le sont aujourd'hui. Ils pouvaient s'adapter à n'importe quel environnement et étaient assez intelligents pour construire des technologies de pointe en utilisant des matériaux ordinaires. Ces temps étaient paisibles et heureux. Beaucoup plus tard, les premiers humains ont évolué. Les Pokémon se sont montrés prudents, mais ont réalisé qu'ils étaient beaucoup moins intelligents qu'eux. Les Pokémon ont donc créé un rocher qui pourrait les transformer temporairement en êtres humains. Sous leurs formes humaines, la plupart d'entre eux ont aidé les êtres humains, ce qui les ont aidés à acquérir des connaissances et à devenir plus avancés. Certains Pokémon restaient sous leur forme humaine afin de fonder une famille avec eux. Cela a duré pendant de nombreuses années. Ensuite, les humains sont devenus plus intelligents quelques millénaires plus tard et ont découvert les grandes puissances des Pokémon et ont commencés à abuser d'eux, en les tenant contre leur gré et en les forçant à utiliser leurs capacités pour leurs propres besoins égoïstes d'Hommes. Un jour, ils se sont rebellés. Ce fut une guerre totale et beaucoup d'humains et de Pokémon furent blessés ou tués. L'environnement en souffrait également beaucoup. Les Pokémon ne purent en supporter davantage et décidèrent de partir. Ils détruisirent toutes les preuves de leur existence, y compris leurs os et fossiles. Puis, ils amplifièrent les pouvoirs de Créhelf et effacèrent les souvenirs de tous les humains du monde afin qu'ils ne puissent jamais se souvenir des Pokémon et de la guerre. Arceus, Dialga, Palkia, Giratina et Celebi ouvrirent un portail géant vers une autre dimension, et tout les Pokémon le traversèrent. Ils laissèrent toutefois Mew sur Terre pour surveiller les humains afin de s'assurer qu'ils aient bien été oubliés. Mew erre sur Terre depuis ce jour sous de nombreuses formes différentes.
Je restai sans voix, c'était pour moi un choc : tout ce que les humains croyaient savoir sur le passé de notre planète était donc faux ! Dante continua alors son récit.
-Rien ne s'était passé jusqu'à ce qu'un événement imprévu se produise, déclenchant l'apparition des Pokéumains il y a environ cent ans, pas très longtemps avant la Première Guerre Mondiale. Un homme se faisant appeler M. X découvrit par hasard les cheveux de Mew lors d'une excursion dans une jungle. M. X est un expert sur le clonage, la mémoire et les expériences génétiques. Il travaillait sur une machine qui se servirait de la plus petite particule d'ADN pour recréer la créature correspondante. Malheureusement, les progrès technologiques de l'époque étaient loin d'être parfaits. La machine n'était qu'un prototype et a provoqué une réaction nucléaire. L'onde de choc génétique affecta le monde entier et c'est là que les Pokéumains ont commencé à apparaître. Tout les scientifiques à l'exception de M. X et de son associée ont été instantanément vaporisés, mais quand la fumée s'est dissipée, M. X avait été transformé en un Mewtwo tandis que son associée était devenue une Millobellus. J'ai d'ailleurs entendu dire que cette Millobellus était encore aujourd'hui la directrice d'une base Pokéumaine quelque part aux États-Unis. Enfin bref, grâce à leur transformation, les souvenirs de l'âge des Pokémon ont été réveillés dans leur esprit. Mais M. X en devint fou de pouvoir et en voulait plus. Il a commencé à remarquer que certains adolescents et enfants étaient en train de se transformer en ces créatures, encore totalement inconnues des humains à cette époque. Maintenant, revenons quelques milliers d'années en arrière, à l'époque des Pokémon. tu sais que certains Pokémon ont utilisé leur technologie pour se transformer temporairement en humain. Eh bien, ceux qui ont fondé une famille sous forme humaine ont transmis un gène particulier à leurs enfants. L'onde de choc génétique de la machine de M. X a modifié le gène. Ce gène commença alors à transformer leurs hôtes en leurs ancêtres Pokémon, si ce gène devenait dominant. Si le gène était récessif, aucune transformation n'avait lieu. Mais M. X voulait se débarrasser de tout ces enfants se transformant en Pokémon. Ainsi, il a créé des millions de clones artificiels pour enlever ces Pokéumains et les amener pour... eh bien... leur faire un lavage de cerveau et les contrôler à loisir. Oui, tu as échappé de justesse à ce terrible sort. Quant aux clones humains créer par M. X, ils ont commencé à prendre des emplois ordinaires, pour voir qui était un Pokémon. Il a également inventé un alternateur de mémoire, pour couvrir ses actions. Cela est devenu l'organisation Pokéxtinction. Tu l'as peut-être déjà deviné mais les hommes qui ont essayé de t'enlever en font partie. Mew a heureusement vu ce qui se passait et a été déterminé à relancer la population Pokémon. Il a donc aidé à sauver les enfants enlevés. Malheureusement, il n'a pas réussi à inverser les effets de l'alternateur de la mémoire. Il a donc décidé de créer la société Pokéumaine. Cette société prend en main les Pokéumains et les forme pour lutter contre la Pokéxtinction.
-Donc les gars en noir qui m'ont enlevé faisaient partie de la Pokéxtinction et veulent me laver le cerveau ?
-C'est exact. répondit le directeur.
-Les enfoirés de fils de chien ! m'exclamai-je.
Terrence me donna un coup de coude discret, je tourner la tête vers lui, il me désigna Dante des yeux et je compris mon erreur.
-"Fils de chien" hein ? fit Dante en plissant les yeux.
-Euh... je ne pensais pas à mal ! J'avais oublié que vous étiez un Démolosse.
-Dans ce cas, tâche de t'en souvenir ! Car si tu insinues encore une fois que j'ai un lien de parenté avec les Pokéxtinctionnistes, je te tue sur le champ ! C'est clair ?
Les yeux du directeur était devenu plus froid que la pierre, je déglutis difficilement et dis :
-Je m'en souviendrai.
-J'en suis ravi ! Reprenons : De nombreuses années passèrent, et une guerre secrète est encore en cours aujourd'hui. M. X empêche le monde de découvrir les Pokémon en utilisant les alternateurs de mémoire sur chaque témoin, c'est pourquoi tu n'as jamais entendu parler de nous. La Pokéxtinction crée des clones des Pokéumains avant leur transformation et les remplissent avec les souvenirs et les personnalités du Pokéumain qu'ils enlèvent pour prendre sa place. Ce clone est la copie parfaite de la personne d'origine, autant mentalement que physiquement, à l'exception près qu'il manque le gène de Pokémon. Personne n'est donc au courant des pratiques douteuses de la Pokéxtinction. J'imagine que tu dois t'en douter, mais il y a un clone de toi qui se balade en ce moment même, en train de vivre ta vie à ta place. De son côté, Mew a pris une identité humaine. Tu dois le connaître puisqu'il s'agit de Satoshi Tajiri, le créateur des jeux Pokémon. Il a créé les jeux pour deux raisons. Il voulait d'abord rendre le monde un peu au courant de l'existence des Pokémon. Ensuite, un signe d'être un Pokéumain est d'être un fan de Pokémon, c'est comme ça que nous savions que tu était l'un d'entre nous, et nous t'avons donc surveillé pour le cas où ton gêne deviendrait dominant, ce qui a été le cas; bien que ta fugue à quinze ans et tes déplacements réguliers nous ont fait perdre ta trace pendant un moment. Nous, les Pokéumains, avons des milliers de bases secrètes souterraines partout dans le monde. Nous y prenons nos élèves en main et les formons pour arrêter les plans de l'organisation Pokéxtinction et prouver au monde que les Pokémon sont vivants et que nous pouvons vivre côte-à-côte. Cet endroit est presque comme une grande école pour Pokémon. Nous vous formons, vous éduquons et vous abritons afin que vous puissiez devenir de grands Pokéumains.»
Un silence succéda aux explications du directeur, celui-ci dût sentir ma confusion car il dit :
«Terrence ! Montre-lui sa chambre !
-Bien, Directeur Dante ! Viens, on y va !» fit-il en me poussant devant lui.
Une fois dehors, Terrence soupira. Je me sentais moi-même plus léger depuis que nous avions quitté le bureau du directeur.
«Viens, les chambres sont par là.», me dit Terrence en avançant dans un couloir.
Nous marchâmes un bon moment le long du couloir qui était percé de portes numérotées de chaque côté. J'en profitai pour interroger Terrence :
«Le directeur... il est toujours aussi... euh...
-Sévère ?
-Oui.
-T'as pas idée à quel point,. Sais-tu qu'il est considéré comme le directeur le plus sévère de France ?
-Sans déc' ?
-Je te jure ! C'est un vétéran, il a été TSP pendant 20 ans avant de passer directeur.
-Comment est-il devenu directeur ?
-Un jour pendant un sauvetage de routine, des troupes de la Pokéxtinction l'ont encerclé lui et son unité, et fut le seul à survivre à l'attaque. Les Pokéxtinctionnistes l'ont emmené dans un de leurs centres de recherches, il a subi les pires tortures là-bas; mais il à réussi à fuir en sauvant les Pokéumains prisonniers et en réduisant le centre en cendres. Malheureusement la Pokéxtinction avait trouvé l'ancienne base du Languedoc et tué presque toute sa population. Il emmena les survivants dans cet endroit qui était à l'époque un entrepôt et en fit ce qu'il est aujourd'hui; depuis il a été nommé directeur et de nombreuses opérations de la Pokéxtinction ont été démantelées grâce à lui.
-Il est si puissant que ça !?
-T'as pas idée, ricana Terrence. Tiens, voilà ta chambre.»
Nous étions devant une porte portant le numéro "475", Terrence l'ouvrit.
«Bienvenue dans ton nouveau chez toi.
Je sifflai d'admiration, la chambre avait un grand lit double, une télé murale qui occupait tout un mur, une bibliothèque remplie de livres en tout genre, un bureau sur lequel il y avait un ordinateur dernier cri, un sofa et même un climatiseur.
-La vache ! C'est mieux qu'un hôtel de luxe !
-Ouais ouais, mais les chambres de TSP sont mieux.
-Au fait ! dis-je en testant le lit, c'est quoi un ‘‘TSP’’ ?
-Attends... tu sais pas ? fit Terrence incrédule.
-Ben non ! Pourquoi je devrais ?
-Eh ben... en fait non, tu peux pas savoir; bien, alors, les TSP sont des sortes de patrouilleurs qui veillent sur les suspect potentiels susceptibles d'avoir un gène Pokéumain ou d'appartenir à la Pokéxtinction, dans certains cas comme le tien, on confie à un TSP la tâche de surveiller ces personnes et d'agir en fonction des événements, j'avoue que te filer fut loin d'être facile, étant donné ton habilité à te fourrer dans les ennuis; je t'ai sauvé la mise plus d'une fois.
-Hein ?
-Ben oui. fit-t 'il en s'asseyant sur le lit. Oh, pardon !
Il m'avait éjecté en s'asseyant, je me remis debout et me rassis en écoutant Terrence.
-Toute les fois où tu t'es endetté, où tu avait défier des gangs, même la fois où tu as rejoint un gang et que la BAC t'as arrêter, j'étais là et je m'arrangeais pour que tu t'en sortes.
-J'imagine que j'ai une dette envers toi alors ? fis-je en tendant ma main de Gallame.
-Sans rancune gamin ! fit Terrence en me serrant la main.
Les larmes me montèrent aux yeux. C'était pas l'émotion, c'était cette brute qui me broyait la main avec sa grosse patte en métal. Une cloche retentit, Terrence lâcha ma main, se releva et dit :
-C'est l'heure de dîner, j'espère qu'ils ont faits des Baies Oran confites, j'adore ça.
-Super ! On va manger ! dit-je en sautant sur mes jambes.
-Ah non, toi tu restes ici !
-De quoi ? Mais pourquoi ?
-Les nouveaux ne doivent pas quitter leur chambre avant d'avoir fini leur transformation. T'en fais pas, p'tit, j'te ramène de quoi manger.»
Terrence sortit, je m'allongeai sur le lit en soupirant, je déteste être enfermé. Terrence revint plus tard avec deux plateaux garnis de plats dont l'odeur me fit saliver. Après manger, nous regardâmes la télé, un animateur appelé Gilles Ramboum parlait d'un accident à la base de Normandie. Après l'émission, je me frottai les oreilles en grimaçant.
-Il devrait baisser le volume, celui-là.
-Tout le monde le lui dit, mais il est persuadé que ça donne du dynamisme aux infos. Bon, je vais me coucher, je reviendrai te voir demain.»
Terrence sortit, je pris un livre mais j'étais tant fatigué que les mots dansait devant mes yeux, je m'endormis très vite en pensant qu'enfin j'étais... chez moi.
Chapitre II : Déprime et nouvelle vie
La porte s'ouvrit sur Terrence qui lança d'un ton jovial.
«Salut gamin ! Comment tu vas aujourd'hui ?
-Va t'en ! répliquai-je sans lever les yeux du plafond.
-Hein ?
Je me retournais vers lui avec lassitude, cela faisait maintenant deux semaines que j'étais arrivé à la base du Languedoc, et que j'attendais que ma transformation finisse, j'en avais assez.
-Laisse moi mourir tranquille !
-Tu nous fais une dépression ou quoi ? demanda Terrence en se grattant la tête.
-J'en ai marre d'être enfermé. râlai-je d'un ton sinistre.
Terrence soupira, me saisit par la peau du cou (ce qui est très désagréable en passant, car ses pattes en métal sont glacées) et me plaça devant un miroir en disant.
-Regarde toi ! C'est l'affaire de quelques jours à ce stade.
Mes bras était entièrement formés, les lames s'allongeait et se rétractait à volonté (mon matelas a dû être réparés plusieurs fois) mes jambes étaient celles d'un Gallame et ma tête avait le pic et la mèche, seuls mon visage, mes oreilles, mon torse et mon bassin étaient encore humains.
-Tu vois ? fit Terrence en souriant, tu seras bientôt entièrement transformé.
-Quelle joie.» répliquai-je d'un ton cynique.
Je me dégageai de sa prise et m'assis devant l'ordinateur, je l'allumai et lançai une chanson d'un de mes groupes préférés; Terrence râla dès les premiers accords.
«Arceus ! Comment tu peux supporter cette musique atroce ?
-Ma musique n'est pas atroce !
-C'est toi qui le dis, fit Terrence en s'asseyant sur mon sofa.
-Des nouvelles dans la base ?
-Bof... rien de spécial, des élèves qui se disputent, la cantinière qui râle à cause de la qualité des Baies qu'on lui livre; bref, la routine, conclut-il en mettant ses pattes derrière sa tête.
-Tu ne patrouille pas ?
-Nope ! Tant que tu n'as pas terminé ta transformation, je suis affecté à ta surveillance.
-Donc toi aussi tu est enfermé en quelque sorte, dis-je avec ironie.
-Hum.»
Après un silence gênant, seulement troublé par la voix du chanteur, je demandai à Terrence :
-Comment tu es arrivé dans cette base, toi ?
Terrence me regarda et répondit après un moment.
-Tu veux vraiment savoir ?
-Pourquoi pas ? Au moins ça fera passer le temps plus vite.
-Eh bien, déjà je ne suis pas né en France. Je suis Allemand et j'ai grandi dans la banlieue de Berlin, deux ans après la chute du mur. Mon père était maçon et ma mère était ménagère, autant te dire que j'ai pas eu une enfance dorée; j'ai commencé ma transformation à quinze ans, au début j'ai pu dissimuler mes pattes de Galekid, car à l'époque j'étais un Galekid, avec des gants de ski, j'avais peur de ce qui se passerait si ma transformation continuait.
Puis un jour alors que je rentrais de l'épicerie, j'ai vu un groupe de Néo-Nazis devant mon immeuble, j'ai essayé de passer sans les provoquer mais l'un d'eux s'est planté devant moi et m'a ordonné d'enlever mes gants, j'ai refusé mais ils m'ont immobilisé et les ont retirés de force.
Quand ils ont vu mes pattes de Galekid, ils ont disjoncté, l'un deux m'a jeté à terre et deux autres sont montés dans l'appartement familial, j'ai entendu mes parents crier, puis des rafales de Kalachnikov, et ensuite... plus rien; ils m'ont balancé dans un van et ils m'auraient sans doute emmené dans un centre de la Pokéxtinction si Günther n'était pas intervenu.
-Qui est Günther ?
-Était ! rectifia Terrence, Günther était un TSP, un Roucarnage noble de cœur et d'esprit.
Il a mis les Pokéxtinctionnistes hors-combat et m'a alors demandé de le suivre. J'ai dit que je n'irai nulle part tant que je n'aurais pas vu mes parents; malgré sa réticence, Günther m'a ramené dans l'appartement et... (Terrence renifla et continua d'une voix blanche), tu n'imagines pas le choc que c'est de voir ses parents morts baignant dans leur sang.
Gunther a compris mon chagrin et m'a emmené à la base Pokéumaine de Berlin. J'y ais passé quinze ans de ma vie à m'entraîner sous la tutelle de Günther. Durant ces quinze ans, j'ai décroché mon badge de TSP en trois ans, le plus jeune de ma promo; ensuite Günther et moi avons traqué la Pokéxtinction et sauvé de jeunes Pokéumains pendant cinq ans; et puis...
De nouveau, Terrence renifla et dit d'une voix triste :
-Et puis il y a eu cette mission, nous devions filer un chef de la Pokéxtinction. Alors que nous l'observions sous nos formes humaines, des soldats Pokéxtinctionnistes ont jailli de l'ombre et nous ont paralysés avec leurs foutus lasers verts; nous avons été emmenés dans un centre de la Pokéxtinction et interrogés pendant deux mois pour nous faire avouer l'emplacement de la base. Nous n'avons rien dit, alors...
Terrence respira un grand coup et dit :
-Le chef de la Pokéxtinction est venu nous voir, ils nous a dit qu'ils allaient nous tuer si nous n'avouions pas où se trouvait la base.
Nous lui avons rétorqué que nous ne dirions rien, il nous a alors torturés personnellement. Moi étant donné que j'étais en métal, je ne ressentais pas grand-chose, mais Günther...
Terrence mit sa tête dans ses pattes et continua d'une voix si basse que je dus baisser le volume et tendre l'oreille pour entendre.
-Il n'était plus qu'un fantôme, ils lui ont brisé les pattes et les ailes, arraché les plumes, ça m'horrifiait de voir mon mentor dans cet état. Ils nous réveillaient souvent en plein milieu de la nuit à grands coups de seaux d'eau glacée avant de mettre la climatisation à fond.
Voyant que nous ne disions rien, le chef de la Pokéxtinction nous a posé un ultimatum, parler ou mourir. Nous lui avons craché qu'on ne parlerait pas; il s'est dirigé vers moi avec une scie à métaux, mais il a alors vu le regard noir que Günther lui lançait. Il a alors souri et s'est dirigé vers lui en disant qu'il ne volerait plus jamais, j'ai tenté de me dégager de mes chaînes pour sauter sur le chef, mais elles étaient en titane renforcé. Il a saisi une aile de Günther, il a appuyé la lame de la scie dessus et...
Des larmes se mirent à couler le long des joues de Terrence qui hoqueta difficilement.
-Ses cris ! Arceus ses cris ! Je les entends encore parfois dans mes rêves, quand le chef Pokéxtinctionniste a arrêté, le sol de la cellule était couvert de sang, et Günther...
Günther tremblait tant qu'on aurait dit qu'il subissait trois Fatal-Foudre simultanés ! Le chef a sorti son arme et la pointait en mode laser rouge sur la tête de Günther. Celui-ci a levé la tête et ses yeux ont croisé les miens, il m'a souri. Juste après, le Pokéxtinctionniste lui a tiré dans la tête."
Terrence renifla et conclut.
-Ensuite, une explosion a secoué le centre, le chef Pokéxtinctionniste a chuté et les murs se sont fendus, ce qui m'a permis de desceller mes chaînes du mur. Je me suis servi, pour briser l'épine dorsale de ce porc Pokéxtinctionniste en deux, j'ai erré dans le centre tandis que les soldats Pokéxtinctionnistes couraient en tous sens, j'ai tué tous ceux que je rencontrais, puis des TSP m'ont trouvé et ramené à la base, j'ai passé une semaine en soins intensifs avant de pouvoir me lever.
Le directeur de la base de Berlin m'a alors convoqué dans son bureau, il m'a expliqué qu'étant donné la situation, il comprendrait que je raccroche mon poste de TSP. J'ai répondu que, tant qu'il resterait une seule ordure Pokéxtinctionniste en vie, je n'abandonnerai pas ! J'ai fait une demande de mutation. Après l'enterrement de Günther, je fus transféré ici et ont m'assigna la mission de surveiller les possibles cas de jeunes portant le gêne Pokéumain. Cinq ans après, on m'a confié la tâche de te surveiller; la suite... tu la connais déjà.»
Je restai silencieux après le récit de Terrence, il se leva et se dirigea vers la porte quand je dis :
«Je n'aurais jamais dû poser la question, excuse-moi.
Terrence s'arrêta, il se tourna vers moi et me fit un sourire en disant :
-T'inquiète pas gamin, j'ai laissé ça derrière moi depuis longtemps, mais ça m'a fait du bien d'en parler avec toi.
-Terrence ! m'exclamai-je soudain.
-Hum ?
-Je promet de m’entraîner dur une fois que j'aurai fini ma transformation, ainsi je pourrai devenir TSP et t'aider à arrêter la Pokéxtinction.
Terrence ne dit rien pendant un moment, puis il sourit, une larme coula sur sa joue, il l'essuya et dit :
-Quelle ironie ! Un Gallame d'à peine 17 ans qui fait chialer un Galeking de 40 balais.
Nous rîmes ensemble de l'ironie de la chose, puis Terrence redevint sérieux et fit :
-Seth ?
-Oui ?
-Merci.
-Sans rancune vieillard !» répondis-je en souriant.
Terrence ricana et sortit de ma chambre, je regardai le plafond pendant plusieurs minutes avant de me rendre compte que la chanson s'était terminée; je me remis sur l'ordi en pensant :
«Le destin m'a fait un cadeau en faisant de moi un Pokéumain, j'ai toujours été un solitaire mais maintenant, ça doit changer ! Si je veux pouvoir devenir TSP et protéger les Pokéumains, je dois faire attention aux personnes qui m'entourent.
Je renversai la tête en arrière et dis à voix haute :
-C'est une nouvelle vie qui commence.»
Chapitre III : Rencontre onirique et... séance de torture
La première chose qui me vint à l'esprit fut "Pourquoi je suis debout alors que je suis censé être dans mon lit ?", j'ouvris lentement les yeux et regardai autour de moi, je me trouvais dans un couloir d'aspect assez ancien, des fenêtres à croisillons laissaient passer la lumière de la lune, des armures était posées sur des socles et divers tableaux et bibelots recouvrait les murs. Je m'approchai d'une fenêtre et regardai au-dehors, un luxueux jardin orné de roses noires et de statues avec çà et là quelques fontaines, et plus loin, une forêt d'arbres anciens, le tout éclairé par la lumière d'une pleine lune d'un blanc nacré.
«Bon, une chose est sûre : je ne suis plus dans la base.»
Je vis alors mon reflet dans la vitre et je constatai avec stupeur que ma transformation était terminée, je touchai avec étonnement mon nouveau visage, moi qui me plaignais souvent de mon grand nez, je n'aurai plus ce problème désormais.
Cette pensée m'arracha un sourire, je dis à voix haute :
«Terrence va pouvoir repartir en patrouille et je vais enfin pouvoir sortir de ma chambre. Enfin, pour ça, il faudrait déjà que je sorte d'ici», pensai-je.
Je regardai autour de moi et vis une porte ouverte au fond du couloir.
Je marchai jusqu'à la porte qui donnait sur un grand hall, deux escaliers partaient de chaque côté d'une balustrade et donnaient accès à un hall d'accueil, un grand tapis vert orné de filigranes argentés était surplombé par un grand lustre suspendu au plafond. Je descendis l'escalier de droite et aperçut ce que je supposai être les portes d'entrée, je m'en approchai et secouai les poignées, rien à faire ! C'était verrouillé.
Un bruit attira mon attention, une porte ouverte derrière l'escalier donnait sur des marches s'enfonçant dans le sous-sol, des bruits métalliques provenaient de là. Curieux, je descendis les marches et me retrouvai dans une grande salle en pierre taillée, divers mannequins et cibles d’entraînement étaient disposés contre les murs, ainsi que des râteliers contre lesquels reposaient des épées et des arcs ; au centre se trouvait un grand mannequin suspendu avec des chaînes. Une personne se tenait devant ce mannequin et le rouait de coups réguliers avec une rapidité sidérante. Je m'approchai et demandai :
«Hé ! Excusez-moi, mais... où sommes-nous ?
Je m'arrêtai soudain en constatant que la personne devant le mannequin était un Pokémon, et pas n'importe lequel, un Gallame shiny.
Le Gallame se retourna, je vis une étrange boucle d'oreille représentant une étoile à quatre branches rouge dans un croissant de lune en argent qui se balançait à son oreille gauche, mais ce furent surtout les yeux dorés du shiny qui retinrent mon attention; lorsqu'il croisa mon regard, je sentis une présence appuyer doucement contre mon esprit, instinctivement je tentais de résister. Le Gallame fronça les sourcils et la présence fit voler mes maigres défenses en éclats, je grimaçai tandis que le shiny explorait mes souvenirs, mais quand il arriva au seul souvenir de ma mère que j'avais en mémoire; je tombai à genoux en fermant les yeux et dis :
-Arrête ! Sors de ma tête ! Tu n'as pas le droit de voir ça !
La présence sortit aussitôt de ma conscience, je rouvris les yeux et vis que le Gallame se tenait à présent devant moi, il me tendit la main et dit :
-Navré d'avoir dû t'infliger ça. Je devais savoir si tu était une personne digne.
-Et ce que tu as vu t'a plu ? demandai-je d'un air amer en repoussant sa main.
Une vague de tristesse passa dans les yeux du shiny tandis que je me relevai.
-Ta réaction est compréhensible, mais j’étais obligé de le faire pour voir si tu était digne de mon enseignement.
-Ton enseignement ? Mais bordel t'es qui au juste et quel est cet endroit ?
Le Gallame ne dit rien pendant un instant, puis il dit doucement :
-Cet endroit est la limite entre le royaume des rêves et le monde réel, certains l'appellent La Frontière, l'Onirique ou plus simplement La Conscience.
-Quoi !? Tu veux dire que nous sommes dans ma conscience ?
-Exactement.
J'encaissais tant bien que mal cette révélation et demandai ensuite :
-Et toi tu es... ?
-Tu ne devine pas ? fit le Gallame en souriant.
-Attend... tu n'es quand même pas...
-Ton ancêtre ? Si c'est ce que je suis, fit t-il toujours en souriant.
Je restai sans voix pendant un instant, puis je me repris et demandai :
-Tu as un nom ?
-On m'a donné bien des noms, Le Spectre, La Lame Noire ou bien le Démon aux yeux d'Or, dit-il, mais tu peux m’appeler Duncan.
-Pourquoi suis-je ici, Duncan ? Qui m'a transporté dans cet endroit ?
-Personne, tu est toujours dans ton lit, seule ta conscience est apparue ici après que je l'aie appelée depuis le néant.
-Que veux-tu de moi ?
-Chaque chose en son temps, fit-il en passant derrière moi.
-Attends... Pourquoi est-ce que tu...
Avant que je puisse finir ma phrase, il m'attaqua. Surpris, je parai in extremis un coup qui visait mon abdomen, un claquement aigu résonna dans la salle quand nos lames s'entrechoquèrent.
-Pas mal, dit Duncan en souriant.
-Tu es malade ou quoi ? Tu cherches à me tuer ?
-Silence ! rétorqua Duncan d'un air dur, défends ta vie !
Il enchaîna alors des attaques de plus en plus rapides, j’esquivai et je parai tant bien que mal, mais il réussit à m'érafler la joue et deux minutes plus tard, il me propulsa contre le mannequin d'une attaque Balayette.
Tandis que je me relevai en grimaçant, il apparut pile devant moi et m'appuya sa lame contre la gorge.
-Tu es mort, dit-il comme si c'était une simple constatation.
Il me relâcha, je me massai la gorge, l'endroit ou il avait appuyé sa lame était rouge.
-Tu es mort ! répéta-t-il à nouveau, j'en attendais mieux venant de la chair de ma chair, même si tu es un débutant, c'était vraiment médiocre.
-Vas te faire foutre ! répliquai-je hargneusement.
-Pardon ? fit-il en se retournant.
-J'ai dit VAS TE FAIRE FOUTRE ! criai-je en l'attaquant à mon tour.
Il para chacune de mes attaques avec facilité, je tentai alors des prises que j'avais appris dans la rue, mais il me saisit soudain le poignet et dit :
-Assez !
Je me dégageai et tentai de lui envoyai un uppercut, mais il me gifla et répéta :
-ASSEZ !
Choqué, j’obéis, du sang s'écoulant sur mon menton me fit me rendre compte que ma lèvre était fendue. Duncan me saisit le menton et une énergie vibrante entoura sa main, quand il l'enleva, je constatai avec surprise que ma blessure était guérie.
-C'était Vibra Soin ?
-Exact, répondit Duncan, tu es calmé à présent ?
-Oui, répondis-je, un peu honteux. Pardonne-moi.
-Ce n'est rien, la jeunesse est parfois fougueuse.
Duncan regarda autour de lui en fronçant les sourcils, une lumière blanche commença à envahir la pièce, Duncan me regarda d'un air triste tandis qu'il disparaissait dans la lumière. La dernière chose dont je me souviens, c'est de sa voix qui disait :
-Notre temps ici touche à sa fin, mais ne t'inquiètes pas, nous nous reverrons.»
J'ouvris les yeux, allongé dans mon lit. L'horloge sur le mur indiquait six heures du matin, je pris le temps de me doucher et j’attendis Terrence, qui ne tarda pas.
«Hey gamin ! Alors…
Il s’arrêta en me voyant, puis il fit un grand sourire et dit :
-Enfin, ça y est ! Bienvenue chez les Pokéumains p'tite tête.
-Merci, c'est quoi le programme maintenant ?
-D'abord petit déj' et ensuite je t’emmène faire un check-up médical.
Je suivis Terrence le long du couloir jusqu'à une porte sur laquelle était peinte une Pokéball sur une assiette, la porte coulissa automatiquement à notre passage, la salle ressemblait à n'importe quel self que j’avais pu visiter, à la différence près que cette fois-ci l'odeur indiquait qu'il servaient de la vraie nourriture.
Terrence et moi prirent un plateau chacun et nous commencèrent à les remplir, quand une voix joyeuse fit :
-Terrence ! Comment vas-tu, grand dadais ? Et qu'avons-nous là ? Un p'tit nouveau ?
Je levais les yeux et vit une Écremeuh avec une toque et une cuillère qui me regardait en souriant.
-Salut Bertha, ouais, cette p'tite tête s'appelle Seth, fit Terrence en me désignant.
-Enchantée, moi c'est Bertha ! fit-elle en me tendant la patte que je serrai en souriant.
Mon attention fut alors attirée par ses pis, je regardai la bouteille de lait Meumeuh qui était sur mon plateau et avalai soudain de travers. Bertha me regarda d'un air curieux, puis elle comprit et dit :
-T’en fais pas ! Il est très bon ! Il vient directement d'ici, fit-elle en désignant ses pis.
-V... vraiment ? fis-je en réprimant un haut-le-cœur.
-Oui, fournisseuse officielle de France ! fit joyeusement Bertha en faisant tournoyer sa cuillère et en tapant sur ses pis.
-Bon, Bertha, c'est pas tout ça, mais on te laisse. On a des choses à faire après.
-Pas de souci, régalez-vous !
Je m'assis à une table libre avec Terrence et dit :
-Jamais je ne pourrai boire ce lait !
-Dans ce cas j'prends ta part», fit Terrence.
Horrifié, je le vit siffler toute la bouteille d'un coup. Malgré tout, je réussis à manger, et je dois avouer que Bertha est un sacré cordon bleu.
Du coin de l’œil, je remarquai que de nombreux Pokéumains me dévisageaient. Une petite Goupix me fixa d'ailleurs tellement longtemps qu'elle percuta un Mangriff qui se retourna et lança d'une voix hargneuse :
«Hé microbe ! Tu peux pas faire attention où tu vas ?
-J... je... je l'ai pas fait exprès, fit la Goupix d'une voix tremblotante.
-Rien à foutre ! répliqua le Mangriff en renversant la petite renarde qui se mit à pleurer.
-Hé ! C'est quoi ton problème ? fis-je en me levant.
Je vis toute la salle cesser de parler et regarder la scène. Le Mangriff se tourna vers moi et cracha.
-Quoi ? C'que j'fais te pose un problème ?
-Ouais, j'aime pas voir un mou du bulbe agresser un petit.
-De quoi tu m'as traité !? s'hérissa le Mangriff.
-De mou du bulbe, de débile, si tu préfères.
-Toi, t'as gagné un aller simple pour l'infirmerie ! fit le Mangriff en s'avançant vers moi.
-Oh non, je crois pas ! fit Terrence en se redressant, à moins, bien sûr, que tu veuilles prendre un Éclate-Roc dans la face ?
Le Mangriff jugea Terrence du coin de l’œil un moment, puis estimant sans doute que c'était un adversaire trop fort pour lui, se dirigea vers la sortie et me glissa au passage :
-T'es mort !
-Bizarre, je devrais pas bouger dans ce cas», répliquai-je.
Le Mangriff poussa un soupir dédaigneux et sortit du self. Je m'approchai de la Goupix et lui dis gentiment :
«Est-ce que ça va ?
-Oui merci !» fit la petite renarde en me faisant un sourire chaleureux.
Elle ramassa son plateau et partit vers une table en trottinant, je souris. Terrence me posa la patte sur l'épaule et dit :
«Tu viens ? C'est l'heure du check-up.
-J'arrive.»
Nous sortîmes du self et parcourûmes trois couloirs avant d'arriver à l'infirmerie. L'infirmière était une Kangourex, ce qui me surprit. Son petit était assis sur un tabouret rehaussé pour lui et rangeait des pilules dans leurs flacons respectifs. L'infirmière se tourna vers nous et dit en me voyant :
«Ah, tu dois être le nouveau hein ? Assieds-toi là !
Je vous passe tout le début de la visite, c'était juste «fais "aaahhh", tousse», etc, jusqu'à ce que j'entende l'infirmière dire :
-Bon, tout a l'air normal, maintenant il reste juste la prise de sang.
Je sursautai à ces mots et répétait :
-La.... la... p.. pri... prise de sang ?
-Oui mon p'tit gars, la prise de sang, fit la Kangourex en sortant une seringue.
-Euh, je ne pense pas que ce sera utile, fis-je en reculant.
Une lueur passa dans les yeux de l'infirmière, qui dit :
-Oh oh ! Un réfractaire, hein ? Junior ! Formation numéro 2 ! s'exclama-t'elle.
Le petit Kangourex s'élança hors de son tabouret et me fonça dans les jambes, je m'étalai, l'infirmière sauta alors vers moi en disant :
-Viens ici !
-Nooon ! J'veux pas ! fis-je en roulant hors de sa portée.
-Argh ! fit la Kangourex en constatant qu'elle m'avait raté, Terrence, attrapez-le !
-Sois raisonnable, Seth, fit Terrence en tentant de m'attraper.
-Plutôt crever ! répliquai-je en l'esquivant et en fonçant vers la porte.
Alors que j’allais m'échapper, je heurtai une masse juste derrière la porte, quatre bras musculeux me saisirent et me soulevèrent, je me retrouvai alors face au visage d'un Mackogneur, qui me dit en souriant :
«Eh ben, eh ben, où est ce qu'on va comme ça ?
-Pitié, laissez moi partir ! Suppliai-je, tandis qu'il m’amenait vers la table d'auscultation.
-Tenez-le bien, Mr.Bougnat, fit l'infirmière.
-J'veux paaaaas ! fis-je en me débattant.
-C'est qu'il est fort, le bougre. Terrence, venez m'aidez ! fit Bougnat tout en me maintenant.
-OK. répondit Terrence en me plaquant à son tour contre la table.
Si quelqu'un attendait encore derrière la porte, je pense qu'il se serait enfui en entendant les "Tenez-le", les "Allons, un grand garçon comme vous" et les "Son bras ! Tenez son bras !", bientôt suivi d'un grand :
-AÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏE !
-Voilà, c'était pas si terrible», fit la Kangourex en tenant un flacon de mon sang d'un air triomphant.
Je fis la tête, tandis que l'infirmière me tendit mon emploi du temps, mais je pris le temps d'y jeter un œil.
Nom : Seth.
Espèce : Gallame (chromatique).
Numéro : 475
7h00-8h30 Petit-déjeuner.
8h30-9h30 Sport. M.Bougnat.
9h30-10h30 Stratégie. M.Delphox.
10h30-12h00 Technologie M.Carabas.
12h00-13h30 Déjeuner.
13h30-14h30 Histoire M.Stuck.
14h30-15h30 Anglais Mme.Machado
15h30-17h00 Combat Mr.Lataille
18h30-19h30 Dîner.
Nous rappelons aux élèves qu'il est interdit de se trouver dans les couloirs après le couvre-feu.
Quelques minutes plus tard, je marchai le long du couloir qui me ramenait à ma chambre, avec Terrence qui faisait :
«Ouuuuuuh ! Je suis la terrible seringue fantôme !
-Arrête, Terrence !
-Ouuuuuuh, je pique, ouuuh.
-T'es lourd Terrence !» fis-je d'une voix blasée.
Avant que le lourdaud qui me servait d'ami puisse me répondre, la voix du directeur sortit des haut-parleurs sur les murs.
«Votre attention ! Voici la liste des candidats pour le tournoi de cette semaine : Boris l'Avaltout, Spike le Feurisson, Judith la Métamorph, Triss la Mentali, Victor l'Élekable et Brandon le Mangriff. Le tournoi commence dans cinq minutes !»
«Y'a des tournois ici ? Fis-je, surexcité.
-Ouaip, tu veux y aller ?
-Carrément ! m’exclamai-je en courant droit devant moi.
-Hey gamin, attends moi ! cria Terrence en courant derrière moi. Tu sais même pas où c'est !»
Chapitre IV : Tournoi
«Voilà, on y est, fit Terrence en entrant dans le stade.
-Ouah !» m’exclamai-je en entrant à mon tour.
L’endroit était aussi grand qu’un stade de foot (bien que détestant ce sport, je n’ai jamais foutu les pieds dans un stade, mais bon), le « terrain » était en fait une longue plaque de métal d’au moins cinquante mètres de long et trente de large avec des marques rouges là où les combattants doivent se tenir ; Terrence nous fraya un passage dans les tribunes surpeuplées et nous trouva une place libre.
«C’est quoi le prix du tournoi ?
-Une plus grande télé, répondit Terrence en s’appuyant sur son siège qui craqua de façon inquiétante.
-Hein ?! Il existe des télés plus grandes ? m’étonnai-je.
-Ouaip ! Mais regarde, ça commence.»
Une grande plate-forme métallique descendit du plafond, un Capumain avec une casquette de travers et une paire de lunettes de soleil était debout dessus, un micro à la main ; il prit une inspiration et cria dans son micro :
«Yooooo ! Salut public ! Je suis M.H Shane et je serai votre présentateur ! Alors, vous êtes chauds pour le tournoi de ce mois-ci ?
« OUAIIIIIS !» cria le public. Je me tournai vers Terrence et demandai en levant un sourcil :
-M.H Shane ?
-M.H pour Monkey Hand, son nom de scène, fit Terrence en ricanant, c’est le présentateur des tournois, enfin depuis que Dante lui a accordé ce poste pour qu’il arrête de le harceler à son bureau.»
Shane continua son manège et se balança avec sa main-queue en s’accrochant à l’un des câbles qui soutenait sa plate-forme. Il montra les écrans au-dessus de lui où les noms des concurrents s’affichèrent avec leurs visages flouté au-dessus et continua de brailler.
«Yooooo ! Tant mieux ! Car on a du lourd ce mois-ci, du très lourd ! D’abord, BORIS L’AVALTOUT !
Le visage de Boris s’afficha alors, Shane énonça les noms des concurrents. Lorsqu’il énonça le nom de Brandon le Mangriff, je sursautai en reconnaissant le visage de l’abruti du self sur l’écran.
-C’est le mou du bulbe ! m’exclamai-je.
-Hein ? Ah ouais, c’est lui, fit Terrence en regardant la photo.
-Je croyais que c’était juste une brute de base ! fis-je.
-Bah, c’est qu’il doit être fort, s’il participe à ce tournoi», répondit Terrence en haussant les épaules.
Je n’eus pas le temps de répondre car sur l’écran où les visages des concurrents s’était tous affichés, un tableau reliant les photos deux par deux s’était formé, avec dans l’ordre :
Boris VS Brandon.
Spike VS Judith.
Triss VS Victor.
«YOOOOOOO ! Voilà qui promet de beaux combats en perspective ! s’écria Shane en bondissant sur sa plate-forme. Alors, que le premier combat commence !»
Sous les applaudissements déchaînés du public, Brandon et Boris s’avancèrent sur le terrain, je reconnus bien le mou du bulbe du self qui faisait le beau en levant les bras vers le ciel comme si il avait déjà gagné. Il se planta devant Boris qui affichait un air serein, et pointa une griffe vers lui avant d’en mettre une autre en travers de sa gorge en ricanant.
«J’y crois pas ! Mais quel connard ! m’exclamai-je devant tant de suffisance.
-Langage, gamin ! fit Terrence en rigolant.
-Ehhh bien ! s’écria Shane dans son micro. Brandon m’a l’air bien sûr de lui, oublierait-il que la dernière fois, il a perdu contre Boris en demi-finale ?
Brandon leva les yeux vers la plate-forme et fit un doigt d’honneur à Shane en s’exclamant :
-Vas te faire foutre le singe !»
Le public se mit à huer Brandon qui s’en fichait royalement, en reportant son attention sur l’Avaltout qui n’avait ni bougé, ni réagi devant les provocations du Mangriff ; un décompte s’afficha sur les écrans.
«Attention ! 3, 2, 1, GOOOOOOO ! s’écria Shane.
Brandon ouvrit directement les hostilités en s’élançant vers Boris avec ses griffes levées qui s’étaient entourés d’une énergie sombre.
-Yooooo ! Brandon attaque direct avec Griffe Ombre ! Comment Boris va-t-il réagir ?
L’Avaltout ne bougea pas d’un pouce, il ouvrit la bouche et de petites lumières surgirent de son corps pour aller dans sa gorge, il avala, et aussitôt son corps sembla plus résistant, les griffes de Brandon s’enfoncèrent dans son corps comme dans du beurre, mais l’Avaltout ne sembla pas affecté, tandis que le Mangriff lâcha un juron en constatant que sa patte était bloquée.
-YOOOOOOO ! Jolie parade de Boris qui utilise Stockage pour encaisser les dégâts et se sert de la structure de son corps pour bloquer Brandon !
-Jolie parade en effet, commenta Terrence les pattes derrières la tête.
-Hum hum», répondis-je distraitement, trop concentré sur le match.
Brandon s’acharnait à essayer de se dégager de la masse gluante qui composait Boris, l’Avaltout ouvrit alors la bouche où les lumières se réassemblèrent en boule d’énergie ; Brandon lâcha un «oh merde» avant de se manger le Relâche en pleine poire, l’envoyant bouler à l’autre bout du terrain dans un nuage de poussière.
«Yooooo ! Splendide stratégie de Boris qui balaye littéralement Brandon à bout portant ! cria Shane en bondissant sur place.
-Tu vas la fermer, le singe !? s’écria le Mangriff en surgissant du nuage de poussière avec un regard haineux vers Boris.
-T’es mort, le blob ! fit le Mangriff en chargeant à nouveau avec Griffe Ombre.
-Mais il est con ou quoi ? m’exclamai-je, il va encore se faire éjecter !»
En effet, l’Avaltout répéta la même stratégie. Seulement, le Mangriff eut une lueur étrange dans les yeux une fraction de seconde avant que Boris n’envoie son Relâche ; un nouveau nuage de poussière s’éleva. Quand il se dissipa, à la surprise de tous, y compris de Boris, le Mangriff se tenait toujours devant l’Avaltout, une barrière transparente ayant recouvert le corps de la mangouste.
«C’est tout ? demanda Brandon, un sourire aux lèvres. À mon tour maintenant.»
Le poing du Mangriff s’illumina, la mangouste se mit à frapper l’Avaltout en rafales, Boris avait l’air de beaucoup souffrir tandis que Shane commenta.
«INCROYABLE ! Brandon le Mangriff a stoppé l’attaque Relâche de Boris avec Détection et profite maintenant du fait qu’il soit bloqué pour le mitrailler de Mitra-Poing !
Le public se mit à scander « K.O ! K.O ! », et je me mordais la lèvre en murmurant :
-Bon sang Boris ! Tu es de type Poison, son Mitra-Poing va te mettre K.O si tu ne le lâches pas !
En effet, l’Avaltout avait l’air mal en point, Brandon continua ses attaques et dit d’un air triomphant :
-Abandonne ! Dis devant tout le monde que suis le meilleur et que t’est un minable, et j’arrêterai.
-N… ne vends pas la peau de l’Ursaring avant de l’avoir tué !» répliqua Boris.
L’Avaltout s’élança brusquement dans les airs en emportant le Mangriff qui était toujours collé à lui, Brandon poussa un cri en comprenant ce que le blob à moustache comptait faire et tenta de se dégager : trop tard ! Boris lui infligea un violent Plaquage qui fissura le métal du terrain. Même moi je me sentis mal en entendant le cri de douleur du Mangriff, mais Boris n’en resta pas là et cracha un Détricanon sur la mangouste. L’odeur épouvantable en fit tousser plus d’un dans le public, même Shane sur sa plate-forme se mit sa queue-main devant la bouche et dit :
«Wow ! On a mal pour le pauvre Brandon qui s’est pris ce liquide épouvantable de plein fouet.»
Boris relâcha Brandon qui avait l’air malade, des bulles violettes s’échappaient de sa bouche à chaque expiration, Shane s’apprêtait à annoncer que Boris était vainqueur quand :
«AH…. HA… HAHAHAHAHAHAHAHA !
-OOOOOH ?! fit Shane d’un air intrigué en voyant le Mangriff se redresser sur ses pattes en tremblant et en continuant à rire. On dirait que Brandon a un as dans la manche !
-HAHAHAHAHAHAHA ! Abruti !
-Pourquoi tu te marres ? demanda Boris perplexe.
-Je suis empoisonné abruti ! EMPOISONNÉ ! Tu sais ce que ça veut dire ?
Je cessais presque de respirer en comprenant où le Mangriff voulait en venir, tout comme la majeure partie du public, ainsi que Boris lui même, qui devint livide.
-Oh non. fit l’Avaltout.
-OH SI ! répliqua le Mangriff dont le corps commença à s’entourer d’une lueur rouge. T’as tout compris le blob, mon Talent c’est Rage Poison, CRÉTIN !»
Brandon ouvrit sa main où une lueur d’énergie de couleur rouge également se forma, et la lança sur Boris en s’écriant.
«Mange ça ! VENDETTA ! BIATCH !»
Ralenti par les Mitra-Poing précédents, le pauvre Boris se prit la Vendetta de plein fouet et fut projeté contre un mur du stade qui se fissura sous l’impact en soulevant un énième nuage de poussière. Quand elle se dissipa, Boris était au sol avec des spirales dans les yeux.
«BORIS L’AVALTOUT EST K.O ! C’EST DONC BRANDON LE MANGRIFF QUI REMPORTE LE MATCH !» cria Shane en sautillant d’excitation.
Le public se mit à acclamer Brandon, qui leva les bras en signe de victoire, seuls Terrence et moi restions assis, des brancardières Grodoudou entrèrent sur le terrain et mirent Boris sur un brancard et l’emmenèrent dans une tente situé près du terrain derrière une barrière avec une croix rouge dessiné dessus ; Brandon suivit d’autres infirmières qui le conduisirent dans une autre tente juste à côté ; des Bétochef profitèrent de l’interlude pour réparer les dégâts causés au terrain, j’en profitai pour discuter avec Terrence.
«Les matchs sont toujours aussi intenses ?
-Parfois, en fait ça dépend surtout des participants», me répondit le Galeking.
Le match qui opposa Spike et Judith se solda par un match nul, les deux s’étant mis mutuellement K.O. avec un enchaînement d’Ébullilave et de Feu d’Enfer croisés. Vint le match de Triss la Mentali contre Victor l'Élekable ; tandis que j’observais la Mentali qui attendait calmement la venue de son adversaire, le public commença à s’impatienter alors que Victor ne se pointait toujours pas.
«Votre attention public ! annonça soudain Shane. On vient de m’informer dans mon oreillette que Victor l'Élekable est à l’infirmerie, cloué par une indigestion carabinée. Triss gagne donc par forfait !»
Le public marqua sa déception par une série de huées, Terrence se gratta le menton et dit :
«Dommage. Victor est un Pokéumain puissant, mais sa gourmandise lui a toujours fait défaut.
-En même temps, la cuisine de Bertha donne envie de se gaver jusqu’à éclater, répondis-je en rigolant.
-Ah bon ? fit Terrence en plissant les yeux. Tu veux bien qu’on aille boire une tournée de Lait Meumeuh après le tournoi, du coup ?
-Argh.. tout compte fait…» fis-je en m’étranglant à moitié.
Notre conversation fut interrompue par M.H. Shane qui annonça d’un air surexcité :
«On vient de m’informer que Brandon est apte à reprendre le tournoi, c’est donc lui qui sera l’adversaire de Triss.»
Le Mangriff s’avança à nouveau sur le terrain sous les applaudissements du public, il refit le coup de la provocation à Triss, mais celle-ci ne réagit pas non plus et se contenta d’un balancement de queue, Shane s’écria :
«Que la finale… COMMENCE !»
De nouveau, Brandon attaqua le premier avec Griffe Ombre, mais Triss dressa aussitôt un Mur Lumière autour d’elle, le Mangriff s’acharna dessus en vain. La Mentali cligna des yeux et dit :
«Quoi ? C’est tout ce que le grand Brandon peut faire ?
-TA GUEULE ! répliqua l’intéressé en sautant en arrière.
Brandon chargea un Mitra-Poing et se jeta sur le Mur Lumière dans l’intention de le détruire, mais avant qu’il ne puisse atteindre son but, une énergie violette l’entoura et le souleva dans les airs.
-Pitoyable ! commenta Triss en projetant Brandon contre les murs du stade.
Le Mangriff se releva en grimaçant, et lançat son attaque Vendetta sur la Mentali qui baissa simplement la tête pour l’esquiver, elle utilisa à nouveau Psyko pour immobiliser Brandon et déplaça son attaque Mur Lumière pour former un cube autour du Mangriff, l’emprisonnant à l’intérieur.
-Mais… mais qu’est-ce que tu fous ?! s’exclama le Mangriff en appuyant ses pattes sur les murs de sa prison.
-Je mets le public à l’abri des contrecoups, répondit la Mentali en souriant.
La zone en dessous des pattes du Mangriff se mit alors à trembler, Triss sourit malicieusement et lâcha simplement :
-Prescience !
-QUOI !? OH MERDE ! s’écria Brandon une fraction de seconde avant que le cube ne s’illumine et se mette à trembler violemment.
Quand la lueur s’estompa, Brandon était allongé dans le cube avec des spirales dans les yeux, le public resta silencieux un instant ; puis ce fut comme si un tremblement de terre se mit à secouer le stade, tandis que Shane s’écria :
-YOOOOOOOOOOOOOOOOOOO ! ET C’EST TRISS LA MENTALI QUI REMPORTE LE TOURNOI DE CE MOIS-CI !»
«Incroyable ! Les combats Pokémon sont géniaux ! m’exclamai-je plus tard à la sortie du stade.
-Content que ça t’aie plu, gamin, répondit Terrence avant de bâiller. Bon c’est pas tout, mais je crois que je vais aller me coucher, moi, bonne nuit gamin.
-Bonne nuit Terrence.» répondis-je en le saluant de la main tandis qu’il s’éloignait.
Je me dirigeai vers ma chambre, mais, trop excité pour dormir, je me repassai les combats du tournoi dans la tête. J’allai finalement aller dormir, quand un Fantôminus passa à travers la porte de ma chambre pour annoncer le couvre-feu.
Allongé dans mon lit, je pensai :
«Demain, c’est ma première journée de cours, je vais apprendre à me battre moi aussi.
Je souriais et m’exclamai à haute voix :
-Oh putain, j’ai hâte !»
Le réveil sonna, ce qui me réveilla, moi et mon mal de crâne. Je mis l'oreiller sur ma tête, mais l'infernal engin mécanique en rajouta.
"Dili, dili, dili"
«Raaaah ! Mais la ferme !» m'écriai-je en lançant mon coussin sur l'appareil qui se brisa sur le sol, arrêtant l'infâme sonnerie.
Je me redressai péniblement et inspectai la chambre du regard : mes pas m'avaient cette fois conduit dans un motel crasseux du Languedoc, et... Mais mieux vaut commencer par le début.
Mon nom est Seth, j'ai 17 ans et je suis un vagabond, je ne vais pas vous raconter mon enfance, sachez juste que ma naissance a provoqué la mort de ma mère et que mon père s'est noyé dans l'alcool pour oublier, il m'a toujours tenu pour responsable et me faisant régulièrement comprendre ça à grand renforts de coups et d'insultes.
Cette foutue situation a duré jusqu'à ce que j'atteigne l'âge de 15 ans. Un beau jour, j'ai profité qu'il soit en train de cuver sa gnôle, j'ai pris tout le fric, sa carte bancaire et les clés de sa bagnole, puis j'ai fui le plus loin possible.
Coup bas ? On voit que vous ne l'avez jamais croisé ! Il n'a jamais tenté de retrouver son fils, j'ai brûlé sa caisse dans un ravin et je suis reparti vers une vie de vagabondage et de petits boulots.
Aujourd’hui, je mesure 1m60, pour 58kg, j'ai des yeux verts, des cheveux noirs coiffés façon japunk (avec une mèche qui couvre mon œil droit), je m'habille façon punk-gothique avec des vestes longues ouvertes sur mon torse nu, des pantalons en cuir noir et des bottes de styles punk noires montant jusqu'au mollet.
Je suis un grand fan de power metal, de films épiques et de bijoux punk (ma marque de fabrique est une boucle d'oreille stylisée qui pend toujours à mon oreille gauche), mais mon dada suprême est Pokémon.
Je les adore, je n'ai jamais raté un seul épisode et j'ai tout les films en version digitale.
Mon Pokémon favori est Gallame, je le trouve beau et stylé, et avec sa mèche il me ressemble, je trouve.
Je me levai, renversant une bouteille de vodka au passage, j'avais pas mal bu la veille… Un héritage que je tenais de mon <censuré> de père.
Je lissai ma mèche d'une main et me rendis alors compte qu'il y avait un problème, je regardai mes mains et vis que mes doigts avait fusionné pour ne former plus que trois doigts bleus, fins et pointus.
«Waaah ! C'est quoi ce bordel ?!» m'écriai-je.
Je me suis précipité vers ma tablette et j'ai immédiatement consulté le Pokédex national, je voyais mon visage tendu et couvert de sueur se refléter sur l'écran tandis que les numéros des Pokémon défilaient, je m'arrêter sur le 475.
"Gallame
Type: Psy/Combat
Taille:1,6m
Poids:52kg
Description: Les Gallame sont des maîtres en escrime et en courtoisie. Au combat, ils utilisent les grandes lames qui sortent en-dessous de leurs coudes."
Je regardai mes mains et pensai à haute voix :
«Les Gallame sont verts et blancs, pourquoi mes doigts sont bleus ?»
Je réfléchis un instant puis démarrai une appli Pokémon, je sélectionnai Gallame et cliquai sur le bouton "Shiny", les couleurs du Pokémon se modifièrent, le vert devint bleu et ses yeux rouges devinrent dorés, je regardai mes mains et souris de bonheur en voyant qu'elles étaient du même bleu que l'image.
Je devenais un Pokémon, un Gallame shiny, c'est c'est....
«C'est trop cool !» m'exclamai-je en lançant ma tablette sur le lit.
On frappa alors à la porte de ma chambre, je me mis devant l'œillet et regardai, un livreur de pizza se tenait devant, j'entrouvris la porte et dis :
«Vous avez dû vous tromper de chambre, j'ai pas commandé de pizza.
-L'adresse sur la commande est la vôtre, monsieur.
Il avait une voix mécanique qui me fit froid dans le dos, j'ouvris la porte et dis :
-Je vous assure que je n'ai pas commandé la moindre...
-Vous êtes l'un d'entre eux ! m'interrompit-t'il en regardant mes mains.
-Hein ?»
Il ouvrit le carton de pizza qui envoya un gaz violet. Pile à ce moment, le ventilateur, qui était en position tournante, lui renvoya le gaz à la figure, il écarquilla les yeux et tomba raide endormi dans le couloir.
«OK, c'est définitivement pas normal, fis-je en reculant.
-Il a échoué ! Envoyez les équipes d'intervention !» fit une voix grave à l'extérieur.
Je me penchai par la fenêtre et vis une dizaine d'hommes en noir avec des pistolets à deux voyants enfoncer la porte du motel et se mettre à fouiller les chambres.
Je refermer la porte, en sueur, et me mit à rassembler mes faibles possessions à vitesse grand V, j'avais déjà été interpeller par la BAC et je savais comment échapper à ce genre de gars.
J'ouvris la porte et avançai discrètement dans le couloir, un type en noir surgit alors et me visa avec son arme, je me baissai juste à temps pour éviter un laser vert. J’aperçus une clé à pipe abandonnée dans le couloir, je la saisis et donnai un coup sur la main du type, qui hurla et lâcha son arme.
«-Bonne nuit sale <censuré> !» fis-je en lui assénant un coup sur le crâne.
Il s'effondra : le bruit attira l'attention des autres types en noir qui se mirent à me viser avec leurs drôles d'armes.
«Le tout pour le tout» pensait-je, en m'élançant vers l'escalier de service, les lasers vert sifflèrent au-dessus de ma tête tandis que je dévalais les marches quatre-à-quatre; je surgis à la réception du motel en même temps qu'un type en noir qui reçut mon traitement spécial anti-insomnie.
J'ouvris les portes du motel d'un coup d'épaule et me ruai dans une ruelle.
Un laser me frappa alors à l'épaule, je poussai un cri et lâchai mon arme improvisée, un autre laser me frappa, à la jambe cette fois, je m'effondrai et tentai de ramper mais une botte s'abattit sur ma jambe valide, un homme cagoulé me surplomba et me dit d'un air dégoûté :
«Vous êtes l'un d'entre eux !» avant de m'envoyer une salve de gaz qui me fit sombrer dans le sommeil.
Je m'éveillai attaché à l'arrière d'un van, mes mains était liées ensemble par une chaîne reliée à un pylône en acier, je tentais de me libérer : rien à faire !
En désespoir de cause, je criai.
«Hé, les "black-mad-men", je suis pas spécialiste mais je suis sûr que c'est illégal d'arrêter quelqu'un comme ça !»
Personne ne me répondit, le van démarra et s'éloigna, je m'acharnai sur la chaîne mais sans résultat, le van fit alors un écart qui me propulsa contre une paroi.
«Mais bon dieu de <censuré> ! Ils ne savent même pas conduire en plus.»
Les voix des hommes en noir me parvinrent alors du dehors, il semblaient affronter quelqu'un.
«Rends toi, Pokéumain ! cria un homme en noir.
-C'est ça ! Pour que vous puissiez l'emmener ! Éclate-Roc !»
Un fracas épouvantable et des cris de douleurs retentirent, quelque chose arracha alors la porte, le soleil m'aveugla mais je distinguai une immense silhouette noire qui se tenait dehors, la créature tendit alors une patte et je me recroquevillai dans le fond en criant :
«Me mange pas ! Me mange pas ! ME MANGE PAS !
Clang ! J'ouvris les yeux, la créature tenait les restes de la chaîne qui me retenait avant et dit alors :
-Relax gamin, je te ferai pas de mal ! Allez, descends !
Prudent, je descendis du van et ce que je vis me coupa le souffle : grand, des cornes immenses et un corps métallique, devant moi il y avait...
-Un Galeking !
-Tu sais, tu peux m'appeler Terrence gamin !
-Je... heu... je...
-Bwahahaha ! Si tu voyais ta tête ! Huit ans que je suis TSP et ça me fait toujours autant rire.
-TSP ? Qu'est ce que ça veut dire ? Qui étaient ces types, et... .
Le Galeking, enfin Terrence, leva un patte pour m'interrompre et dit :
-Tout te sera expliqué plus tard, tu viens ?
-Heu... oui, mais où ça ?
-Eh bien, à la base Pokéumaine du Languedoc pardi ! rigola Terrence en se dirigeant vers un side-car.
-Sans vouloir vous vexer, Terrence, ce truc ne supportera jamais votre poids.»
Terrence sortit un anneau de son sac, me fit un clin d'œil et l'enfila, il se transforma alors en biker humain barbu, plus petit que sa forme Pokémon mais tout de même colossal.
«Bon, tu grimpes ou tu comptes rester planté là la bouche ouverte ?» fit-il en me tendant un casque.
Je mis le casque, grimpa dans le side-car et m'accrochait tandis que Terrence foncer sur l'asphalte.
On roula trois longues heures sur une route de campagne avant d'emprunter un chemin de montagne, Terrence accéléra brutalement alors qu'on approchait d'un cul-de-sac.
«Mais qu'est ce que vous foutez ? On va s'écraser !
-T'inquiète gamin, regarde et admire.
-Waaaaah !» m'écriai-je en me cachant les yeux avec le bras.
Deux minutes plus tard, je les rouvris, on roulait dans un tunnel décoré de cristaux magnifiques.
-Mais comment ? Il y a un instant on était sur la route et... .
-Magie-magie !» répondit Terrence en riant.
Il freina alors et les pneus fumèrent, ce qui m'aveugla et me fit tousser. Quand la fumée se dissipa, je vis que Terrence avait repris sa forme de Pokémon et autre chose qui me laissa sans voix.
Terrence mit sa patte sur mon épaule et dit :
«Seth, bienvenue à la base Pokéumaine du Languedoc !
Chapitre I : Un nouveau foyer
Terrence et moi nous tenions devant un pont qui conduisait à un immense îlot, que je qualifierai de "paradisiaque", des Pokémon de toutes sortes se baladaient à travers des jardins fleurissants, des boutiques était alignées sur de petite allées en pierre taillée avec soin. Plus loin, on distinguait un grand bâtiment en marbre dont l'entrée était flanqué de deux grandes colonnes surmontées de Pokéball en granit, des rivières et des lacs servaient de terrain de jeux aux Pokémon aquatiques, partout les Pokémon s'interpelaient joyeusement, riaient, bref, c'était...
«Le paradis, soufflai-je, impressionné.
-Ouais c'est pas mal, rétorqua Terrence en attachant son side-car avec une chaîne.
-Pas mal ? C'est le plus bel endroit que j'aie jamais vu.»
Terrence rigola et me fit signe de le suivre, nous empruntâmes un pont qui reliait le tunnel à l'îlot, les Pokémon que nous croisions me dévisageaient et je dois dire que j'éprouvais une certaine gêne. Terrence dût s'en rendre compte car il se tourna vers les curieux et dit :
«Quoi ? Vous voulez sa photo ?»
Les Pokémon se dispersèrent, Terrence nous fit entrer dans le bâtiment, des Pokéumains s'attelaient à diverse tâches administratives. Alors que nous traversions le bâtiment, je demandai à Terrence :
«Cet endroit est une sorte d'université ?
-Presque, mais c'est surtout un centre d'opération pour les Pokéumains Languedociens.
Nous atteignîmes alors une porte immense avec deux Pokéball en or en guise de poignées. Terrence frappa et une voix grave répondit :
«-Entrez !»
Nous entrâmes, le bureau (car c'était un bureau) était plongé dans le noir, une lumière jaillit brusquement, me faisant sursauter.
«Bonjour Seth.
Un Démolosse au regard sévère était assis derrière le bureau, Terrence me le présenta.
-Seth, voilà le directeur de la base.
-Euh... bonjour j'imagine, monsieur le directeur, fis-je, mal à l'aise.
-Je t'en prie, voyons, pas de "monsieur" avec moi; appelle-moi Dante.
Le directeur se leva et s'approcha de moi, il m'observa de pied en cap et je déglutis, il dégageait une impression de puissance telle qu'on se sentait écrasé.
-Tu dois sans doute avoir des questions, non ?
-Oui, qui étaient ces hommes en noir ? Comment eux et vous avez-vous fait pour me trouver ? Et nom de Dieu, comment se fait-il que les Pokémon existent ?
J'avais haussé le ton sur la dernière question, Terrence se frappa le front avec la patte tandis que le directeur Dante soupira.
-Bien je vois que tu veux des réponses, je vais te les donner, mais je te préviens, il est possible qu'elles ne te plaisent pas.
-Dites toujours, répliquai-je en croisant les bras.
-Bien, mais alors assieds-toi car ça risque d'être long.»
Le directeur passa devant moi pour se rasseoir derrière son bureau, je remarquai alors la Méga-Gemme qu'il portait autour du cou. À la couleur rouge et grise, je reconnus une Démolossite.
Le directeur Dante se racla alors la gorge, me faisant lever les yeux.
«Il y a bien longtemps, avant l'âge des humains, mais seulement après que les dinosaures se soient éteints, les Pokémon régnaient sur la terre. Contrairement aux jeux, ils étaient les espèces les plus intelligentes de la planète, encore plus que les humains ne le sont aujourd'hui. Ils pouvaient s'adapter à n'importe quel environnement et étaient assez intelligents pour construire des technologies de pointe en utilisant des matériaux ordinaires. Ces temps étaient paisibles et heureux. Beaucoup plus tard, les premiers humains ont évolué. Les Pokémon se sont montrés prudents, mais ont réalisé qu'ils étaient beaucoup moins intelligents qu'eux. Les Pokémon ont donc créé un rocher qui pourrait les transformer temporairement en êtres humains. Sous leurs formes humaines, la plupart d'entre eux ont aidé les êtres humains, ce qui les ont aidés à acquérir des connaissances et à devenir plus avancés. Certains Pokémon restaient sous leur forme humaine afin de fonder une famille avec eux. Cela a duré pendant de nombreuses années. Ensuite, les humains sont devenus plus intelligents quelques millénaires plus tard et ont découvert les grandes puissances des Pokémon et ont commencés à abuser d'eux, en les tenant contre leur gré et en les forçant à utiliser leurs capacités pour leurs propres besoins égoïstes d'Hommes. Un jour, ils se sont rebellés. Ce fut une guerre totale et beaucoup d'humains et de Pokémon furent blessés ou tués. L'environnement en souffrait également beaucoup. Les Pokémon ne purent en supporter davantage et décidèrent de partir. Ils détruisirent toutes les preuves de leur existence, y compris leurs os et fossiles. Puis, ils amplifièrent les pouvoirs de Créhelf et effacèrent les souvenirs de tous les humains du monde afin qu'ils ne puissent jamais se souvenir des Pokémon et de la guerre. Arceus, Dialga, Palkia, Giratina et Celebi ouvrirent un portail géant vers une autre dimension, et tout les Pokémon le traversèrent. Ils laissèrent toutefois Mew sur Terre pour surveiller les humains afin de s'assurer qu'ils aient bien été oubliés. Mew erre sur Terre depuis ce jour sous de nombreuses formes différentes.
Je restai sans voix, c'était pour moi un choc : tout ce que les humains croyaient savoir sur le passé de notre planète était donc faux ! Dante continua alors son récit.
-Rien ne s'était passé jusqu'à ce qu'un événement imprévu se produise, déclenchant l'apparition des Pokéumains il y a environ cent ans, pas très longtemps avant la Première Guerre Mondiale. Un homme se faisant appeler M. X découvrit par hasard les cheveux de Mew lors d'une excursion dans une jungle. M. X est un expert sur le clonage, la mémoire et les expériences génétiques. Il travaillait sur une machine qui se servirait de la plus petite particule d'ADN pour recréer la créature correspondante. Malheureusement, les progrès technologiques de l'époque étaient loin d'être parfaits. La machine n'était qu'un prototype et a provoqué une réaction nucléaire. L'onde de choc génétique affecta le monde entier et c'est là que les Pokéumains ont commencé à apparaître. Tout les scientifiques à l'exception de M. X et de son associée ont été instantanément vaporisés, mais quand la fumée s'est dissipée, M. X avait été transformé en un Mewtwo tandis que son associée était devenue une Millobellus. J'ai d'ailleurs entendu dire que cette Millobellus était encore aujourd'hui la directrice d'une base Pokéumaine quelque part aux États-Unis. Enfin bref, grâce à leur transformation, les souvenirs de l'âge des Pokémon ont été réveillés dans leur esprit. Mais M. X en devint fou de pouvoir et en voulait plus. Il a commencé à remarquer que certains adolescents et enfants étaient en train de se transformer en ces créatures, encore totalement inconnues des humains à cette époque. Maintenant, revenons quelques milliers d'années en arrière, à l'époque des Pokémon. tu sais que certains Pokémon ont utilisé leur technologie pour se transformer temporairement en humain. Eh bien, ceux qui ont fondé une famille sous forme humaine ont transmis un gène particulier à leurs enfants. L'onde de choc génétique de la machine de M. X a modifié le gène. Ce gène commença alors à transformer leurs hôtes en leurs ancêtres Pokémon, si ce gène devenait dominant. Si le gène était récessif, aucune transformation n'avait lieu. Mais M. X voulait se débarrasser de tout ces enfants se transformant en Pokémon. Ainsi, il a créé des millions de clones artificiels pour enlever ces Pokéumains et les amener pour... eh bien... leur faire un lavage de cerveau et les contrôler à loisir. Oui, tu as échappé de justesse à ce terrible sort. Quant aux clones humains créer par M. X, ils ont commencé à prendre des emplois ordinaires, pour voir qui était un Pokémon. Il a également inventé un alternateur de mémoire, pour couvrir ses actions. Cela est devenu l'organisation Pokéxtinction. Tu l'as peut-être déjà deviné mais les hommes qui ont essayé de t'enlever en font partie. Mew a heureusement vu ce qui se passait et a été déterminé à relancer la population Pokémon. Il a donc aidé à sauver les enfants enlevés. Malheureusement, il n'a pas réussi à inverser les effets de l'alternateur de la mémoire. Il a donc décidé de créer la société Pokéumaine. Cette société prend en main les Pokéumains et les forme pour lutter contre la Pokéxtinction.
-Donc les gars en noir qui m'ont enlevé faisaient partie de la Pokéxtinction et veulent me laver le cerveau ?
-C'est exact. répondit le directeur.
-Les enfoirés de fils de chien ! m'exclamai-je.
Terrence me donna un coup de coude discret, je tourner la tête vers lui, il me désigna Dante des yeux et je compris mon erreur.
-"Fils de chien" hein ? fit Dante en plissant les yeux.
-Euh... je ne pensais pas à mal ! J'avais oublié que vous étiez un Démolosse.
-Dans ce cas, tâche de t'en souvenir ! Car si tu insinues encore une fois que j'ai un lien de parenté avec les Pokéxtinctionnistes, je te tue sur le champ ! C'est clair ?
Les yeux du directeur était devenu plus froid que la pierre, je déglutis difficilement et dis :
-Je m'en souviendrai.
-J'en suis ravi ! Reprenons : De nombreuses années passèrent, et une guerre secrète est encore en cours aujourd'hui. M. X empêche le monde de découvrir les Pokémon en utilisant les alternateurs de mémoire sur chaque témoin, c'est pourquoi tu n'as jamais entendu parler de nous. La Pokéxtinction crée des clones des Pokéumains avant leur transformation et les remplissent avec les souvenirs et les personnalités du Pokéumain qu'ils enlèvent pour prendre sa place. Ce clone est la copie parfaite de la personne d'origine, autant mentalement que physiquement, à l'exception près qu'il manque le gène de Pokémon. Personne n'est donc au courant des pratiques douteuses de la Pokéxtinction. J'imagine que tu dois t'en douter, mais il y a un clone de toi qui se balade en ce moment même, en train de vivre ta vie à ta place. De son côté, Mew a pris une identité humaine. Tu dois le connaître puisqu'il s'agit de Satoshi Tajiri, le créateur des jeux Pokémon. Il a créé les jeux pour deux raisons. Il voulait d'abord rendre le monde un peu au courant de l'existence des Pokémon. Ensuite, un signe d'être un Pokéumain est d'être un fan de Pokémon, c'est comme ça que nous savions que tu était l'un d'entre nous, et nous t'avons donc surveillé pour le cas où ton gêne deviendrait dominant, ce qui a été le cas; bien que ta fugue à quinze ans et tes déplacements réguliers nous ont fait perdre ta trace pendant un moment. Nous, les Pokéumains, avons des milliers de bases secrètes souterraines partout dans le monde. Nous y prenons nos élèves en main et les formons pour arrêter les plans de l'organisation Pokéxtinction et prouver au monde que les Pokémon sont vivants et que nous pouvons vivre côte-à-côte. Cet endroit est presque comme une grande école pour Pokémon. Nous vous formons, vous éduquons et vous abritons afin que vous puissiez devenir de grands Pokéumains.»
Un silence succéda aux explications du directeur, celui-ci dût sentir ma confusion car il dit :
«Terrence ! Montre-lui sa chambre !
-Bien, Directeur Dante ! Viens, on y va !» fit-il en me poussant devant lui.
Une fois dehors, Terrence soupira. Je me sentais moi-même plus léger depuis que nous avions quitté le bureau du directeur.
«Viens, les chambres sont par là.», me dit Terrence en avançant dans un couloir.
Nous marchâmes un bon moment le long du couloir qui était percé de portes numérotées de chaque côté. J'en profitai pour interroger Terrence :
«Le directeur... il est toujours aussi... euh...
-Sévère ?
-Oui.
-T'as pas idée à quel point,. Sais-tu qu'il est considéré comme le directeur le plus sévère de France ?
-Sans déc' ?
-Je te jure ! C'est un vétéran, il a été TSP pendant 20 ans avant de passer directeur.
-Comment est-il devenu directeur ?
-Un jour pendant un sauvetage de routine, des troupes de la Pokéxtinction l'ont encerclé lui et son unité, et fut le seul à survivre à l'attaque. Les Pokéxtinctionnistes l'ont emmené dans un de leurs centres de recherches, il a subi les pires tortures là-bas; mais il à réussi à fuir en sauvant les Pokéumains prisonniers et en réduisant le centre en cendres. Malheureusement la Pokéxtinction avait trouvé l'ancienne base du Languedoc et tué presque toute sa population. Il emmena les survivants dans cet endroit qui était à l'époque un entrepôt et en fit ce qu'il est aujourd'hui; depuis il a été nommé directeur et de nombreuses opérations de la Pokéxtinction ont été démantelées grâce à lui.
-Il est si puissant que ça !?
-T'as pas idée, ricana Terrence. Tiens, voilà ta chambre.»
Nous étions devant une porte portant le numéro "475", Terrence l'ouvrit.
«Bienvenue dans ton nouveau chez toi.
Je sifflai d'admiration, la chambre avait un grand lit double, une télé murale qui occupait tout un mur, une bibliothèque remplie de livres en tout genre, un bureau sur lequel il y avait un ordinateur dernier cri, un sofa et même un climatiseur.
-La vache ! C'est mieux qu'un hôtel de luxe !
-Ouais ouais, mais les chambres de TSP sont mieux.
-Au fait ! dis-je en testant le lit, c'est quoi un ‘‘TSP’’ ?
-Attends... tu sais pas ? fit Terrence incrédule.
-Ben non ! Pourquoi je devrais ?
-Eh ben... en fait non, tu peux pas savoir; bien, alors, les TSP sont des sortes de patrouilleurs qui veillent sur les suspect potentiels susceptibles d'avoir un gène Pokéumain ou d'appartenir à la Pokéxtinction, dans certains cas comme le tien, on confie à un TSP la tâche de surveiller ces personnes et d'agir en fonction des événements, j'avoue que te filer fut loin d'être facile, étant donné ton habilité à te fourrer dans les ennuis; je t'ai sauvé la mise plus d'une fois.
-Hein ?
-Ben oui. fit-t 'il en s'asseyant sur le lit. Oh, pardon !
Il m'avait éjecté en s'asseyant, je me remis debout et me rassis en écoutant Terrence.
-Toute les fois où tu t'es endetté, où tu avait défier des gangs, même la fois où tu as rejoint un gang et que la BAC t'as arrêter, j'étais là et je m'arrangeais pour que tu t'en sortes.
-J'imagine que j'ai une dette envers toi alors ? fis-je en tendant ma main de Gallame.
-Sans rancune gamin ! fit Terrence en me serrant la main.
Les larmes me montèrent aux yeux. C'était pas l'émotion, c'était cette brute qui me broyait la main avec sa grosse patte en métal. Une cloche retentit, Terrence lâcha ma main, se releva et dit :
-C'est l'heure de dîner, j'espère qu'ils ont faits des Baies Oran confites, j'adore ça.
-Super ! On va manger ! dit-je en sautant sur mes jambes.
-Ah non, toi tu restes ici !
-De quoi ? Mais pourquoi ?
-Les nouveaux ne doivent pas quitter leur chambre avant d'avoir fini leur transformation. T'en fais pas, p'tit, j'te ramène de quoi manger.»
Terrence sortit, je m'allongeai sur le lit en soupirant, je déteste être enfermé. Terrence revint plus tard avec deux plateaux garnis de plats dont l'odeur me fit saliver. Après manger, nous regardâmes la télé, un animateur appelé Gilles Ramboum parlait d'un accident à la base de Normandie. Après l'émission, je me frottai les oreilles en grimaçant.
-Il devrait baisser le volume, celui-là.
-Tout le monde le lui dit, mais il est persuadé que ça donne du dynamisme aux infos. Bon, je vais me coucher, je reviendrai te voir demain.»
Terrence sortit, je pris un livre mais j'étais tant fatigué que les mots dansait devant mes yeux, je m'endormis très vite en pensant qu'enfin j'étais... chez moi.
Chapitre II : Déprime et nouvelle vie
La porte s'ouvrit sur Terrence qui lança d'un ton jovial.
«Salut gamin ! Comment tu vas aujourd'hui ?
-Va t'en ! répliquai-je sans lever les yeux du plafond.
-Hein ?
Je me retournais vers lui avec lassitude, cela faisait maintenant deux semaines que j'étais arrivé à la base du Languedoc, et que j'attendais que ma transformation finisse, j'en avais assez.
-Laisse moi mourir tranquille !
-Tu nous fais une dépression ou quoi ? demanda Terrence en se grattant la tête.
-J'en ai marre d'être enfermé. râlai-je d'un ton sinistre.
Terrence soupira, me saisit par la peau du cou (ce qui est très désagréable en passant, car ses pattes en métal sont glacées) et me plaça devant un miroir en disant.
-Regarde toi ! C'est l'affaire de quelques jours à ce stade.
Mes bras était entièrement formés, les lames s'allongeait et se rétractait à volonté (mon matelas a dû être réparés plusieurs fois) mes jambes étaient celles d'un Gallame et ma tête avait le pic et la mèche, seuls mon visage, mes oreilles, mon torse et mon bassin étaient encore humains.
-Tu vois ? fit Terrence en souriant, tu seras bientôt entièrement transformé.
-Quelle joie.» répliquai-je d'un ton cynique.
Je me dégageai de sa prise et m'assis devant l'ordinateur, je l'allumai et lançai une chanson d'un de mes groupes préférés; Terrence râla dès les premiers accords.
«Arceus ! Comment tu peux supporter cette musique atroce ?
-Ma musique n'est pas atroce !
-C'est toi qui le dis, fit Terrence en s'asseyant sur mon sofa.
-Des nouvelles dans la base ?
-Bof... rien de spécial, des élèves qui se disputent, la cantinière qui râle à cause de la qualité des Baies qu'on lui livre; bref, la routine, conclut-il en mettant ses pattes derrière sa tête.
-Tu ne patrouille pas ?
-Nope ! Tant que tu n'as pas terminé ta transformation, je suis affecté à ta surveillance.
-Donc toi aussi tu est enfermé en quelque sorte, dis-je avec ironie.
-Hum.»
Après un silence gênant, seulement troublé par la voix du chanteur, je demandai à Terrence :
-Comment tu es arrivé dans cette base, toi ?
Terrence me regarda et répondit après un moment.
-Tu veux vraiment savoir ?
-Pourquoi pas ? Au moins ça fera passer le temps plus vite.
-Eh bien, déjà je ne suis pas né en France. Je suis Allemand et j'ai grandi dans la banlieue de Berlin, deux ans après la chute du mur. Mon père était maçon et ma mère était ménagère, autant te dire que j'ai pas eu une enfance dorée; j'ai commencé ma transformation à quinze ans, au début j'ai pu dissimuler mes pattes de Galekid, car à l'époque j'étais un Galekid, avec des gants de ski, j'avais peur de ce qui se passerait si ma transformation continuait.
Puis un jour alors que je rentrais de l'épicerie, j'ai vu un groupe de Néo-Nazis devant mon immeuble, j'ai essayé de passer sans les provoquer mais l'un d'eux s'est planté devant moi et m'a ordonné d'enlever mes gants, j'ai refusé mais ils m'ont immobilisé et les ont retirés de force.
Quand ils ont vu mes pattes de Galekid, ils ont disjoncté, l'un deux m'a jeté à terre et deux autres sont montés dans l'appartement familial, j'ai entendu mes parents crier, puis des rafales de Kalachnikov, et ensuite... plus rien; ils m'ont balancé dans un van et ils m'auraient sans doute emmené dans un centre de la Pokéxtinction si Günther n'était pas intervenu.
-Qui est Günther ?
-Était ! rectifia Terrence, Günther était un TSP, un Roucarnage noble de cœur et d'esprit.
Il a mis les Pokéxtinctionnistes hors-combat et m'a alors demandé de le suivre. J'ai dit que je n'irai nulle part tant que je n'aurais pas vu mes parents; malgré sa réticence, Günther m'a ramené dans l'appartement et... (Terrence renifla et continua d'une voix blanche), tu n'imagines pas le choc que c'est de voir ses parents morts baignant dans leur sang.
Gunther a compris mon chagrin et m'a emmené à la base Pokéumaine de Berlin. J'y ais passé quinze ans de ma vie à m'entraîner sous la tutelle de Günther. Durant ces quinze ans, j'ai décroché mon badge de TSP en trois ans, le plus jeune de ma promo; ensuite Günther et moi avons traqué la Pokéxtinction et sauvé de jeunes Pokéumains pendant cinq ans; et puis...
De nouveau, Terrence renifla et dit d'une voix triste :
-Et puis il y a eu cette mission, nous devions filer un chef de la Pokéxtinction. Alors que nous l'observions sous nos formes humaines, des soldats Pokéxtinctionnistes ont jailli de l'ombre et nous ont paralysés avec leurs foutus lasers verts; nous avons été emmenés dans un centre de la Pokéxtinction et interrogés pendant deux mois pour nous faire avouer l'emplacement de la base. Nous n'avons rien dit, alors...
Terrence respira un grand coup et dit :
-Le chef de la Pokéxtinction est venu nous voir, ils nous a dit qu'ils allaient nous tuer si nous n'avouions pas où se trouvait la base.
Nous lui avons rétorqué que nous ne dirions rien, il nous a alors torturés personnellement. Moi étant donné que j'étais en métal, je ne ressentais pas grand-chose, mais Günther...
Terrence mit sa tête dans ses pattes et continua d'une voix si basse que je dus baisser le volume et tendre l'oreille pour entendre.
-Il n'était plus qu'un fantôme, ils lui ont brisé les pattes et les ailes, arraché les plumes, ça m'horrifiait de voir mon mentor dans cet état. Ils nous réveillaient souvent en plein milieu de la nuit à grands coups de seaux d'eau glacée avant de mettre la climatisation à fond.
Voyant que nous ne disions rien, le chef de la Pokéxtinction nous a posé un ultimatum, parler ou mourir. Nous lui avons craché qu'on ne parlerait pas; il s'est dirigé vers moi avec une scie à métaux, mais il a alors vu le regard noir que Günther lui lançait. Il a alors souri et s'est dirigé vers lui en disant qu'il ne volerait plus jamais, j'ai tenté de me dégager de mes chaînes pour sauter sur le chef, mais elles étaient en titane renforcé. Il a saisi une aile de Günther, il a appuyé la lame de la scie dessus et...
Des larmes se mirent à couler le long des joues de Terrence qui hoqueta difficilement.
-Ses cris ! Arceus ses cris ! Je les entends encore parfois dans mes rêves, quand le chef Pokéxtinctionniste a arrêté, le sol de la cellule était couvert de sang, et Günther...
Günther tremblait tant qu'on aurait dit qu'il subissait trois Fatal-Foudre simultanés ! Le chef a sorti son arme et la pointait en mode laser rouge sur la tête de Günther. Celui-ci a levé la tête et ses yeux ont croisé les miens, il m'a souri. Juste après, le Pokéxtinctionniste lui a tiré dans la tête."
Terrence renifla et conclut.
-Ensuite, une explosion a secoué le centre, le chef Pokéxtinctionniste a chuté et les murs se sont fendus, ce qui m'a permis de desceller mes chaînes du mur. Je me suis servi, pour briser l'épine dorsale de ce porc Pokéxtinctionniste en deux, j'ai erré dans le centre tandis que les soldats Pokéxtinctionnistes couraient en tous sens, j'ai tué tous ceux que je rencontrais, puis des TSP m'ont trouvé et ramené à la base, j'ai passé une semaine en soins intensifs avant de pouvoir me lever.
Le directeur de la base de Berlin m'a alors convoqué dans son bureau, il m'a expliqué qu'étant donné la situation, il comprendrait que je raccroche mon poste de TSP. J'ai répondu que, tant qu'il resterait une seule ordure Pokéxtinctionniste en vie, je n'abandonnerai pas ! J'ai fait une demande de mutation. Après l'enterrement de Günther, je fus transféré ici et ont m'assigna la mission de surveiller les possibles cas de jeunes portant le gêne Pokéumain. Cinq ans après, on m'a confié la tâche de te surveiller; la suite... tu la connais déjà.»
Je restai silencieux après le récit de Terrence, il se leva et se dirigea vers la porte quand je dis :
«Je n'aurais jamais dû poser la question, excuse-moi.
Terrence s'arrêta, il se tourna vers moi et me fit un sourire en disant :
-T'inquiète pas gamin, j'ai laissé ça derrière moi depuis longtemps, mais ça m'a fait du bien d'en parler avec toi.
-Terrence ! m'exclamai-je soudain.
-Hum ?
-Je promet de m’entraîner dur une fois que j'aurai fini ma transformation, ainsi je pourrai devenir TSP et t'aider à arrêter la Pokéxtinction.
Terrence ne dit rien pendant un moment, puis il sourit, une larme coula sur sa joue, il l'essuya et dit :
-Quelle ironie ! Un Gallame d'à peine 17 ans qui fait chialer un Galeking de 40 balais.
Nous rîmes ensemble de l'ironie de la chose, puis Terrence redevint sérieux et fit :
-Seth ?
-Oui ?
-Merci.
-Sans rancune vieillard !» répondis-je en souriant.
Terrence ricana et sortit de ma chambre, je regardai le plafond pendant plusieurs minutes avant de me rendre compte que la chanson s'était terminée; je me remis sur l'ordi en pensant :
«Le destin m'a fait un cadeau en faisant de moi un Pokéumain, j'ai toujours été un solitaire mais maintenant, ça doit changer ! Si je veux pouvoir devenir TSP et protéger les Pokéumains, je dois faire attention aux personnes qui m'entourent.
Je renversai la tête en arrière et dis à voix haute :
-C'est une nouvelle vie qui commence.»
Chapitre III : Rencontre onirique et... séance de torture
La première chose qui me vint à l'esprit fut "Pourquoi je suis debout alors que je suis censé être dans mon lit ?", j'ouvris lentement les yeux et regardai autour de moi, je me trouvais dans un couloir d'aspect assez ancien, des fenêtres à croisillons laissaient passer la lumière de la lune, des armures était posées sur des socles et divers tableaux et bibelots recouvrait les murs. Je m'approchai d'une fenêtre et regardai au-dehors, un luxueux jardin orné de roses noires et de statues avec çà et là quelques fontaines, et plus loin, une forêt d'arbres anciens, le tout éclairé par la lumière d'une pleine lune d'un blanc nacré.
«Bon, une chose est sûre : je ne suis plus dans la base.»
Je vis alors mon reflet dans la vitre et je constatai avec stupeur que ma transformation était terminée, je touchai avec étonnement mon nouveau visage, moi qui me plaignais souvent de mon grand nez, je n'aurai plus ce problème désormais.
Cette pensée m'arracha un sourire, je dis à voix haute :
«Terrence va pouvoir repartir en patrouille et je vais enfin pouvoir sortir de ma chambre. Enfin, pour ça, il faudrait déjà que je sorte d'ici», pensai-je.
Je regardai autour de moi et vis une porte ouverte au fond du couloir.
Je marchai jusqu'à la porte qui donnait sur un grand hall, deux escaliers partaient de chaque côté d'une balustrade et donnaient accès à un hall d'accueil, un grand tapis vert orné de filigranes argentés était surplombé par un grand lustre suspendu au plafond. Je descendis l'escalier de droite et aperçut ce que je supposai être les portes d'entrée, je m'en approchai et secouai les poignées, rien à faire ! C'était verrouillé.
Un bruit attira mon attention, une porte ouverte derrière l'escalier donnait sur des marches s'enfonçant dans le sous-sol, des bruits métalliques provenaient de là. Curieux, je descendis les marches et me retrouvai dans une grande salle en pierre taillée, divers mannequins et cibles d’entraînement étaient disposés contre les murs, ainsi que des râteliers contre lesquels reposaient des épées et des arcs ; au centre se trouvait un grand mannequin suspendu avec des chaînes. Une personne se tenait devant ce mannequin et le rouait de coups réguliers avec une rapidité sidérante. Je m'approchai et demandai :
«Hé ! Excusez-moi, mais... où sommes-nous ?
Je m'arrêtai soudain en constatant que la personne devant le mannequin était un Pokémon, et pas n'importe lequel, un Gallame shiny.
Le Gallame se retourna, je vis une étrange boucle d'oreille représentant une étoile à quatre branches rouge dans un croissant de lune en argent qui se balançait à son oreille gauche, mais ce furent surtout les yeux dorés du shiny qui retinrent mon attention; lorsqu'il croisa mon regard, je sentis une présence appuyer doucement contre mon esprit, instinctivement je tentais de résister. Le Gallame fronça les sourcils et la présence fit voler mes maigres défenses en éclats, je grimaçai tandis que le shiny explorait mes souvenirs, mais quand il arriva au seul souvenir de ma mère que j'avais en mémoire; je tombai à genoux en fermant les yeux et dis :
-Arrête ! Sors de ma tête ! Tu n'as pas le droit de voir ça !
La présence sortit aussitôt de ma conscience, je rouvris les yeux et vis que le Gallame se tenait à présent devant moi, il me tendit la main et dit :
-Navré d'avoir dû t'infliger ça. Je devais savoir si tu était une personne digne.
-Et ce que tu as vu t'a plu ? demandai-je d'un air amer en repoussant sa main.
Une vague de tristesse passa dans les yeux du shiny tandis que je me relevai.
-Ta réaction est compréhensible, mais j’étais obligé de le faire pour voir si tu était digne de mon enseignement.
-Ton enseignement ? Mais bordel t'es qui au juste et quel est cet endroit ?
Le Gallame ne dit rien pendant un instant, puis il dit doucement :
-Cet endroit est la limite entre le royaume des rêves et le monde réel, certains l'appellent La Frontière, l'Onirique ou plus simplement La Conscience.
-Quoi !? Tu veux dire que nous sommes dans ma conscience ?
-Exactement.
J'encaissais tant bien que mal cette révélation et demandai ensuite :
-Et toi tu es... ?
-Tu ne devine pas ? fit le Gallame en souriant.
-Attend... tu n'es quand même pas...
-Ton ancêtre ? Si c'est ce que je suis, fit t-il toujours en souriant.
Je restai sans voix pendant un instant, puis je me repris et demandai :
-Tu as un nom ?
-On m'a donné bien des noms, Le Spectre, La Lame Noire ou bien le Démon aux yeux d'Or, dit-il, mais tu peux m’appeler Duncan.
-Pourquoi suis-je ici, Duncan ? Qui m'a transporté dans cet endroit ?
-Personne, tu est toujours dans ton lit, seule ta conscience est apparue ici après que je l'aie appelée depuis le néant.
-Que veux-tu de moi ?
-Chaque chose en son temps, fit-il en passant derrière moi.
-Attends... Pourquoi est-ce que tu...
Avant que je puisse finir ma phrase, il m'attaqua. Surpris, je parai in extremis un coup qui visait mon abdomen, un claquement aigu résonna dans la salle quand nos lames s'entrechoquèrent.
-Pas mal, dit Duncan en souriant.
-Tu es malade ou quoi ? Tu cherches à me tuer ?
-Silence ! rétorqua Duncan d'un air dur, défends ta vie !
Il enchaîna alors des attaques de plus en plus rapides, j’esquivai et je parai tant bien que mal, mais il réussit à m'érafler la joue et deux minutes plus tard, il me propulsa contre le mannequin d'une attaque Balayette.
Tandis que je me relevai en grimaçant, il apparut pile devant moi et m'appuya sa lame contre la gorge.
-Tu es mort, dit-il comme si c'était une simple constatation.
Il me relâcha, je me massai la gorge, l'endroit ou il avait appuyé sa lame était rouge.
-Tu es mort ! répéta-t-il à nouveau, j'en attendais mieux venant de la chair de ma chair, même si tu es un débutant, c'était vraiment médiocre.
-Vas te faire foutre ! répliquai-je hargneusement.
-Pardon ? fit-il en se retournant.
-J'ai dit VAS TE FAIRE FOUTRE ! criai-je en l'attaquant à mon tour.
Il para chacune de mes attaques avec facilité, je tentai alors des prises que j'avais appris dans la rue, mais il me saisit soudain le poignet et dit :
-Assez !
Je me dégageai et tentai de lui envoyai un uppercut, mais il me gifla et répéta :
-ASSEZ !
Choqué, j’obéis, du sang s'écoulant sur mon menton me fit me rendre compte que ma lèvre était fendue. Duncan me saisit le menton et une énergie vibrante entoura sa main, quand il l'enleva, je constatai avec surprise que ma blessure était guérie.
-C'était Vibra Soin ?
-Exact, répondit Duncan, tu es calmé à présent ?
-Oui, répondis-je, un peu honteux. Pardonne-moi.
-Ce n'est rien, la jeunesse est parfois fougueuse.
Duncan regarda autour de lui en fronçant les sourcils, une lumière blanche commença à envahir la pièce, Duncan me regarda d'un air triste tandis qu'il disparaissait dans la lumière. La dernière chose dont je me souviens, c'est de sa voix qui disait :
-Notre temps ici touche à sa fin, mais ne t'inquiètes pas, nous nous reverrons.»
J'ouvris les yeux, allongé dans mon lit. L'horloge sur le mur indiquait six heures du matin, je pris le temps de me doucher et j’attendis Terrence, qui ne tarda pas.
«Hey gamin ! Alors…
Il s’arrêta en me voyant, puis il fit un grand sourire et dit :
-Enfin, ça y est ! Bienvenue chez les Pokéumains p'tite tête.
-Merci, c'est quoi le programme maintenant ?
-D'abord petit déj' et ensuite je t’emmène faire un check-up médical.
Je suivis Terrence le long du couloir jusqu'à une porte sur laquelle était peinte une Pokéball sur une assiette, la porte coulissa automatiquement à notre passage, la salle ressemblait à n'importe quel self que j’avais pu visiter, à la différence près que cette fois-ci l'odeur indiquait qu'il servaient de la vraie nourriture.
Terrence et moi prirent un plateau chacun et nous commencèrent à les remplir, quand une voix joyeuse fit :
-Terrence ! Comment vas-tu, grand dadais ? Et qu'avons-nous là ? Un p'tit nouveau ?
Je levais les yeux et vit une Écremeuh avec une toque et une cuillère qui me regardait en souriant.
-Salut Bertha, ouais, cette p'tite tête s'appelle Seth, fit Terrence en me désignant.
-Enchantée, moi c'est Bertha ! fit-elle en me tendant la patte que je serrai en souriant.
Mon attention fut alors attirée par ses pis, je regardai la bouteille de lait Meumeuh qui était sur mon plateau et avalai soudain de travers. Bertha me regarda d'un air curieux, puis elle comprit et dit :
-T’en fais pas ! Il est très bon ! Il vient directement d'ici, fit-elle en désignant ses pis.
-V... vraiment ? fis-je en réprimant un haut-le-cœur.
-Oui, fournisseuse officielle de France ! fit joyeusement Bertha en faisant tournoyer sa cuillère et en tapant sur ses pis.
-Bon, Bertha, c'est pas tout ça, mais on te laisse. On a des choses à faire après.
-Pas de souci, régalez-vous !
Je m'assis à une table libre avec Terrence et dit :
-Jamais je ne pourrai boire ce lait !
-Dans ce cas j'prends ta part», fit Terrence.
Horrifié, je le vit siffler toute la bouteille d'un coup. Malgré tout, je réussis à manger, et je dois avouer que Bertha est un sacré cordon bleu.
Du coin de l’œil, je remarquai que de nombreux Pokéumains me dévisageaient. Une petite Goupix me fixa d'ailleurs tellement longtemps qu'elle percuta un Mangriff qui se retourna et lança d'une voix hargneuse :
«Hé microbe ! Tu peux pas faire attention où tu vas ?
-J... je... je l'ai pas fait exprès, fit la Goupix d'une voix tremblotante.
-Rien à foutre ! répliqua le Mangriff en renversant la petite renarde qui se mit à pleurer.
-Hé ! C'est quoi ton problème ? fis-je en me levant.
Je vis toute la salle cesser de parler et regarder la scène. Le Mangriff se tourna vers moi et cracha.
-Quoi ? C'que j'fais te pose un problème ?
-Ouais, j'aime pas voir un mou du bulbe agresser un petit.
-De quoi tu m'as traité !? s'hérissa le Mangriff.
-De mou du bulbe, de débile, si tu préfères.
-Toi, t'as gagné un aller simple pour l'infirmerie ! fit le Mangriff en s'avançant vers moi.
-Oh non, je crois pas ! fit Terrence en se redressant, à moins, bien sûr, que tu veuilles prendre un Éclate-Roc dans la face ?
Le Mangriff jugea Terrence du coin de l’œil un moment, puis estimant sans doute que c'était un adversaire trop fort pour lui, se dirigea vers la sortie et me glissa au passage :
-T'es mort !
-Bizarre, je devrais pas bouger dans ce cas», répliquai-je.
Le Mangriff poussa un soupir dédaigneux et sortit du self. Je m'approchai de la Goupix et lui dis gentiment :
«Est-ce que ça va ?
-Oui merci !» fit la petite renarde en me faisant un sourire chaleureux.
Elle ramassa son plateau et partit vers une table en trottinant, je souris. Terrence me posa la patte sur l'épaule et dit :
«Tu viens ? C'est l'heure du check-up.
-J'arrive.»
Nous sortîmes du self et parcourûmes trois couloirs avant d'arriver à l'infirmerie. L'infirmière était une Kangourex, ce qui me surprit. Son petit était assis sur un tabouret rehaussé pour lui et rangeait des pilules dans leurs flacons respectifs. L'infirmière se tourna vers nous et dit en me voyant :
«Ah, tu dois être le nouveau hein ? Assieds-toi là !
Je vous passe tout le début de la visite, c'était juste «fais "aaahhh", tousse», etc, jusqu'à ce que j'entende l'infirmière dire :
-Bon, tout a l'air normal, maintenant il reste juste la prise de sang.
Je sursautai à ces mots et répétait :
-La.... la... p.. pri... prise de sang ?
-Oui mon p'tit gars, la prise de sang, fit la Kangourex en sortant une seringue.
-Euh, je ne pense pas que ce sera utile, fis-je en reculant.
Une lueur passa dans les yeux de l'infirmière, qui dit :
-Oh oh ! Un réfractaire, hein ? Junior ! Formation numéro 2 ! s'exclama-t'elle.
Le petit Kangourex s'élança hors de son tabouret et me fonça dans les jambes, je m'étalai, l'infirmière sauta alors vers moi en disant :
-Viens ici !
-Nooon ! J'veux pas ! fis-je en roulant hors de sa portée.
-Argh ! fit la Kangourex en constatant qu'elle m'avait raté, Terrence, attrapez-le !
-Sois raisonnable, Seth, fit Terrence en tentant de m'attraper.
-Plutôt crever ! répliquai-je en l'esquivant et en fonçant vers la porte.
Alors que j’allais m'échapper, je heurtai une masse juste derrière la porte, quatre bras musculeux me saisirent et me soulevèrent, je me retrouvai alors face au visage d'un Mackogneur, qui me dit en souriant :
«Eh ben, eh ben, où est ce qu'on va comme ça ?
-Pitié, laissez moi partir ! Suppliai-je, tandis qu'il m’amenait vers la table d'auscultation.
-Tenez-le bien, Mr.Bougnat, fit l'infirmière.
-J'veux paaaaas ! fis-je en me débattant.
-C'est qu'il est fort, le bougre. Terrence, venez m'aidez ! fit Bougnat tout en me maintenant.
-OK. répondit Terrence en me plaquant à son tour contre la table.
Si quelqu'un attendait encore derrière la porte, je pense qu'il se serait enfui en entendant les "Tenez-le", les "Allons, un grand garçon comme vous" et les "Son bras ! Tenez son bras !", bientôt suivi d'un grand :
-AÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏE !
-Voilà, c'était pas si terrible», fit la Kangourex en tenant un flacon de mon sang d'un air triomphant.
Je fis la tête, tandis que l'infirmière me tendit mon emploi du temps, mais je pris le temps d'y jeter un œil.
Nom : Seth.
Espèce : Gallame (chromatique).
Numéro : 475
7h00-8h30 Petit-déjeuner.
8h30-9h30 Sport. M.Bougnat.
9h30-10h30 Stratégie. M.Delphox.
10h30-12h00 Technologie M.Carabas.
12h00-13h30 Déjeuner.
13h30-14h30 Histoire M.Stuck.
14h30-15h30 Anglais Mme.Machado
15h30-17h00 Combat Mr.Lataille
18h30-19h30 Dîner.
Nous rappelons aux élèves qu'il est interdit de se trouver dans les couloirs après le couvre-feu.
Quelques minutes plus tard, je marchai le long du couloir qui me ramenait à ma chambre, avec Terrence qui faisait :
«Ouuuuuuh ! Je suis la terrible seringue fantôme !
-Arrête, Terrence !
-Ouuuuuuh, je pique, ouuuh.
-T'es lourd Terrence !» fis-je d'une voix blasée.
Avant que le lourdaud qui me servait d'ami puisse me répondre, la voix du directeur sortit des haut-parleurs sur les murs.
«Votre attention ! Voici la liste des candidats pour le tournoi de cette semaine : Boris l'Avaltout, Spike le Feurisson, Judith la Métamorph, Triss la Mentali, Victor l'Élekable et Brandon le Mangriff. Le tournoi commence dans cinq minutes !»
«Y'a des tournois ici ? Fis-je, surexcité.
-Ouaip, tu veux y aller ?
-Carrément ! m’exclamai-je en courant droit devant moi.
-Hey gamin, attends moi ! cria Terrence en courant derrière moi. Tu sais même pas où c'est !»
Chapitre IV : Tournoi
«Voilà, on y est, fit Terrence en entrant dans le stade.
-Ouah !» m’exclamai-je en entrant à mon tour.
L’endroit était aussi grand qu’un stade de foot (bien que détestant ce sport, je n’ai jamais foutu les pieds dans un stade, mais bon), le « terrain » était en fait une longue plaque de métal d’au moins cinquante mètres de long et trente de large avec des marques rouges là où les combattants doivent se tenir ; Terrence nous fraya un passage dans les tribunes surpeuplées et nous trouva une place libre.
«C’est quoi le prix du tournoi ?
-Une plus grande télé, répondit Terrence en s’appuyant sur son siège qui craqua de façon inquiétante.
-Hein ?! Il existe des télés plus grandes ? m’étonnai-je.
-Ouaip ! Mais regarde, ça commence.»
Une grande plate-forme métallique descendit du plafond, un Capumain avec une casquette de travers et une paire de lunettes de soleil était debout dessus, un micro à la main ; il prit une inspiration et cria dans son micro :
«Yooooo ! Salut public ! Je suis M.H Shane et je serai votre présentateur ! Alors, vous êtes chauds pour le tournoi de ce mois-ci ?
« OUAIIIIIS !» cria le public. Je me tournai vers Terrence et demandai en levant un sourcil :
-M.H Shane ?
-M.H pour Monkey Hand, son nom de scène, fit Terrence en ricanant, c’est le présentateur des tournois, enfin depuis que Dante lui a accordé ce poste pour qu’il arrête de le harceler à son bureau.»
Shane continua son manège et se balança avec sa main-queue en s’accrochant à l’un des câbles qui soutenait sa plate-forme. Il montra les écrans au-dessus de lui où les noms des concurrents s’affichèrent avec leurs visages flouté au-dessus et continua de brailler.
«Yooooo ! Tant mieux ! Car on a du lourd ce mois-ci, du très lourd ! D’abord, BORIS L’AVALTOUT !
Le visage de Boris s’afficha alors, Shane énonça les noms des concurrents. Lorsqu’il énonça le nom de Brandon le Mangriff, je sursautai en reconnaissant le visage de l’abruti du self sur l’écran.
-C’est le mou du bulbe ! m’exclamai-je.
-Hein ? Ah ouais, c’est lui, fit Terrence en regardant la photo.
-Je croyais que c’était juste une brute de base ! fis-je.
-Bah, c’est qu’il doit être fort, s’il participe à ce tournoi», répondit Terrence en haussant les épaules.
Je n’eus pas le temps de répondre car sur l’écran où les visages des concurrents s’était tous affichés, un tableau reliant les photos deux par deux s’était formé, avec dans l’ordre :
Boris VS Brandon.
Spike VS Judith.
Triss VS Victor.
«YOOOOOOO ! Voilà qui promet de beaux combats en perspective ! s’écria Shane en bondissant sur sa plate-forme. Alors, que le premier combat commence !»
Sous les applaudissements déchaînés du public, Brandon et Boris s’avancèrent sur le terrain, je reconnus bien le mou du bulbe du self qui faisait le beau en levant les bras vers le ciel comme si il avait déjà gagné. Il se planta devant Boris qui affichait un air serein, et pointa une griffe vers lui avant d’en mettre une autre en travers de sa gorge en ricanant.
«J’y crois pas ! Mais quel connard ! m’exclamai-je devant tant de suffisance.
-Langage, gamin ! fit Terrence en rigolant.
-Ehhh bien ! s’écria Shane dans son micro. Brandon m’a l’air bien sûr de lui, oublierait-il que la dernière fois, il a perdu contre Boris en demi-finale ?
Brandon leva les yeux vers la plate-forme et fit un doigt d’honneur à Shane en s’exclamant :
-Vas te faire foutre le singe !»
Le public se mit à huer Brandon qui s’en fichait royalement, en reportant son attention sur l’Avaltout qui n’avait ni bougé, ni réagi devant les provocations du Mangriff ; un décompte s’afficha sur les écrans.
«Attention ! 3, 2, 1, GOOOOOOO ! s’écria Shane.
Brandon ouvrit directement les hostilités en s’élançant vers Boris avec ses griffes levées qui s’étaient entourés d’une énergie sombre.
-Yooooo ! Brandon attaque direct avec Griffe Ombre ! Comment Boris va-t-il réagir ?
L’Avaltout ne bougea pas d’un pouce, il ouvrit la bouche et de petites lumières surgirent de son corps pour aller dans sa gorge, il avala, et aussitôt son corps sembla plus résistant, les griffes de Brandon s’enfoncèrent dans son corps comme dans du beurre, mais l’Avaltout ne sembla pas affecté, tandis que le Mangriff lâcha un juron en constatant que sa patte était bloquée.
-YOOOOOOO ! Jolie parade de Boris qui utilise Stockage pour encaisser les dégâts et se sert de la structure de son corps pour bloquer Brandon !
-Jolie parade en effet, commenta Terrence les pattes derrières la tête.
-Hum hum», répondis-je distraitement, trop concentré sur le match.
Brandon s’acharnait à essayer de se dégager de la masse gluante qui composait Boris, l’Avaltout ouvrit alors la bouche où les lumières se réassemblèrent en boule d’énergie ; Brandon lâcha un «oh merde» avant de se manger le Relâche en pleine poire, l’envoyant bouler à l’autre bout du terrain dans un nuage de poussière.
«Yooooo ! Splendide stratégie de Boris qui balaye littéralement Brandon à bout portant ! cria Shane en bondissant sur place.
-Tu vas la fermer, le singe !? s’écria le Mangriff en surgissant du nuage de poussière avec un regard haineux vers Boris.
-T’es mort, le blob ! fit le Mangriff en chargeant à nouveau avec Griffe Ombre.
-Mais il est con ou quoi ? m’exclamai-je, il va encore se faire éjecter !»
En effet, l’Avaltout répéta la même stratégie. Seulement, le Mangriff eut une lueur étrange dans les yeux une fraction de seconde avant que Boris n’envoie son Relâche ; un nouveau nuage de poussière s’éleva. Quand il se dissipa, à la surprise de tous, y compris de Boris, le Mangriff se tenait toujours devant l’Avaltout, une barrière transparente ayant recouvert le corps de la mangouste.
«C’est tout ? demanda Brandon, un sourire aux lèvres. À mon tour maintenant.»
Le poing du Mangriff s’illumina, la mangouste se mit à frapper l’Avaltout en rafales, Boris avait l’air de beaucoup souffrir tandis que Shane commenta.
«INCROYABLE ! Brandon le Mangriff a stoppé l’attaque Relâche de Boris avec Détection et profite maintenant du fait qu’il soit bloqué pour le mitrailler de Mitra-Poing !
Le public se mit à scander « K.O ! K.O ! », et je me mordais la lèvre en murmurant :
-Bon sang Boris ! Tu es de type Poison, son Mitra-Poing va te mettre K.O si tu ne le lâches pas !
En effet, l’Avaltout avait l’air mal en point, Brandon continua ses attaques et dit d’un air triomphant :
-Abandonne ! Dis devant tout le monde que suis le meilleur et que t’est un minable, et j’arrêterai.
-N… ne vends pas la peau de l’Ursaring avant de l’avoir tué !» répliqua Boris.
L’Avaltout s’élança brusquement dans les airs en emportant le Mangriff qui était toujours collé à lui, Brandon poussa un cri en comprenant ce que le blob à moustache comptait faire et tenta de se dégager : trop tard ! Boris lui infligea un violent Plaquage qui fissura le métal du terrain. Même moi je me sentis mal en entendant le cri de douleur du Mangriff, mais Boris n’en resta pas là et cracha un Détricanon sur la mangouste. L’odeur épouvantable en fit tousser plus d’un dans le public, même Shane sur sa plate-forme se mit sa queue-main devant la bouche et dit :
«Wow ! On a mal pour le pauvre Brandon qui s’est pris ce liquide épouvantable de plein fouet.»
Boris relâcha Brandon qui avait l’air malade, des bulles violettes s’échappaient de sa bouche à chaque expiration, Shane s’apprêtait à annoncer que Boris était vainqueur quand :
«AH…. HA… HAHAHAHAHAHAHAHA !
-OOOOOH ?! fit Shane d’un air intrigué en voyant le Mangriff se redresser sur ses pattes en tremblant et en continuant à rire. On dirait que Brandon a un as dans la manche !
-HAHAHAHAHAHAHA ! Abruti !
-Pourquoi tu te marres ? demanda Boris perplexe.
-Je suis empoisonné abruti ! EMPOISONNÉ ! Tu sais ce que ça veut dire ?
Je cessais presque de respirer en comprenant où le Mangriff voulait en venir, tout comme la majeure partie du public, ainsi que Boris lui même, qui devint livide.
-Oh non. fit l’Avaltout.
-OH SI ! répliqua le Mangriff dont le corps commença à s’entourer d’une lueur rouge. T’as tout compris le blob, mon Talent c’est Rage Poison, CRÉTIN !»
Brandon ouvrit sa main où une lueur d’énergie de couleur rouge également se forma, et la lança sur Boris en s’écriant.
«Mange ça ! VENDETTA ! BIATCH !»
Ralenti par les Mitra-Poing précédents, le pauvre Boris se prit la Vendetta de plein fouet et fut projeté contre un mur du stade qui se fissura sous l’impact en soulevant un énième nuage de poussière. Quand elle se dissipa, Boris était au sol avec des spirales dans les yeux.
«BORIS L’AVALTOUT EST K.O ! C’EST DONC BRANDON LE MANGRIFF QUI REMPORTE LE MATCH !» cria Shane en sautillant d’excitation.
Le public se mit à acclamer Brandon, qui leva les bras en signe de victoire, seuls Terrence et moi restions assis, des brancardières Grodoudou entrèrent sur le terrain et mirent Boris sur un brancard et l’emmenèrent dans une tente situé près du terrain derrière une barrière avec une croix rouge dessiné dessus ; Brandon suivit d’autres infirmières qui le conduisirent dans une autre tente juste à côté ; des Bétochef profitèrent de l’interlude pour réparer les dégâts causés au terrain, j’en profitai pour discuter avec Terrence.
«Les matchs sont toujours aussi intenses ?
-Parfois, en fait ça dépend surtout des participants», me répondit le Galeking.
Le match qui opposa Spike et Judith se solda par un match nul, les deux s’étant mis mutuellement K.O. avec un enchaînement d’Ébullilave et de Feu d’Enfer croisés. Vint le match de Triss la Mentali contre Victor l'Élekable ; tandis que j’observais la Mentali qui attendait calmement la venue de son adversaire, le public commença à s’impatienter alors que Victor ne se pointait toujours pas.
«Votre attention public ! annonça soudain Shane. On vient de m’informer dans mon oreillette que Victor l'Élekable est à l’infirmerie, cloué par une indigestion carabinée. Triss gagne donc par forfait !»
Le public marqua sa déception par une série de huées, Terrence se gratta le menton et dit :
«Dommage. Victor est un Pokéumain puissant, mais sa gourmandise lui a toujours fait défaut.
-En même temps, la cuisine de Bertha donne envie de se gaver jusqu’à éclater, répondis-je en rigolant.
-Ah bon ? fit Terrence en plissant les yeux. Tu veux bien qu’on aille boire une tournée de Lait Meumeuh après le tournoi, du coup ?
-Argh.. tout compte fait…» fis-je en m’étranglant à moitié.
Notre conversation fut interrompue par M.H. Shane qui annonça d’un air surexcité :
«On vient de m’informer que Brandon est apte à reprendre le tournoi, c’est donc lui qui sera l’adversaire de Triss.»
Le Mangriff s’avança à nouveau sur le terrain sous les applaudissements du public, il refit le coup de la provocation à Triss, mais celle-ci ne réagit pas non plus et se contenta d’un balancement de queue, Shane s’écria :
«Que la finale… COMMENCE !»
De nouveau, Brandon attaqua le premier avec Griffe Ombre, mais Triss dressa aussitôt un Mur Lumière autour d’elle, le Mangriff s’acharna dessus en vain. La Mentali cligna des yeux et dit :
«Quoi ? C’est tout ce que le grand Brandon peut faire ?
-TA GUEULE ! répliqua l’intéressé en sautant en arrière.
Brandon chargea un Mitra-Poing et se jeta sur le Mur Lumière dans l’intention de le détruire, mais avant qu’il ne puisse atteindre son but, une énergie violette l’entoura et le souleva dans les airs.
-Pitoyable ! commenta Triss en projetant Brandon contre les murs du stade.
Le Mangriff se releva en grimaçant, et lançat son attaque Vendetta sur la Mentali qui baissa simplement la tête pour l’esquiver, elle utilisa à nouveau Psyko pour immobiliser Brandon et déplaça son attaque Mur Lumière pour former un cube autour du Mangriff, l’emprisonnant à l’intérieur.
-Mais… mais qu’est-ce que tu fous ?! s’exclama le Mangriff en appuyant ses pattes sur les murs de sa prison.
-Je mets le public à l’abri des contrecoups, répondit la Mentali en souriant.
La zone en dessous des pattes du Mangriff se mit alors à trembler, Triss sourit malicieusement et lâcha simplement :
-Prescience !
-QUOI !? OH MERDE ! s’écria Brandon une fraction de seconde avant que le cube ne s’illumine et se mette à trembler violemment.
Quand la lueur s’estompa, Brandon était allongé dans le cube avec des spirales dans les yeux, le public resta silencieux un instant ; puis ce fut comme si un tremblement de terre se mit à secouer le stade, tandis que Shane s’écria :
-YOOOOOOOOOOOOOOOOOOO ! ET C’EST TRISS LA MENTALI QUI REMPORTE LE TOURNOI DE CE MOIS-CI !»
«Incroyable ! Les combats Pokémon sont géniaux ! m’exclamai-je plus tard à la sortie du stade.
-Content que ça t’aie plu, gamin, répondit Terrence avant de bâiller. Bon c’est pas tout, mais je crois que je vais aller me coucher, moi, bonne nuit gamin.
-Bonne nuit Terrence.» répondis-je en le saluant de la main tandis qu’il s’éloignait.
Je me dirigeai vers ma chambre, mais, trop excité pour dormir, je me repassai les combats du tournoi dans la tête. J’allai finalement aller dormir, quand un Fantôminus passa à travers la porte de ma chambre pour annoncer le couvre-feu.
Allongé dans mon lit, je pensai :
«Demain, c’est ma première journée de cours, je vais apprendre à me battre moi aussi.
Je souriais et m’exclamai à haute voix :
-Oh putain, j’ai hâte !»