Voilà, tout avait commencé à mes dix ans, j'étais encore à l'époque le genre de gamin insouciant, impatient de commencer son aventure Pokémon.
Le genre de gamin avec des rêves pleins les yeux, qui veut devenir genre maître Pokémon et devenir l'ami de tous les Pokémon de la terre entière et tout le tralala.
Le genre de gamin que j'ai profondément envie de baffer à l'heure actuelle, mais rassurez-vous, j'ai très vite déchanté à mes rêves de victoires.
Donc c'était le jour de mon anniversaire, j'attendais avec impatience le moment fatidique où je recevais mon tout premier Pokémon. Malheureusement je vivais à Safrania, et donc j'habitais loin de Bourg-Palette, trop loin pour y aller seul, et la route était soi-disante trop dangereuse. Mon père m'avait gentiment proposer d'y aller à ma place.
- Je préfère y aller seul, avec mon Nidoking, je vais en bouffer moi des dresseurs qui oseront se mettre à travers de mon chemin.
- Mais papa, tu veux vraiment pas que je t'accompagne ?
- Tu veux quoi ? Que je fasse les choses vite fait, comme ça tu auras plus rapidement ton Pokémon ou venir me freiner avec tes gamineries ?
- D'accord, j'ai compris.
- D'ailleurs t'as au moins fait ton choix entre Bulbizarre, Salamèche et Carapuce ?
- Euh... En fait non, papa.
- Et je fais comment moi alors ?! T'avais juste UN choix à faire sur trois, bordel !
- Prends celui que tu veux, j'arrive pas à me décider de toute façon.
- Bon très bien, mais ne viens pas pleurer après.
- Non non.
Cette conversation m'avait d'ailleurs profondément marqué, après ça il était déjà partit. Je me retrouvais donc seul avec ma mère, qui était souffrante dans son lit depuis quelques semaines déjà. Elle était gravement malade, mais elle m'avait jamais dit ce qu'elle avait précisément... enfin à l'époque . C'était mon père qui s'occupait pendant ce temps de moi, qui faisait le ménage, qui préparait le dîner, qui s'occupait de ma mère. Rajouté à ça, son travail dans cette "drôle d'entreprise". En accumulant tout ça, c'était une belle source de stress pour mon père.
Enfin bref, j'attendais mon père avec une grande impatience. Les heures passèrent et passèrent. Il faisait tard, et j'allais au lit sans manger. Le lendemain matin, je m'étais tapé juste un bol de pétales de blé au lait. Avec un père toujours absent et une mère clouée au lit, c'était ça ou rien. Son voyage pouvait durer plus d'une semaine, voire même tout un mois. Et c'est là où je me suis demandé :
- Vais-je tenir tout ce temps ?
Je commençais alors à paniquer parce que je savais pertinemment que la réponse était non. J'avais un gros manque de confiance en soi à l'époque.
C'était la première fois de ma vie où je me sentais seul au monde... et ce ne fut pas la dernière.
Mais bon revenons ;
Il était midi quand tout d'un coup j'entendais frapper à la porte.
...
C'était lui, mon père.
- Déjà revenu ?! T'as mon Pokémon ?
À ce moment-là son état m'avait surpris : il avait les yeux rouges et à peine ouverts, sa coiffure en pagaille, sa peau grisonnante tel un être dans son dernier souffle, ses lèvres sèches et gercées comme de la paille, son anorak noir tout chiffonné, preuve qu'il avait traîné quelque part cette nuit-là.
Il ouvra sa bouche avec difficulté et me lança ces mots :
- Tiens, le voilà..
Il avança vers le salon et s'affala sur son canapé.
Je fixa la Pokéball contenant mon premier Pokémon qui était ... bizarre.
Elle était toute bleue au lieu de rouge et était recouverte de paillettes.
Sans trop m'attarder dessus, je demanda à mon père :
- P'pa, je peux aller m'amuser avec mon Pokémon sur la route ?
Aucune réponse.
Je décida quand même d'ouvrir la porte, de la fermer et de me diriger vers la Route 6.
Notre maison était la plus proche de cette route d'ailleurs.
Je courra rapidement vers cette fameuse Route 6, de peur du regard des autres (je n'aimais pas ça à l'époque aussi) et par curiosité de découvrir mon tout premier Pokémon.
J'arrivais tout juste sur cette route que je lança déjà ma Pokéball et je cria, en me basant sur les séries que je regardais à la télé :
- Pokéball Go ! À toi mon premier Pokémon !
De la fumée sortait d'abord de la Ball, ensuite une silhouette s'y dessinait.
Après un moment je pouvais l'apercevoir...
C'était...
... un
...
Abra.
Avec une grande pointe au cœur je me disais :
- Oh non, que dieu m'aide...
À suivre.