Je vous laisse lire, et commenter.
PROLOGUE
La lune était cachée. Le vent grondait. La pluie battait. Les éclairs striaient le ciel et le tonnerre retentissait. C'était une nuit d'orage. Mais ce n'était pas un orage comme les autres. C'était un orage annonçant une période de danger, une période troublée. Le sang coulerait, et le monde lui-même gémirait de ses blessures. Des temps funestes s'annonçaient…
Au Mont-de-Lune, l'enfantement s'annonçait mal. Cela durait depuis trop longtemps… Il y aurait un mort cette nuit. Deux, peut-être… Tous étaient inquiets. Longues-Oreilles était âgée. Trop âgée. Elle avait déjà fait plusieurs fausses-couches, et l'âge lui laissait déjà ses marques sur le corps… Le troisième enfant, celui qu'elle souhaitait de tout cœur, celui qu'elle n'avait jamais eu… L'enfant de trop ?
Les doyennes s'agitaient, la sueur coulant du front, les gestes précis, extrêmement concentrées. L'encens sacré fumait dans les braseros, mais cela ne rassurait personne… Il y aurait un mort cette nuit.
Soudain retentit un son intense. Brisé, étranglé, arraché à une petite bouche édentée. Un cri d'enfant, discordant dans le bruit des pas pressés et des murmures… Tout le monde se tut. Puis tous se remirent de plus belle à parler, dans un brouhaha de voix excitées se répandant dans les couloirs.
Il était vivant ! Tout le monde était rasséréné, soulagé… Les Sages, qui, malgré leur âge avancé et leur surdité, avaient entendu le cri perçant, se remirent à radoter comme d'accoutumée.
Oui, tous... Sauf les doyennes. Elles, dans la chambres, près du lit, elles voyaient, et savaient. Et elles agissaient, au plus vite, car sinon l'enfant n'aurait pas vécu longtemps, étranglé par le cordon ombilical… Soudain trop occupées à sauver le nouveau-né, elles n'entendirent pas le dernier souffle de la mère. Pas plus qu'elles ne remarquèrent, dans la pénombre et dans leur empressement, les oreilles étranges du bébé… Vertes.
Il y avait eu un mort cette nuit, et des temps sombres se préparaient… Le destin était en marche.
Au Mont-de-Lune, l'enfantement s'annonçait mal. Cela durait depuis trop longtemps… Il y aurait un mort cette nuit. Deux, peut-être… Tous étaient inquiets. Longues-Oreilles était âgée. Trop âgée. Elle avait déjà fait plusieurs fausses-couches, et l'âge lui laissait déjà ses marques sur le corps… Le troisième enfant, celui qu'elle souhaitait de tout cœur, celui qu'elle n'avait jamais eu… L'enfant de trop ?
Les doyennes s'agitaient, la sueur coulant du front, les gestes précis, extrêmement concentrées. L'encens sacré fumait dans les braseros, mais cela ne rassurait personne… Il y aurait un mort cette nuit.
Soudain retentit un son intense. Brisé, étranglé, arraché à une petite bouche édentée. Un cri d'enfant, discordant dans le bruit des pas pressés et des murmures… Tout le monde se tut. Puis tous se remirent de plus belle à parler, dans un brouhaha de voix excitées se répandant dans les couloirs.
Il était vivant ! Tout le monde était rasséréné, soulagé… Les Sages, qui, malgré leur âge avancé et leur surdité, avaient entendu le cri perçant, se remirent à radoter comme d'accoutumée.
Oui, tous... Sauf les doyennes. Elles, dans la chambres, près du lit, elles voyaient, et savaient. Et elles agissaient, au plus vite, car sinon l'enfant n'aurait pas vécu longtemps, étranglé par le cordon ombilical… Soudain trop occupées à sauver le nouveau-né, elles n'entendirent pas le dernier souffle de la mère. Pas plus qu'elles ne remarquèrent, dans la pénombre et dans leur empressement, les oreilles étranges du bébé… Vertes.
Il y avait eu un mort cette nuit, et des temps sombres se préparaient… Le destin était en marche.