Chapitre 6 : Nouvelle vie.
Une semaine passa pendant que j’étais au lit. Les Anthropomorphes, pendant ce temps, avaient déblayé et réparé la base, en vérifiant chaque produit ou recoin pour être sûrs qu’elle n’était pas trafiquée ou qu’on n’avait rien caché. En fin de semaine, le vendredi, la directrice Mme Laura vint me voir pour prendre de mes nouvelles et me demander mon aide.
Julien : Donc si j’ai bien compris, vous voulez que je passe devant tout le monde et que je les encourage ? Vous devez vous tromper de personne, ce n’est pas mon genre de me donner en spectacle, et encore moins devant des milliers de personnes.
Mme Laura : Je comprends que tu sois réticent à tout cela, mais ça calmerait toutes les tensions qui se font sentir ces temps-ci et permettrait de redonner un sentiment d’importance au groupe Anthropomorphes. Même si pour l’instant, nous sommes en sécurité, les tensions sont toujours aussi présentes et nous avons encore du mal à calmer les Anthropomorphes, surtout les plus jeunes.
Julien : Je suis désolé mais je ne changerai pas ma décision, je veux juste vivre « normalement » à présent, je n’ai clairement pas envie de me faire remarquer plus que ça.
Me Laura : Je comprends, je ne veux pas te forcer à faire quelque chose contre ta volonté, je ferais autrement alors. Repose-toi bien et viens me voir une fois que tu seras de nouveau autorisé à sortir. Sur ces mots, elle s’en alla, me laissant seul dans la chambre, allongé sur mon lit.
Je n’avais pas fait grand chose pendant mon repos. Je disposais bien d’une télé et tout le nécessaire pour m’occuper, mais j’appréciai ce silence, ça faisait longtemps que je n’avais pas eu autant de calme. Mais bon cela n’était pas très sérieux. Il valait mieux que je me tienne un minimum informé des temps actuels, alors je me décida à allumer la télé, non pas sans difficulté, avant de lire le mot qui était posé à côté de la télécommande.
Celui-ci m’indiquait qu’il fallait taper une série de codes sur les touches de la télécommandes pour passer sur les chaînes Anthropomorphes, ce que je fis immédiatement avant d’arriver sur leur chaîne qui était plus ou moins semblable à celle des humains, à la seul différence que des Anthropomorphes présentaient celle-ci. En défilant les chaînes, je tomba sur ce qui semblait être l’équivalent des infos chez eux. A mon grand étonnement, la télé baissa presque immédiatement son son avant que je ne comprenne pourquoi, lorsque un oiseau nommé Gilles pris la parole, si on peut considéré que hurler dans un micro est prendre la parole.
Gilles : Bonjour ! Ici Gilles le araponga blanc ! Flash info ! Deux semaines se sont écoulées depuis l’attaque de la base Anthropomorphes de PACA et du laboratoire Anthropomorphenixtes. Même si nous ne disposons toujours pas d’informations concrètes concernant le mystérieux Grand Loup Gris qui les aurait sauvés, la base est toujours interdite d’accès mais… Ha, on me dit dans l’oreillette que nous venons d’apprendre que la directrice allait faire un discours qui nous serait retransmis, alors restez à l’écoute !
Julien : Ça doit être plutôt grave pour que ce soit retransmis dans le monde…
Jérémy : En effet, ça faisait longtemps qu’on ne s’était pas retrouvés dans une telle situation…
Je sursautai et fis volte-face en entendant Jérémy me répondre alors que celui-ci était assis à une chaise, et regardait avec moi la télé, un plateau à la patte. Il avait l’air exténué et on pouvait voir des traces de combats passés.
Julien : T’as pas la forme, ça craint tant que ça ?
Jérémy : Si tu savais. Beaucoup ne savent plus si il sont en sécurité ou non. Ça fait deux fois que des Anthropomorphes tentent de forcer la sécurité pour sortir et la dernière fois, il ont bien failli réussir.
Julien : Tu pense que le discours de la directrice va calmer les choses ?
Jérémy : J’en doute, elle aussi s’est faite capturée, donc ça lui fait perdre toute crédibilité. Je l’aurai bien aidé mais je ne suis pas mieux placé.
Julien : Et les autres FSA?
Jérémy : Il ne viennent pas de la base, les nôtres ne les connaissent pas et auront du mal à faire confiance à des inconnus par rapport à toi qui dès ton arrivée, tu t’es fait remarquer et étais destiné à être un des nôtres.
Julien : C’est sûr. Bon, en gros, tu viens pour me convaincre d’aider Mme Laura ?
Jérémy : Non, enfin si, oui en effet, on a vraiment besoin de quelqu’un ou quelque chose pour calmer tout le monde.
Julien : Écoute, j’ai sauvé la vie des habitants de votre base et vous avez sauvé la mienne, sur ça on est quittes. Mais je n’oublie pas le fait que tu m’as sauvé des Anthropomorphenixtes la première fois qu’on s’est rencontrés. Je veux bien te rendre ce service, mais après on est quittes, je ne veux plus rien avoir avec vos histoires, d’accord ?
Jérémy : Tu ne me dois rien, c’est mon devoir, mais c’est d’accord, merci du coup de patte. Je vais demander aux infirmières si tu peux quitter ton lit et si c’est le cas, on part de ce pas au bureau de la directrice.
Julien : Je t’attend alors, je suppose que nous verrons les détails avec la directrice.
Jérémy : C’est ça.
Une fois sa phrase finie, le Chimpanzé repartit avec le plateau d’on j’aurai aimé manger le contenue et je me redressai tout doucement dans mon lit avant de m’étirer en baillant un bon coup. Même si une grosse partie de mes bandages avaient été retirés, j’en avais encore un au niveau du crâne et un au ventre. Mes autres blessures avaient presque toutes cicatrisé. Mon corps encore engourdi, je décidai de très lentement m’asseoir sur le bord du lit comme à mon premier réveil.
Un frisson suivi d’une sueur froide me parcourut, et toujours avec une certaine retenue, je posai délicatement une de mes pattes sur le sol qui semblait gelé. Je posai ma deuxième patte et après une grande respiration, je me levai, accroché au lit. Tout mon corps tremblait et je m’en étais pas rendu, compte mais j’avais énormément maigri à force d’être resté inerte.
Je ne résistai pas bien longtemps et je finis par m’écrouler sur le sol dans un sourd grognement et gémissement de douleur alors que l’infirmière accourait avec Jérémy pour me redresser.
Infirmière Angéline : Qu’est-ce que tu as fait ! Relève-toi et assieds-toi ! Pas de mouvement brusque !
Julien : Ça va aller, ça va aller… J’ai juste besoin d’une minute.
Jérémy : Ça, ce n’est pas à toi d’en juger. Répondit-il, nerveux, en me faisant asseoir sur le lit.
Infirmière Angéline : C’était stupide ce que tu viens de faire, tu aurais pu te blesser davantage ou ouvrir certaines blessures. Grogna-t-elle énervée en m’auscultant.
Julien : Vous savez, vu mon état, je crois que ce genre de blessures sont de doux rêves à côté de ce que j’ai vécu.
Infirmière : Ce n’est pas une raison ! Après tout le mal qu’on s’est donné pour te soigner, tu aurais pu te montrer patient ! Enfin, ce qui est fait est fait. Heureusement pour toi, tu sembles en effet apte à de nouveau bouger mais je t’interdis formellement toute activité sportive ou demandant de trop grands efforts. Tu dois te ménager encore un peu et reprendre l’habitude de te déplacer, suis-je clair ?
Julien : Très clair madame.
Jérémy : Je vais l’aider à se déplacer et je veillerai à ce qu’il ne fasse rien d’idiot, pouvons nous y aller ?
Infirmière : Étant donné que l’infirmière en chef a donné son feu vert malgré que je soit contre, oui, vous pouvez y aller, mais avec modération. Grommela t’elle agacé avant de roulé des yeux.
Jérémy : Très bien, allons-y de ce pas, reste accroché à moi, Julien, et fais-moi confiance. Je vais te maintenir redressé et nous irons à ton rythme le temps que tu t’habitues.
Julien : D’accord, je vais essayer, merci et au revoir. Répondis-je, nerveux, avant de m’appuyer à lui pour me relever, le corps tout tremblant, commençant à avancer doucement vers la sortie, surveillé de près par l’infirmière.
Mon visage devint un peu pâle pendant les premières minutes, mais très vite, je pris l’habitude et réussis à de nouveau m’équilibrer et marcher normalement. Lorsque nous traversâmes les couloirs, je me rendis compte de la gravité de la situation. En même temps que les Anthropomorphes que je croisais me dévisageaient ou me saluaient, voire acquiesçaient pour me saluer et me remercier, je pouvais sentir leur émotion et leurs sentiment emplis et nauséabonds par la peur. Tous semblaient confus ou perplexes.
Il était clair que cette attaque les avait fait réfléchir et les avait ramenés à la dure réalité. Celle d’être la proie. J’espérai juste que après mon passage, tout cela se calmerait et que je pourrais enfin vivre parmi eux sans avoir à faire exploser une base de plus, pensais-je en traversant la galerie avant d’arriver à l’entrée du bureau de la directrice, une nouvelle fois.
Tout comme la dernière fois, Jérémy toqua à la porte et nous fûmes sans surprise scannés avant que le FSA demande avec une certaine droiture.
Jérémy : Mme Laura, je vous amène Julien le Grand Loup Gris qui est de nouveau capable de se déplacer et qui souhaite répondre à votre demande d’aide, peut-il entrer ?
Mme Laura : … Oui, qu’il entre, et toi aussi Jérémy.
Sans un mot, nous jetâmes un coup d’œil interlocuteur et nous entrâmes dans le bureau qui avait été réparé et remis comme neuf, où seule une éraflure sur le bureau rappelait les événements passés.
Mme Laura : Je suis contente d’appendre que tu as accepté de nous aider Julien, ton refus m’aurait vraiment posé des difficultés. Le discours va commencer dans quelques heures, je vais te faire un résumé.
Me prenant au dépourvue, Mme Laura m’expliqua dans les moindres détails la procédure, ce qu’elle allait dire, qui allait intervenir, pourquoi et comment, et quel était mon rôle. Pour ma part, il était plutôt simple : je devais seulement rassurer les Anthropomorphes et les encourager à reprendre une vie normale. Je ne savais pas si j’allais y arriver, mais on semblait me faire confiance, alors je pouvais peut-être arriver à quelque chose. Je réussis aussi à négocier pour enlever les décorations. J’avais tué beaucoup de personnes, même si c’était des clones d’un monstre, je ne pouvait me résoudre à être félicité pour avoir pris des vies.
Mme Laura : Tout est clair ?
Jérémy : Oui, ne t’inquiète pas Julien tout se passera bien.
Julien : J’aimerais être aussi confiant, mais j’essayerai malgré tout de faire de mon mieux.
Mme Laura : C’est la bonne mentalité à avoir, je sais que ce n’est pas la vie que tu espérais avoir ici mais c’est ce genre d’étapes qui nous rendent plus forts.
Julien : Je suis bien d’accord avec vous, madame… Marmonnaisje a moi même bien que je rester septique a leur plan.
Jérémy : Je vais préparer les personnes dans « l’Espace ».
Julien : L’Espace ?
Mme Laura : C’est comme ça que l’on nomme la première zone que tu as vue, l’île avec l’eau et les ponts.
Julien : D’accord, je ne savais pas. Je suppose que je dois suivre Jérémy ?
Mme Laura : Non, tu vas venir avec moi avant, je dois régler un dernier détail avec toi.
Julien : Quel genre de détail ?
Mme Laura : Tu comprendras une fois arrivé. Répondit-elle toujours dans le plus grands des calmes avant de m’inviter à quitter le bureau alors que Jérémy était déjà parti en nous laissant la porte ouverte.
Je suivis avec un peu de difficulté Mme Laura, maintenant que je n’avais plus d’appuis, mais celle-ci se retournait régulièrement pour voir si j’allais bien et si j’arrivais à la suivre. Elle me fit traverser plusieurs couloirs, me faisant même entrer dans la zone des FSA, avant de finir dans une salle avec plusieurs appareils et Anthropomorphes qui semblait travailler dessus. Les murs étaient toujours en cristaux et on pouvait apercevoir une vitre teinté qui donnait vue sur l’Espace où plein de Anthropomorphe aussi bien terrestres, aériens, qu’aquatiques semblaient y attendre tous autour de l’île principale.
Mme Laura : Tout le monde est prêt Morgane ?
Morgane : Oui madame. Répondit une Gecko assise à une chaise, qui lui donna deux oreillettes.
Julien : Ou sommes-nous ?
Mme Laura : Dans une des salles de surveillance. Elles font aussi office de salles techniques et sont principalement gérées par Marjolaine. Tiens, mets ça et accroche-la bien, elle est adapté à ton oreille normalement, me répondit-elle en tendant avec une de ses ailes une des oreillettes.
Sans un mot, je m’exécutai et mis celle-ci avant de faire les tests son avec Mme Laura, puis elle me désigna une porte fermée et me dit avec un ton plus grave et sérieux.
Mme Laura : Lorsque ton tour viendra, tu n’aura qu’à emprunter cette porte pour me rejoindre, on te fera descendre une dizaine de minutes avant que tu ne passes pour que tu te mêles à la foule.
Julien : Je... Madame, et si je n’y arrive pas ? Je tiens à peine debout.
Mme Laura me fixa quelques minutes droit dans les yeux, puis elle me fit un sourire réconfortant, sûrement pour me rassurer, vue que j’étais tendu et que j’avais les oreilles rabaissées.
Mme Laura : Julien, je ne te demande pas d’être parfait. Prends le temps qu’il te faut si besoin est, fais juste ce que tu peux comme quand tu nous as sauvés.
Sur ces mots, elle ouvrit la porte et me laissa seul avec Morgane et Marjolaine, une tortue qui semblait absorbé par l’écran de contrôle pour vérifier si le moindre détail était bon.
Tout en approchant de la vitre, je pouvais apercevoir Mme Laura traverser la foule qui semblait s’être dégagée pour la laisser passer. Une fois au centre, elle commença son discours, expliquant pourquoi et comment était arrivé ce drame, essayant de justifier et de rassurer les habitants de la base du mieux quelle pouvait. Même si la plupart des habitants semblaient lui accorder un profond respect, certains semblaient plus septiques et la regardaient en froncent les sourcils, enfin ceux qui le pouvaient.
Marjolaine : Ça va être à toi, tu peux y aller.
Julien : D’accord. Répondis-je, tendu, avant de descendre les escaliers qui débouchaient sur la masse d’anthropomorphe de l’île gauche.
Certains me remarquaient et me regardèrent, surpris, mais la plupart étaient concentrés sur Mme Laura alors que je m’approchais lentement mais sûrement du centre étouffé sous cette masse qui composé la foule.
Mme Laura : Pour finir, j’aimerais remercier quelqu’un en particulier, une personne qui malgré toutes les épreuves, les difficultés, et les souffrances, s’est battu pour nous et a perdu un être cher pour nous, Julien le Grand Loup Gris qui est arrivé récemment parmi nous.
Une foule de murmures et commentaires s’en suivit et je rejoignis un peu maladroitement Mme Laura en commençant à amèrement regretter d’avoir accepté. J’étais tendu comme pas possible et a moité entrain de grimacé pour avoir l’air détendue ou du moins essayer. Je finis ma marche devant Mme Laura qui me souriait chaleureusement, alors que moi, j’avais un regard incertain, complètement déprimé, les yeux vitreux.
Mme Laura : Je ne saurai jamais assez te remercier Julien. Aujourd’hui, grâce à toi, nous sommes libres et chez nous. Nous savons que tu as perdu ton père en voulant nous sauver, et même si rien ne pourras jamais le remplacer, j’aimerais t’offrir ceci, dit-elle en tendant une mallette qui était à ses pieds.
Un peu surpris et perplexe, car cela ne suivait pas du tout les instructions qu’elle m’avait données, je découvris à l’intérieur une amulette ornée d’une pierre au motif étrange taillée dans un cristal très pur, une carte et surtout une arme. Pas n’importe quelle arme, celle de mon père, celle que j’avais vue dans mon rêve ! Choqué et bouleversé, je refermai la mallette et me mis à sangloter longuement, incapable de faire ou dire quoi que ce soit. Qu’est-ce que cela voulait dire ? Était-ce simplement le hasard ou autre chose ? Quoi qu’il en soit j’en avait plus qu’assez de servir de mascotte pour eux.
Mme Laura : Chaque jour, nous pourrions être anéantis et devenir de vulgaires machines au service d’un monstre. Mais grâce aux personnes comme toi, nous pouvons vivre en sécurité et libres, alors merci.
La gorge serrée, je récupérai la mallette et la serra contre moi avant de répondre, encore sous l’émotion.
Julien : Je fais seulement ce que je peux madame…
Mme Laura : Et nous t’en sommes reconnaissants. Ça sera tout pour aujourd’hui. N’oubliez jamais pourquoi vous êtes ici. Nous sommes une famille, une très grande famille qui doit rester unie si nous voulons traverser les épreuves les plus difficiles, comme nous l’a prouvé aujourd’hui Julien en choisissant sa famille.
A ces mots suivit un grand blanc, en dehors de moi qui continuais de sangloter en essayant désespérément de me ressaisir, avant que la foule ne se disperse peu à peu alors qu’Élodie nous avait rejoints.
Mme Laura : Ça va aller, Julien ?
Julien : Oui, oui... Juste, laissez-moi…
Mme Laura : Très bien, je vais te confier à Élodie qui te montrera ta chambre. Si tu as besoin de quoi que ce soit, viens me voir, j’essayerai d’être disponible.
Sur ces mots, elle s’en alla alors qu’Élodie m’enlaçait pour essayer de me consoler.
Élodie : Je sais que tu as tout perdu en moins d’un mois, mais c’est une nouvelle vie qui s’offre à toi, une vie que tu peux vivre pleinement maintenant, alors que dirais-tu de commencer à la découvrir ?
Sans vraiment lui répondre, je laissai couler mes larmes et finis par reculer en baissant les oreilles et la tête, avant d’acquiescer, encore larmoyant, et de tourner la tête partager par la colère de tout se cinéma et les regrets.
Me guidant dans la base jusqu’à un couloir composé de plein de portes bleu clair toujours en cristaux et numérotées. Celle-ci s’arrêta a une porte qui portait le numéro 448.
Élodie : Voici la zone des dortoirs. C’est ici que tu dormiras seul ou avec plusieurs personnes. Te connaissant, nous t’avons laissé dans une chambre seul. Chaque chambre porte un numéro représentant en général l’ID de son occupant. En tant que Grand Loup Gris et étant le seul de la base pour l’instant de ta génération, nous t’avons donné la chambre 448. Pour entrer, il suffit de toucher la porte.
A ces mots, elle toucha la porte de ma nouvelle chambre et je vis avec étonnement celle-ci reculer et glisser dans le mur de droite avant qu’elle n’entre en m’invitant à la suivre.
Je découvris une pièce toujours faite en cristal pour changer, mais cette fois-ci, bleu azur avec un lit, un bureau, un canapé, une télé, et différents meubles de rangement. La pièce était plutôt luxueuse et semblait disposer de tout le nécessaire pour y vivre tranquillement.
Élodie : Voici la pièce principale. Comme tu peux le voir, il y a tout le confort nécessaire pour y vivre et s’y épanouir. On a aussi rajouté deux ou trois trucs dans les meubles de rangement, n’hésite pas à y jeter un œil à l’occasion. Quand à la décoration, tu peux la modifier comme tu veux, mais sache que si tu te retrouves à vivre avec d’autres personnes, il faudra respecter leurs goûts. Enfin, je te rassure, pour l’instant, au vu de l’actualité, tu ne risque pas de voir grand monde.
Julien : Je dois m’occuper du ménage je suppose ? Demandai-je à voix basse en observant avec curiosité la pièce, ce qui me fit un peu oublier mon chagrin.
Élodie : En effet, seules les choses comme la lessive ou les réparations, par exemple de la télé ou de l’eau, sont prises en charge par la base. Le reste, c’est toi qui doit être autonome. Tu penses y arriver ?
Julien : Oui, je me gérais déjà avant… Ça ne fera pas une grande différence maintenant.
Élodie : Tant mieux alors. Dans le couloir du fond, tu y trouveras deux pièces, une cuisine et une salle d’eau. Je te laisserai le soin de t’installer une fois la visite finie. Comme dans un internat, la sonnerie sonne tous les matins à 7h et les cours commencent à 8h et finissent à 18h. Le couvre-feu commence à 22h. A partir de là, il est interdit de sortir des chambres pendant la nuit, compris ?
Julien : Compris.
Élodie : Bon, voyons voir, on t’a déjà présenté la cantine, donc il ne reste plus que les douches. Suis-moi.
Sans même me laisser le temps de réagir, elle sortit de la pièce, me laissant refermer derrière moi la porte. La suite du voyage fut plutôt tranquille. Nous croisâmes bien quelques anthropomorphes, mais il se contentaient de me dévisager ou de nous saluer avant de poursuivre leur chemin. Une fois arrivés, nous nous arrêtâmes devant six portes formant deux groupes, un avec le logo féminin et l’autre masculin.
Élodie : Comme tu l’as sûrement deviné, à droite se trouvent les douches des filles et à gauche celles des garçons. La porte la plus à droite pour moi est celle qui mène à la douche basique, donc celle que tu prends à gauche. Celle du centre est la douche pour les Anthropomorphe mineurs, eux prennent des douche a part pour éviter les bouchons. Et pour les handicapés, celle qui est le plus à droite. Bien entendu, il t’est interdit d’entrer dans une des douches des filles ou celles qui ne te sont pas destinées.
Julien : Bien entendu… Comment cela fonctionne pour se asexué ou disposant des deux attributs ?
Élodie : Pour cela ont se base sur leur sexe quand il s’était humain et si il ne l’ont jamais été, il doivent choisir vers quoi il s’orientent a 13 ans, bien que se soit plus pour l’organisation que le reste tu t’en doute.
Julien : Sa semble logique, cette base a l’air vraiment très grande…
Élodie : Elle l’est, mais ne t’inquiète pas, on te donnera un plan et un emploi du temps pour tes cours. Bon, si on allait manger maintenant ? Personnellement, j’ai un petit creux.
Même si je voyais clairement qu’elle essayait de m’occuper l’esprit le plus possible pour éviter de repenser au reste, j’appréciai l’effort, alors j’acceptai de l’accompagner malgré mon humeur au plus bas, et un peu aussi parce que mon ventre devait gargouiller au moins depuis dix minutes.
Bien entendu, à force d’habitude, elle me guida à nouveau, cette fois-ci dans la cantine qui était pleine à craquer. Beaucoup se tournaient vers moi et me saluaient, mais je n’avais vraiment pas le cœur à en faire de même. Malgré tout ce soutien, j’avais l’impression d’être incroyablement seul. Mes oreilles abaissées, les yeux vitreux et la mine attristée, je saisis un plateau avant de suivre Élodie qui faisait de son mieux pour m’aider. Une fois arrivé devant la Vache, je me fis servir un steak avec des haricots verts avec un yaourt, et celle-ci me dit, toute souriante, en ajoutant un deuxième steak :
Vache: Merci pour tout, champion.
J’acquiesçai légèrement pour la remercier, et continuai de suivre ma guide, avant que l’on aille s’asseoir à une table que l’on commence à manger, enfin surtout elle, car moi, impossible de trouver l’appétit. De plus, la rediffusion du discours de Mme Laura sur l’écran géant ne m’aidait pas. Je me contentai de regarder dans le blanc des yeux mon assiette, ne pouvant m’empêcher de repenser à la base Anthropomorphenixte et aux personnes que j’avais tué.
Élodie allait bien tenter de me réveiller, mais un flash-back de mon cauchemar avec mon père me revint, manquant de me faire vomir. Je m’effondrai à moitié en arrière, avant de me rattraper, de me relever et de répondre avec dégoût :
Julien : Je vais regagner ma chambre. Bonne journée, répondis-je, à moitié sonné, avant de sortir, laissant seule Élodie et mon plateau.