J'arriva dans le Palais. Devant les portes, des paladins allaient et venaient, surveillant le moindre endroit. Cherchant mon chemin, je m'approcha d'un garde.
« Monsieur ! Savez-vous où se trouve le roi ?
- Oui, il se trouve derrière cette porte. Mais...
- Mais quoi ?
- Seules les personnes convenablement vêtues sont autorisées à rentrer... Je ne dit pas que vous êtes mal habillé, mais... Nous sommes dans une cour royale tout de même ! Mettez donc une quelconque chose, comme un noeud... Nous parlons du roi tout de même !
- Je comprends. »
En vérité, j'étais déçu. Lorsque je m'apprêta à rentrer chez moi, j'entendit une voix familière.
« Espèce de grand méchant ! »
J'alla voir qui s'était... Je ne fût pas surpris lorsqu'il s'aperçut que c'était en fait le papillon de tout à l'heure ! Il se faisait poursuivre par un homme habillé comme un " noble " : boucles baroques, ainsi qu'une chemise blanche agrémentée d'une veste violette.
« Chut ! Ne criez pas comme ça !
- S'il vous plaît, laissez-moi entrer... »
Je m'approcha d'eux.
« C'est la première fois que je vois un papillon scintillant !
-
Ce monsieur n'est pas gentil du tout : il refuse de me laisser parler au roi...
- Qu'avez vous dit ?
- Oh rien rien.
- Escusez-moi, mais les insectes ne sont pas admis ici. De plus, le roi a d'autres choses à faire que d'écouter les bavardages d'un papillon. Il est très occupé ! Je suis désolé, mais je vous demanderais de bien vouloir quitter ces lieux. »
Sur ce, le garde s'en alla, me laissant seul avec l'insecte.
« Je n'arrive pas à croire que les papillons doivent faire face à de tels préjugés de nos jours... Mais dis-moi, que fais-tu au château exactement ?
- Je venais pour ma licence, mais les gardes m'ont renvoyé faute de style vestimentaire.
- C'est vraiment nul ! ...Ah! Je viens d'avoir une idée ! Ça te dit d'essayer ?
- Bah... Si c'est le seul moyen d'entrer, pourquoi pas !
- Dans ce cas, relève un peu le menton... Voilà ! Parfait ! Reste comme ça. »
Il - ou elle - s'approcha de moi, puis alla se coller sur le revers de ma chemise.
« Alors ? On va voir le roi maintenant ?
- D'accord, on y va. »
Je remonta les marches puis revins vers les gardes qui m'avaient chassé.
« Halte-là ! Je viens juste de te dire que... »
Le papillon émit une lumière afin de se faire remarquer.
« Hein ? Quesqu... Ah ! Un noeud papillon ! Ça change tout ! Il a l'air très précieux... C'est plus que conforme au règlement ! Je t'en prie, entre donc. »
Le garde ouvrit la porte, me laissant ainsi passer.
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L'intérieur était splendide : depuis la porte jusqu'au quelques marches devant le trône, un long tapis rouge, posé sur des dalles si bien lustrées qu'on y voyait son reflet. De beaux vitraux remplaçaient les vitres, ce qui donnait à la salle un côté magique. Au fond, un grand trône sur lequel était assis une personne pas plus grande que moi ; je me rendit compte assez rapidement que... C'était le roi ! Je m'approcha de lui, puis me posta en bas des marches qui menaient jusqu'à lui. J'esquisa une révérence comme me l'avait appris Maggie. C'est alors que je m'aperçus qu'il n'était pas seul : en effet, une dame - qui avait au moins un mètre de plus que le roi - se tenait auprès de lui.
« Je me nomme Erik, onzième du nom. Je règne sur Castel ainsi que sur la plupart de ses alentours. Les citoyens de ce royaume poursuivent chacun une des douzes carrières afin d'assurer sa prospérité. Je te félicite en ce jour bienheureux. La carrière que tu as choisie... »
Il marqua une pause, comme pour chercher ses mots.
« Euh... Quelle carrière as-tu choisie déjà ? »
La dame qui se trouvait à sa droite rigola doucement, puis se tourna vers lui.
« Hi hi. Mon cher, tu ne changeras jamais !
- Peu importe, ceci n'est qu'un détail.
Puisse la carrière que tu as choisie te mener sur les chemins du succès !
-
Le roi est vraiment trop mignon ! On dirait un petit garçon, c'est incroyable ! me chuchota le papillon.
- Hm ? Que marmonnes-tu ? Mon discours t'ennuirais-t-il ?
- Oh non, bien au contraire. C'est un honneur pour moi de vous rencontrer !
- Peut importe, les formalités sont désormais terminées. Permets-moi de te présenter ma femme, la reine Ophélia de Castel. »
Elle se tourna vers moi puis fit une révérence.
« Je te félicite également, Lumio. Pour le bien de tes proches ainsi que du royaume, tâche de travailler dur dans ta nouvelle carrière et ce, jour après jour.
-
Elle est vraiment belle ! Elle sent bon comme les prairies au printemps...
- La jeune femme à ma droite est ma fille, Laura... »
La reine toussota.
«
Euh, chéri... Laura est sortie.
- Encore ?! Elle remet sans arrêt mon autorité en question, je ne sais plus quoi faire d'elle.
Peut importe, revenons à nos moutons... Puisque tu as désormais choisi ta carrière, je tiens à profiter de cette occasion pour te demander de te comporter avec fierté et dignité. Mes sujets se doivent de se soutenir les uns les autres.
Pars récolter beaucoup de Rêvah, si telle est ta volonté.
Parsème ton parcours d'étoiles, si tel est ton désir.
Poursuis une vie pleine de liesse, si tu le souhaites.
Tous ceux qui vivent à Rêveria sont libres de mener leur vie comme ils le souhaitent. Lumio ! Membre des mages ! Suis ton propre chemin. Voici quelques cadeaux pour te souhaiter bonne chance pour l'avenir. »
Il me fit signe de m'approcher. Il me donna une bourse, ainsi qu'une carte.
« Je t'ai également fourni un équipement de novice. Enfile-le, je t'en prie. »
Aussi tôt dit, aussitôt fait. J'enfila ma bure et mon chapeau noir... Je ressemblais à un sorcier avec ça !
« Ça te va bien. Je serais presque jaloux.
Bien... Que ce moment marque un chapitre nouveau dans ta vie.
Je te souhaite bonne chance pour la suite. Si jamais il t'arrivait de perdre courage ou motivation, sache que tu es le bienvenu au château. Au revoir.
- Au revoir !»
Je sortis dehors.
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« Je décolle ! »
Le papillon se décolla de mon revers.
« Ah ! C'était vraiment amusant !
Grâce à toi, j'ai pu voir le roi ! Merci beaucoup ! Lumio, je te souhaite une bonne chance pour ta nouvelle carrière ! Le moment est venu de nous séparer à présent... »
Il s'éloigna, avant de se stopper net.
« Ah oui, et aussi... Si jamais on se revoit un jour, sache que je m'appelle Flotillon, et que je suis une fille ! »
Elle s'éloigna encore un peu.
« Dis... Tu ne sens pas un grand vide près de ton cou ?
- Que veux-tu dire par là ?
- Hé bien... Dis... Je pensais pouvoir m'en sortir seule, mais... En fait...
- Qui y'a-t-il ?
- J'ai tendance à m'attirer des ennuis, puis... Il n'y a pas de carrière pour papillons... Mais je veux vraiment en savoir plus sur ce monde ! Est-ce que... Hm... Est-ce que je pourrais... Venir avec toi ?
- Bien sûr.
- Merci ! »
Flotillon revins se poser en dessous de mon cou.
« Alors ? On va voir le maître de carrière maintenant ?
- Ouaip !
- Dans ce cas, en route ! »