Origue et les origines...
Hahahahahahaha. Me voici mes chers pour de nouvelles tortures. Hahaha. Bouffonnette est en train de rechercher mon grimoire à conte mais la bibliothèque est tellement vaste et remplie qu'on s’y perd… Les ouvrages sont tellement nombreux que l’on peut en retrouver des tas partout dans le château, faute de ne pas avoir une bibliothèque assez grande… Ah ! Là je crois que notre amie craque et qu'elle déchaîne sa colère sur un ou deux bouquins. Vous l’entendez ? Elle est en train d’en déchirer et d'en dévorer. Deux minutes :
« Bouffonnette, ça ne sert à rien. As-tu regardé s’il n’était pas dans la vierge de fer ? Oui, dans la salle minuscule à côté de notre petite chapelle… Oui, là où tu t’es enfermé pour… pour… je ne sais pas quoi. Tu l'avais pris avec toi je crois. Hahahaha. »
Pardonnez la. Elle n'a pas tout à fait les idées en place.
Sinon, je n'ai pas eu de nouvelles victimes de ma folie si ce n'est Bouffonnette qui n'arrêtait pas de passer et de repasser par la chaise électrique. Un délire personnel. Hahaha. C'est impressionnant la manière dont le destin sait choisir deux esprits formant La Paire. Notre folie commune n'a vraiment pas de limites… J'espère qu'elle a quand-même retrouvé mon bouquin. Tsss… Bon, en attendant Bouffonnette, nous allons nous rafraîchir la mémoire. Hahahahaha…
Nos héros toujours éblouis par Classifika, se rendirent au marché un matin fort calme. Bien que bluffé par multitudes de produits, Lancio se fit payer par Naël des Chromacristaux spéciaux ainsi qu'une rapière complétée par un boomerang, le nécessaire pour une future aventure prévue par le général. Mais n'oublions pas. Bien avant ces achats, ils firent la rencontre d'un étrange conteur dévoilant son histoire dont un des personnages correspondait parfaitement à celui qui terrorisait la ville. Ayant reçu une carte de cet homme prénommé Agrégor, nos héros purent s'en aller vers le dîner à l’auberge qui… .
Ah ! Ben c’est pas trop tôt ! Enfin tu es arrivée ici. Hahaha. J'ai cru que tu étais descendue aux enfers, Bouffonnette… Voilà, le livre est prêt. Hahahaha. Je te l’avais dit qu’il se trouvait dans le cercueil. Enfin soit, tu es privée de torture… Pourquoi ? Parce-que j’ai envie de te faire souffrir. Hahahahaha. Non, surtout ne me regarde pas comme ça Bouffonnette… Tu sais bien que je n’aime pas ce regard de démon attendri… Bon d'accord, je cède. Tu veux faire un tour sur la chaise électrique ? Oui ? Tiens, voilà les clés de la salle des machines. Allez ! Va-t’en ! Hahaha. Un vrai petit enfant... Ah… Et si on continuait nous ? Hahahahaha.
« -Quoi ! cria Naël dans la salle à manger vide de l'auberge. Mais pourquoi ne m'as-tu pas dit que tu t'étais fait capturer ?
-Je te l'ai déjà dit une fois mais bon… Tu ne m'as pas écouté et il n'est pas dans mes habitudes de me répéter plusieurs fois, répondit Lancio dont l'argument fut approuvé d'un signe de tête de la part de sa créature. En même temps, je n'ai pas été traumatisé par cet enlèvement. C'était même instructif.
-Tu dois vraiment me dire sur quels points un enlèvement peut être ‘’instructif’’ , demanda le général incrédule.
-En tout cas, je crois avoir appris une ou deux choses mais d'abord, je voudrais savoir si tu connais quelqu'un qui n'a pas de…
-Pas de quoi ?
-Pas de… Visage ?
-Crois moi, si jamais j'avais connu quelqu'un de pareil, je m'en serais souvenu. Mais… Pourquoi cette question d'un rien stupide ?
-Et bien… »
Le jeune réfléchit un moment. Il avait respecté Naël en ne divulguant son nom sous aucun prétexte au sorcier sans visage mais en compensation, peut-être fallait-il mieux garder le nom d'Ikaïn pour lui. Peut-être même que ce mage s'avérait être un atout si ses surnoms restaient inconnus au militaire, compagnon de Lancio. En même temps, personne ne connaissait vraiment l'histoire de ce magicien. À quoi était-il mêlé ? Pourquoi n'avait-il pas de visage ? Voilà des questions aux réponses bien cachées :
« -Alors ! Tu accouches ?!
-Non mais…
-Mais quoi ? Pourquoi m'as-tu posé cette question ?
-Pour rien. Je repensais à Agrégor et à ses contes. Je me demandais si un homme sans visage pouvait exister, inventa le garçon d'un rien incertain de lui-même.
-Mouais… J'imagine qu'après tout, ça doit exister, grinça le général suspicieux.
-Bon, il faudrait finir de man…
-Qu'as-tu vécu dans ton endroit d’enlèvement et qu'as-tu vu ? insista Naël commençant à s'intéresser aux histoires de son apprenti.
-Et bien, rien de bien spécial, pour tout te di… .
-Ah ! Comment es-tu sorti vivant ?
-Euh…
-Tu es coincé. Ne vas pas par trente-six chemins. Je ne veux que la vérité. Je ne suis pas un idiot non plus.
-Et bien justement, j'y étais. Raah. Pourquoi tu m'as coupé ?! Bon, je ne savais pas trop où j'étais. Je n'ai pu voir qu'une seule pièce de toute une bâtisse. J'étais attaché à une chaise et j'avais souvent le visage couvert. Je n'ai pas entendu grand-chose mais apparemment, je n'étais pas celui qu'ils cherchaient et ils m'ont relâché. C’est tout. Ne vas pas t’imaginer les pires tragédies qui puissent exister, mentit l’interrogé.
-Bon, d'accord, accepta le général avec la même incrédulité de tout à l'heure. Je vois que mes questions t'ennuient…
-Non. Ne prends pas cet air abattu. C'est juste que… je n'aime pas trop les interrogatoires pendant qu'on mange.
-Je comprends… Bon, on va le terminer ce repas alors. »
Naël se doutait de quelque chose et Lancio lisait tout cela en lui comme dans un livre ouvert. Le général avait une multitude de questions en tête. Pourquoi des individus auraient enlevé ce pauvre enfant ? Pourquoi ne pas avoir laissé de traces ou de messages ? Qu’était-il arrivé aux malfrats ?Et la créature de Lancio qui cachait toujours sa vraie nature sous un lourd nuage de mystère qu'était-elle vraiment ? Cette interrogation particulière voltigeait et planait dans toutes les têtes qu'elle hantait. Un passant ne pouvait se retourner sans se poser la question. Certains même avaient l'audace de le demander directement au dresseur concerné. La majorité du temps, le garçon répondait qu’il n'en savait rien lui-même et glissait un petit ‘’bonjour’’ et un ‘’au revoir’’ d'un ton sec pour signifier que son interlocuteur ne les ayant pas souhaité en convenable formule, n'avait pas de bonnes manières. Mais nous nous dissipons. Revenons-en à notre héros. Le repas de l'auberge pour midi était assez copieux. Pour une gargote peu chère, les services étaient de mise. Pour commencer, nos compères eurent droit à un potage à la baie Pumkin légèrement relevé par un soupçon de baie Tamato. Le palais fin et délicat, Naël qui détestait les aliments épicés but plusieurs verres d'eau pour faire passer cette soupe se révélant douce dans la bouche de Lancio. Heureusement pour le général, le plat de résistance ne contenait aucune note piquante. Il se composait d'un genre de pâte dont la texture informe et la sauce accompagnatrice s'avéraient être intéressement travaillées et d'Anchwatt d'élevage aux décharges nulles grillés et assaisonnés à la fleur de sel délicatement posés sur un lit de feuilles de laitue arrosées abondamment à l'huile de baie Micle. Menu léger certes, mais remplissant tout de même. Par ailleurs, les assiettes se vidaient à vue d'œil. Une bouchée pour ouvrir le bal suivie d'une autre pour maintenir la musique et enfin, à partir des dixièmes, fut refermée la marche. La créature de Lancio, quant à elle, n'avait pas très faim. Elle ne toucha pas à sa mangeaille bien qu'elle avait l'air d'apprécier l'huile de baie Micle. Sa pensée était tournée vers d'autres endroits notamment celui où Ikaïn avait été rencontré. Le sang, les cheveux et les chaînes par terre l’effrayaient encore. Elle revoyait aussi l’Eau de Vérité de Rita. Le liquide n'avait rien révélé sur la vie du monstre à la sorcière :
« J'ai beau mélangé l'Eau de Vérité, je ne vois pas de passé, le présent n'est pas complet et le futur est complètement bloqué, avait confirmé la gitane. »
Le petit être avait compris que quelque chose n'allait pas avec lui. Par exemple, à chaque fois que son dresseur essayait de l'appeler, il y avait un blocage qui empêchait un lien précis de s’établir entre les deux compagnons. Le monstre ne se sentait pas à l'aise et accompagné. Il était comme enfermé dans une bulle de solitude créée par la seule personne de lui-même :
« -Tu ne manges pas ? lui demanda son dresseur. »
La créature se tourna vers son maître d'un air triste pour ensuite immédiatement baisser la tête. Son regard était coloré d'un bleu foncé assez lourd :
« -Ça ne va pas ? questionna Lancio. Tu n’as même pas touché à ton assiette. Tu dois manger un peu.
-Tout va bien ? se mêla Naël. Qu'y a-t-il ?
-Il ne veut pas se nourrir. Tu crois qu'il est malade ?
-Hmmm… Peu probable. Je pense plutôt qu'il a peine à se remettre des évènements récents. Les enlèvements sont parfois de dures épreuves. C'est tout à fait normal d'ailleurs. J'ai eu dans mon passé des cas pareils. Des Pokémon ou leurs dresseurs qui ne savaient plus manger à cause des batailles acharnées qu'ils menaient. Maintenant, je ne suis plus au cœur de ces tourments depuis que j'ai acquis une nouvelle réputation.
-Ah tiens ! Quel genre de réputation ? s'intéressa le gamin.
-… . »
Hahahahahahaha. On n'écoute pas les discussions à travers la porte mes chers. Tout de même ce que Naël va révéler à Lancio sera… et bien… un mensonge ou plutôt une vérité en cachant une autre. En tout cas, le jeune garçon voyait bien que ça n'était pas l'enlèvement qui tourmentait sa créature. Il se sentait concerné… Enfin soit, j'intervenais juste pour vous embêter et casser toute l'ambiance. Le pire c'est que vous osez regarder par les trous de serrure. Pervers ! Hahahaha. Rigolez, ça vous fera du bien… ou du mal. Hahahahahaha.
« -Une réputation du genre… du genre… . C'est difficile à expliquer, reprit le général, disons que je suis forgeron pour l'instant.
-C'est tout ? Tu es… forgeron ? s'étonna le garçon.
-A peu près oui.
-Si tu le dis… C’est vrai que tu as une facilité à choisir les bonnes armes. J'imagine que c'est la même chose pour leur création. »
A lui-même, Lancio se disait que si lui pouvait mentir à Naël pourquoi ce même ne pourrait pas en faire autant. La calomnie se sentait à plus de vingt pas. C'était indéniable. Le militaire n'était pas complet dans ses propos.
Hahahahaha. Même s’ils s’entendent bien, on voit bien que Lancio et Naël ne sont pas les meilleurs amis du monde non-plus. Ils se sentent bien ensemble mais le futur leur réserve… Je ne vous dis rien pour le moment mais j'imagine que vous vous doutez bien de ce qu'il adviendra d'eux. Hahahahahahaha. Contrairement à ce qu'on peut croire sur moi, les liens m’unissant à Bouffonnette sont extrêmement plus forts que ceux de l’amitié. Ça va plus loin, beaucoup plus loin que ça. Je me rappellerais toujours de notre rencontre. C'était en automne, quelques temps avant l'hiver. Il faisait doux pour une fois. Oui, en ces temps, la météo était très agaçante sauf ce jour-là. J'essaye de me rappeler à quand ça remonte mais ça fait tellement longtemps. Je ne sais même plus quel est mon âge. Je dois bien avoir un bon demi-millénaire d'années. Mais ça ne se demande pas, voyons. Il n'empêche, je n'ai pas une ride. Hahaha. Vive l’éternité ! Hahahahahahaha.
Enfin ! Le repas était enfin terminé. Ce n'était pas trop tôt. Le ventre plein, Lancio se leva et se dirigea vers le comptoir pour remercier l'aubergiste de la qualité des services offerts. Naël, la panse lourde aussi, resta assis à se curer les dents avec un petit morceau de bois de la table. Alors que le jeune voyait son hôte arriver, le général commençait dorénavant à nettoyer sa pipe pour fumer un peu de ces herbes d'origine orientale. La créature, quant à elle, avait pris la place de Lancio et somnolait désormais, sur sa chaise. L’ambiance était calme. Rien ne se passait. Tout le monde digérait et prenait son plat plaisir dans l'auberge. Même les pas de notre héros revenant à table étaient imperceptibles. Ce fut sa petite voix qui vint briser ce silence :
« -Je n'arrive pas à digérer. J'ai mal au ventre, dit-il au général.
-Je ne comprends pas. Le repas était assez sain pourtant, s’étonna Naël, d'accord, il y avait une quantité énorme d'Anchwatt mais bon,…
-Tu n'aurais pas un remède contre ces maux d'estomac ?
-Tu veux fumer ? rétorqua ironiquement le militaire en lui tendant sa pipe.
-Sans façon, répondit gentiment Lancio commençant à baisser la voix. Je préfèrerais faire… un tour dehors.
-Et bien, vas-y.
-Je voudrais que tu m’accompagnes.
-T'es pas un peu embêtant, toi. On est vraiment obligé de sortir ? »
La bouille attristée du jeune répondit à sa question :
« - Haaan. Ça va, ça va, on va y aller… Prends ton sac, on va te faire plaisir et sortir faire un tour.
-D'accord. J'ai déjà mon sac. On peut donc partir. De plus, euh… mon Pokémon est prêt aussi.
-C'est tout bon, cria le général, on y va !
-Au revoir, glissa l'aubergiste avant de voir se refermer la porte derrière nos héros. »
Leurs pas les menèrent devant l'allée de l'auberge. Ils ne savaient pas trop où aller mais Lancio, suivant son instinct prit la marche vers la gauche. Naël et la mystérieuse créature le suivirent d'un pas maladroit au début mais sûr et fier en plein cours :
« Où veux-tu aller Lancio ? questionna le général.
-Je ne sais pas trop… Tu me conseillerais d'aller où ? demanda le jeune.
-Je ne connais pas grand-chose de Classifika. Je ne viens ici que très rarement. Certaines fois, c'est pour rendre visite à Rita, d'autres fois c'est pour me ravitailler lorsque je dois venir dans la région centrale. Je …
-Voilà ! Tu parles de région centrale et on n’en connaît pas grand-chose. Trouvons une bibliothèque !
-Classifika étant une petite ville, je ne suis pas complètement sûr qu'il y ait une bibliothèque. On peut toujours chercher cela dit. Et s'il n'y en a pas, on peut aller chez Rita, déclara Naël.
-Ou chez Ikaïn, se trahit innocemment Lancio.
-Chez qui ? »
Bêtises. Sottises. Folie. Le jeune garçon s'était retenu et avait fait une promesse à lui-même pour, en fin de compte, lâchement perdre une honnête parole :
« Chez qui ? insista le général tout ouïe et suspicieux à en mourir.
-Quoi ? essaya de rattraper le jouvenceau s'étant fait les gros yeux à lui-même.
-Et bien, de qui as-tu parlé ?
-Qu'as-tu compris ? Je n'ai parlé de personne en particulier, sua l'enfoncé dans les problèmes. Tu dois vieillir, rit-il.
-Je n'ai pas plus de trente-cinq ans. Peut-être, trente pour être précis… Alors ?
-Sérieusement, continua à mentir Lancio, je n'ai vraiment rien dit.
-Tsss… Bagatelles mais bon, je le saurai un moment ou un autre. »
Hahahahahahahahaha. Pauvre fou qu'il puisse être ce Lancio. Le nom d'Ikaïn doit rester secret pour le moment. Ça permet de renforcer le suspens sachant que le sorcier sans visage et bien… n'avait pas de visage. Hahahahaha. En tout cas, on peut dire que notre héros avait un sens approfondi de l’improvisation et du spectacle. Hahahahahaha. Je pleure de rire. Bon, ça va, je vous laisse tranquilles. Hahahaha. C'est irrésistible...
Pour répondre aux interrogations de nos héros, oui, il y avait bien une bibliothèque à Classifika. Certes, petite mais présente quand-même. Contrairement à d'autres bâtiments plus miteux, elle n'était pas cachée dans une allée sombre et lugubre mais bien visible aux personnes marchant devant. En effet, elle se trouvait un tout petit peu plus bas de la citadelle du seigneur. En fait, la bâtisse n'était qu’une simple et minuscule petite tour, toute de pierres grises bâtie. Quelques vitraux orangers laissaient filtrer la lumière à l'intérieur et rendaient la façade sérieuse indiquant le silence qui occupait les lieux. Ce fut un toit vert foncé qui couronna le tout d'un léger manque de goût du personnel.
Enfin, toujours fut-il que nos héros devaient la trouver, cette bibliothèque. Ils se séparèrent et commencèrent donc à questionner une poignée de personnes quant à la localisation du bâtiment. Lancio, tout joyeux, s'avançait vers les citadins qui, après avoir repéré la gaieté du garçon, répondaient volontiers à toutes ses questions. On lui donna même un Rutereos pour sa gentillesse. Quant à Naël, ses pas lourds et pénibles ainsi que son ventre gargouillant inspiraient aux personnes en contact avec cette attitude un mépris sans retour ainsi qu'un dégoût puissant. Il aurait pu poser n’importe quelle énigme qu'on l'aurait regardé avec un regard hostile couplé à une certaine mauvaise pitié. Il ne reçut pas de Rutereos mais une claque au visage pour s'être adressé comme un bougre à une jeune demoiselle. Du moins, c'était ce qu'elle avait crié avant de partir. En même temps, le général était fatigué pour on ne sait quelles raisons et suivre Lancio alors que sa forme se trouvait amoindrie, l'épuisait plus :
« Un lit. Juste un bon lit, pensa-t-il tout bas. »
Cette envie pouvait aussi venir de sa pénible digestion. Sans étonnement, le général avait beaucoup trop mangé à l'auberge. À chaque fois qu'une assiette lui était servie, il ne l'avait pas finie qu'il en redemandait encore une. Sa respiration faisait ressortir son ventre bombé de nourriture qui bientôt allait retrouver sa forme normale. Revenons-en quand-même à la bibliothèque. Nos héros, après leurs interrogatoires de citoyen se réunirent juste devant les portes du lieu concerné :
« -Alors, tu l’as trouvée facilement la bibliothèque ? demanda Lancio à Naël.
-C'est à peine si on me répondait, déclara le général. J'ai même reçu une gifle.
-Tiens ! C’est étrange. Les citadins ont été très sympathiques avec moi. On m'a même donné un Rutereos, s'étonna le gamin.
-Tu en as de la chance, bâilla Naël. Rien ne s'est passé pendant cette courte séparation ? questionna-t-il
-Sérieusement Naël ? En si peu de temps… Enfin, on va pas passer l'après-midi ici. On rentre ?
-Entendu. »
Hahahahaha. Une gifle. Hahaha. Une gifle. J'imagine qu'il l'avait bien méritée. C'est amusant, je ris bien avec vous. Vous allez délirer comme moi. Hahahaha. Bon, bon, on va se calmer et continuer. Hahaha. Je ne saurais pas…
Devant la porte se trouvaient deux jeunes discutant des actualités et de leurs lectures. L’un, aux cheveux roux, devait avoir l'âge de Lancio, l'autre, au crâne recouvert de fils capillaires noirs, avaient quelques années de plus :
« -Tu as entendu la dernière ? demanda le plus jeune.
-Ça dépend de quoi tu parles, répondit l'autre.
-L'un de l'Ordre est en ville, se réjouit l'informateur.
-Ah bon ! s'intéressa le plus vieux. J’espère qu’il va nous sauver ! Mais… c'est lequel ?
-On ne sait pas… Tout le monde dit que c'est celui… »
Naël voyant que Lancio était intéressé par leur discussion l'interrompit :
« De quoi parlez-vous ? introduisit directement le général.
-Euh… Bonjour déjà, se lamenta le plus vieux.
-Mouais, lança Naël d'un regard noir qu'il ne fallait en aucun cas défier.
-Et bien, on parlait de l’Ordre des Légendaires. Il paraît que l'un d'entre eux est en ville.
-Ah bon ! C'est quoi ? se mêla Lancio surgissant de derrière l'épaule de son maître.
-Tu m'as fait peur, s'écria le plus vieux, avais-tu vraiment besoin de sortir de derrière son épaule ainsi sans prévenir.
-Pardon, s'excusa l'apeurant.
-Enfin soit, reprit l'apeuré, pourquoi est-ce qu'on vous le dirait ? C’est à vous d'aller à la bibliothèque.
-Tu pourrais quand-même leur dire, s'insurgea le plus jeune des deux.
-Je n'ai plus rien à leur faire savoir, gronda l’impétueux, je n'ai pas le savoir absolu. Ils n’ont qu'à entrer dans la bibliothèque et lire quelques livres.
-Mais…
-Tout de même, on doit y aller, continua celui aux cheveux noirs. Je ne vous dit pas au revoir, sourit-il sarcastiquement à Naël. »
Ni une, ni deux et sans demander son reste, il s'en alla croyant être suivi du petit roux :
« -Excusez-le, mon frère n'est pas très… très…, enfin, il n'est pas en forme en ces temps, avec tous ces meurtres..., se fit excuser le jeune. Je dois vous laisser. Au revoir.
-Au revoir, répondirent Naël et Lancio fiers de voir qu'un membre d'une famille puisse en rattraper un autre.
-C’est mignon la famille…, se ravit le général. Allez, on entre. Après tout, ils nous l'ont conseillé ces deux zigotos. »
Nos héros poussèrent la porte pour enfin pénétrer dans les lieux. Contrairement aux apparences, l'endroit était immense. Pour une petite tour, il y avait de quoi passer sa vie à l'intérieur. Tout était de bois sauf les murs en pierre et la réception dont le bureau s'était sculpté dans le marbre. Cinq étages, tous remplis de livres, élevaient le bâtiment à une hauteur incalculable. Des bouquins allant du plus piètre roman au vieux grimoire décoraient de leurs couleurs les étagères. Certains avaient des couvertures roses, en cuir d'Écrémeuh, d'autres allaient dans les tons verts craie en laine de Doudouvet, même l'un changeait de couleur puisqu'il était fait en peau de Kecleon. D'autres couvertures se recouvraient de plumes de tous Pokémon volants. Leurs pages étaient soit faites en parchemin soit en papyrus ou encore sur un support dont le nom échappait à tous. Chaque meuble comptait en lui au moins un livre. Il était même difficile de marcher car les ouvrages formaient sur le sol un genre de labyrinthe impossible à enjamber. Le rez-de-chaussée était en un désordre abominable contrairement aux paliers supérieurs qui, occupant la circonférence de la tour, laissaient moins d'espace pour le chaos. Les étagères ayant peine à contenir tous les livres étaient disposées comme des dominos prêts à provoquer une réaction en chaîne en tombant. Des tables en bois pouvaient accueillir tout bon lecteur à faire les recherches dont il avait besoin. En général, une petite chandelle était posée sur chacune d'entre elles pour éclairer les liseurs nocturnes. Les vitraux oranges basiques reliés par du fin métal noir filtraient une lumière spéciale rendant les lieux plus savants que normalement. Des portes s'emmuraient dans les parois de la bibliothèque menant à une terrasse extérieure ou à des pièces intérieures plus isolées. Tous visiteurs pouvaient lire les livres leur faisant envie dans la sérénité la plus complète. Certains tournaient les pages lentement témoignant de leur vitesse de lecture, d'autres avaient le nez plongé dans l'histoire entre leurs mains, encore y en avait-il qui s'inventaient du bruit et ordonnaient le silence immédiat. Bien sûr, quelques rares portaient de lunettes, trop chères pour les autres. Pour accueillir les visiteurs, deux statues de Noarfang se tournaient vers l'entrée. L'un avait les ailes ouvertes et la tête droite, l'autre n'était pas en position de vol et avait la figure distordue.
Naël et Lancio n'en revinrent pas. Des livres, des livres à perte de vue. Le regard en l'air, ils se frayèrent maladroitement un chemin à travers le dédale de bouquins recouvrant le sol. Leur émerveillement fut tel qu'ils n'entendirent même pas le bibliothécaire leur parler :
« Bonjour, leur dit-il. En quoi puis-je vous aider ?
-… »
La réponse du silence n’étant pas à sa convenance, il reposa sa question en haussant le ton :
« En quoi puis-je vous aider ? »
L'information parvint enfin aux oreilles de Lancio et de sa créature remarquant le réceptionniste. Ce même n'était pas très grand et bien en chair. Il avait des cheveux légèrement bouclés, courts et noirs dont quelques nuances grisâtres ressortaient. Vieux, certes mais habile tout de même. Quelques rides et pattes d'oie témoignaient de son âge et de son intelligence. Étrangement, il n'était pas pauvre et avait des moyens car il portait des lunettes. Il adressa un sourire au dresseur et à son monstre qui lui renvoyèrent la pareille :
« Je vous écoute, parla le bibliothécaire.
-Et bien…, commença le jeune. Pour faire court, nous recherchons des informations à propos de la ville et surtout de la région et de son histoire. »
La créature approuva et sourit au réceptionniste reprenant la parole :
« Un sujet vaste… J'ai bien des centaines de livres sur Classifika et Origue.
-Je vous demande pardon ? posa Lancio.
-Et bien, j'ai beaucoup de livres sur la ville et la région. Qu'y a-t-il ? Tu ne connaissais pas le nom de l'une d’entre elles ? sympathisa l'homme.
-Qu'est-ce qu’Origue ?
-C'est le nom de notre charmante région. On voit que tu as besoin d'informations… Suis-moi, je vais te guider à travers la bibliothèque, proposa le réceptionniste. Est-ce que l'homme qui rêvasse derrière toi t'accompagne ?
-Euh oui. Oui normalement, dit le jeune garçon en se tournant vers Naël d'une manière dérangée.
-Je vous demanderai donc de me suivre, renchérit le bibliothécaire.
-D'accord. Tu viens Naël ?
-Hein quoi ? lâcha le général en revenant dans la réalité.
-Est-ce que tu viens avec moi ?
-Euh… Non, je vais faire mon propre tour. Surtout prends ton temps. On se rejoint ici quand tu auras fini, fixa-t-il.
-À tout à l'heure, sourit le jeune pour clore la discussion.
-À tantôt. »
Hahahahahaha. Me revoici, me revoilà. Je suis ici et je suis là. Hahaha. Il faut pardonner notre militaire mais le savoir l’impressionne… Maintenant qu'ils sont séparés, il faut savoir lequel des deux nous allons suivre. D'une part nous avons Lancio, jeune homme malin mais peu informé et d'autre part Naël, ancien général d'une trentaine d'années ayant des marques dans la partie orientale de la région. Alors, pour nominer Lancio faites le 1 avec votre sang sur un parchemin. Pour Naël, faites le 2 avec votre sang sur un parchemin. Hahahahaha. Votes annulés. C'est moi qui choisis et nous allons donc continuer sur la ligne de Lancio. Hahahahaha. Quelle folie !
Ce fut à travers des murs de livres de plus en plus haut que notre héros et sa créature guidés par le bibliothécaire s'étaient frayé un chemin. Ils ne marchèrent pas bien longtemps. Le réceptionniste tourna à gauche puis à droite et continua tout droit avant d'ouvrir une grande porte en bois. Une pièce circulaire s'offrait aux yeux de nos héros l'admirant avec majesté. Ce n'était, certes, pas très haut mais le nombre d'étagères et de livres posés dessus atteignaient des records. Des bouquins aux couvertures dorés en passant par d'autres plus colorées pour finir avec du cuir banal remplissaient toute la pièce. Cet endroit regroupait toute l'histoire de la région :
« Voilà. Ici, tu pourras tout savoir sur Origue et si tu cherches bien, tu trouveras des ouvrages sur Classifika, informa le guide au jeune garçon. Je te laisse, j’ai sûrement du travail.
-Attendez ! imposa Lancio. Est-ce que certains d'entre eux parlent des mythes de la région ?
-Bien sûr. Ici, ce n'est pas un endroit on l'on imagine. Ici, on préfère observer et comprendre. C'est de l'histoire.
-Ah d’accord… Et bien, merci pour votre aide, conclut le jeune.
-De rien voyons, finit le vieil homme en refermant la porte. »
Ni une, ni deux, les deux compères se regardèrent brièvement, un sourire malicieux aux yeux, et se jetèrent à travers les meubles. Ils s'étaient mis d'accord sur qui cherche quoi. La créature cherchaient des livres sur la région et Lancio fouillait dans ceux parlant de Classifika, un peu plus rares que les autres. Chacun survolait rapidement les pages d'un bouquin et marquaient les plus pertinentes. Bientôt, à force de déposer des livres sur la grande table en pierre au milieu de la pièce, il n'y avait plus de place pour s'asseoir tranquillement et lire.
Hahahahaha. Je me demande si vous vous êtes posé la question… Oui, celle qui dit :
« Comment ? La créature de Lancio arrive à lire ? »
Hahahaha. C'est épatant mais oui, elle savait lire et comprendre le langage humain. Voilà une créature bien élevée et bien instruite. Hahahahahaha. Comme Bouffonnette…
Après avoir dépouillé les étagères, le jeune dresseur et sa créature se mirent à étudier le sujet plus sérieusement. Chacun prit un livre et commença à s’intéresser aux histoires racontées. Parmi les choix de nos héros se trouvaient des bouquins tout à fait récents et d'autres ayant traversé les siècles. La majorité ne racontait pas beaucoup les origines de Origue. Souvent pouvait-on tomber sur des journaux de bord de militaire ou des explications géographiques et démographiques des terres exploitées. Rien de particulier sur les origines de la région jusqu'à ce que la mystérieuse créature aperçut une étrange phrase écrite sur la quatrième de couverture d’un ouvrage présentant des cartes traversées par le temps :
« Ce que les Ténèbres cachent à tous ne concerne que les Ténèbres. Toi, curieux nous défiant, prouve ton audace et dans cette pièce de l'infini, recherche le vieux savoir bien gardé des mains de la lumière. Sur un papier de bois il a été écrit, dans un coffre en bois il est enfermé. Tous sont innocents mais tous sont coupables. »
Une belle prose que le petit être au regard dorénavant rose cerise montra de suite à son dresseur. En voyant ces mots ainsi alignés, Lancio fit les mêmes gros yeux que son monstre. Que pouvait-ce bien signifier ? Personne n'en savait rien sur le coup. En premier réflexe, nos héros envisagèrent d'aller retrouver Naël et d'écouter son sage avis mais ils craignaient de se perdre dans le bâtiment et d'empirer la chose plus que de l’améliorer. Toute autre aide n'était pas en mesure de faire avancer l'affaire puisque trop éloignée. Enfin, concluant qu'aucun coup de main extérieur n'arriverait, nos deux compères se mirent à décortiquer la phrase seuls :
« Bon, on y va, soupira Lancio. Alors, que pourrait nous dire la première phrase ?… ‘’Ce que les Ténèbres cachent à tous ne concerne que les Ténèbres… ‘’ Il y a une idée de cachette et de secret. Non ? »
Le petit être approuva d'un signe de tête comme pour dire de continuer le raisonnement :
« Quand on lit la deuxième, reprit-il, on voit qu'on s'attend à ce que les curieux trouvent le vieux savoir qui doit être un livre apparemment bien gardé. Ça paraît logique. Mais la troisième qui devrait indiquer l'endroit où le bouquin se trouve est fort vague… Une idée ? tourna-t-il à sa créature lui donnant pour réponse un ‘’non ‘’ de la tête. »
Nos héros réfléchirent plus profondément. Il n'y avait aucun doute, ‘’la pièce de l'infini ‘’ était celle que Lancio et sa créature occupaient car elle était ronde comme les cercles sans fin. ‘’Sur un papier de bois il a été écrit, dans un coffre en bois il est enfermé ‘’. Indéniablement, le livre qu'ils cherchaient se trouvait dans une des étagères en bois. Maintenant, comment le trouver ? Ce fut alors qu'à travers le seul vitrail de la chambre parut un lumineux rayon de soleil. Les nuages dans le ciel s'étaient dissipés laissant à l'astre lointain le rôle de noyer la Terre sous un océan de lumière et de cette manière la réchauffer. Ainsi vint frapper une solution dans la tête du jeune garçon. ‘’Recherche le savoir bien gardé des mains de la lumière… ‘’. Cette citation était pour Lancio la clé. Croyant avoir trouvé, il se leva calmement, se mit de dos contre le vitrail et nota les points d'ombres, là où l'éclairage ne passait pas. Bizarrement, les bibliothèques étaient agencées d'une manière à toutes recevoir les bonnes grâces du soleil sauf une. La recluse n'était pourtant pas installée plus loin des autres mais par sa petite taille, elle était refroidie dans les ténèbres à attendre désespérément un nettoyage des poussières posées sur ses planches. Lancio, après l’avoir remarquée non pas sans difficulté, fit signe à sa créature de le suivre. Tous deux se dirigèrent vers le meuble comme s'il était hanté d'une présence maléfique. Enfin, ils purent mieux la distinguer. L'armoire à livre ne contenait pas beaucoup d'ouvrages. Elle était sale et miteuse. Cependant, le menuisier l'ayant construite avait fait un bon travail endurant. Tous les bords du meuble étaient épais et l'humidité les avait encore enflés. On se demanderait comment cette étagère tenait encore debout. Sûrement un miracle, de quoi en faire justement une œuvre d'art… Enfin soit, rien de bien palpitant si ce n’était sa survie. Lancio prit une immense bouffée d'air et souffla sur le petit meuble. Toutes les poussières l'envahissant volèrent et restèrent en suspension dans l'espace faisant éternuer la créature du jeune. Le gamin continua et essaya de pousser la bibliothèque vers la lumière mais rien, elle ne voulait pas bouger. Il retenta avec l'aide de son compagnon mais sans succès. Nul besoin de douceur, il passa donc à la manière forte :
« Utilise Puissance Cachée ! ordonna-t-il à son monstre »
Le petit être, après un signe d’approbation, s'entoura d'une aura rosée qu'il s'empressa de projeter contre l'étagère. À part un gros amas de fumée de bois difficile à débarrasser, la bibliothèque n'avait pas bougé d’un piètre poil. Rien. Elle n'avait même pas cédé tellement ses parois protectrices avaient acquis un volume et une résistance incroyables. Nos deux compagnons furent stupéfaits de cette ténacité :
« Pourrais-tu utiliser encore une fois Puissance Cachée ? »
Un signe de tête du petit être mystérieux approuva cette demande. Cependant, il y eut le même scénario. Préparation offensive, attaque, fumée et rien de déplacé :
« C'est pas trop grave, rassura Lancio. Pourrais-tu m’amener une chandelle allumée ? »
Ainsi fit la créature. Elle saisit la bougie bientôt complètement fondue sur la table, rechercha de quoi l'allumer et illumina la tige d'une flamme oranger pour enfin, la tendre à son dresseur :
« Merci, lui dit-il sans trop faire attention. »
Le petit être en resta indifférent mais fier quand-même. Ils observèrent donc cette armoire de plus près sans grand succès. Rien ne se révélait à eux. Lancio avait beau regardé la bibliothèque dans tous les sens, dans tous les coins et recoins… Rien du tout :
« C'est sans espoir, pensa le garçon. »
Ce fut alors qu'un minuscule, piètre et insignifiant petit grain de poussière absent un moment voltigea à travers l'air. Lentement flottant, il atteignit bientôt le nez de la créature de notre héros. S'étant fait aspiré, il se fraya un chemin à travers la muqueuse de l'être et après une ou deux feintes de sortie immédiate, provoqua une micro-tempête afin de se libérer des cils nasaux. En un cri perçant, ce souffle rapide d'air et de morve sortants par l'organe olfactif éteignit de sa puissance la petite flamme dansant sur la chandelle. Ayant aperçu l'absence de lumière, en un regard noir, Lancio montra sa colère à sa créature :
« C’est pas vrai ! On ne va jamais y arriver à ce train là mais si en plus tu t'y mets… On est perdu, se fâcha-t-il. »
Le concerné regarda son maître avec un regard désolé. D’ailleurs, ses yeux s’étaient habillé d’un violet d'évêque bien terne. Le pauvre… Et dire qu'une malicieuse poussière lui avait joué un mauvais coup… La créature fit mine de se confondre en excuses alors que devant elle se trouvait dorénavant l’ultime indice qu'elle fixa avec stupéfaction. ‘’Ce que les Ténèbres cachent à tous ne concerne que les Ténèbres ‘’. Lorsque Lancio coléreux suivit l'angle de vue de son compagnon, il vit se dévoiler enfin et malgré l'ombre une petite languette au pied de la bibliothèque dans laquelle les recherches étaient menées :
« Est-ce que c’était là avant ? pensa le garçon. »
L'ébahissement de son monstre répondit à ses interrogations. Apparemment, cette languette n'existait pas lorsque la bougie était allumée. Les effets pris en compte, le jeune homme se tourna vers son ami, bouche bée en signe de remerciement involontaire. Le petit être avait l'air de sourire d’une manière ironique. En orange fut colorée l'iris de son œil observant maintenant la main de Lancio s'approcher du bas du meuble. Calmement, le jeune dresseur continua l’expédition. Voici qu'il approcha de plus en plus près de la languette. Le temps était comme une éternité. Fallait-il vraiment la tirer ? Enfin, il saisit le petit bout de bois, le tira vers lui et pût entendre un son témoignant l'ouverture d'une porte. La créature toute ouïe analysa l’état dans lequel se trouvait la bibliothèque. Rien de cassé mais à l'intérieur de l'étagère, là où les livres étaient rangés, commençait à s'ouvrir une toute petite porte sur les épaisses extrémités. Lancio rejoignit son compagnon et constata la même chose :
« Hmmm… C'est vraiment étrange, se dit-il. »
Ainsi, il plongea le bout de ses doigts dans les parois jusqu'à toucher ce qui ressemblait à du cuir. D'une forte poigne, il ressortit son butin et l’amena de suite vers la lumière. Sa trouvaille n'était autre qu'un volumineux livre dont la couverture se moisissait légèrement et dont les pages s'allégeaient de jour en jour. D'ailleurs, le support d'écriture était fait en bois trempé très finement découpé. Le bouquin n'avait pas de titre, malheureusement. Méticuleusement, Lancio l'ouvrit à la première page et pût lire d’anciens écrits dont chaque début se décorait d'enluminures presque vivantes. Les caractères étaient précisément exécutés. Ils avaient tous la même taille et le même style. À voix haute le jeune garçon commença…
Hahahahahahaha. Personnellement, j'ai usé de pareils stratagèmes pour cacher un livre cher. Je pense que les bouquins doivent rester où ils se trouvent c’est-à-dire dans une bibliothèque. Hahahaha. Je parle du meuble bien sûr. Il n'empêche, je n'avais jamais pensé à cacher un de mes précieux ouvrages directement dans les bords épaissis d'un meuble. À croire que… Hahahaha. J'imagine que vous voulez plus. Nous allons donc continuer. Hahahahaha.
À voix haute le jeune garçon commença :
« Au commencement, avant même la création de l'Homme, vivaient sur une terre inconnue trois jeunes divinités. On ignorait tout sut eux. On ne savait ni leurs noms ni leurs intentions. Par contre, ils s'amusaient, riaient, jouaient et profitaient de leur enfance. Ils créaient ensemble une harmonie paisible dans leur monde. Ils profitaient d'être et de pouvoir être. Cependant, ils ne purent échapper au Temps courant. Oui, celui-ci était leur père qui les avait recueillis en son domaine. Au début, cette entité était brave et aimait voir s'amuser ceux qu'il avait accueillis mais à force, il vint en lui se créer une monotonie sans retour ainsi que d'autres envies obscures destructrices. Il laissa donc s'échapper un peu de sable du temps et ne remarqua même pas ses enfants grandir et lui vieillir. Ses jeunes devinrent de magnifiques adultes fort bien constitués et capables de raisonner intelligemment. Lui, devint aigri et vieilli de ses expériences. Il fut ainsi satisfait de voir ses terres calmes et tranquilles car ses enfants ne s'amusaient plus comme avant. Ils préféraient plutôt réfléchir posément et aider leur paternel si besoin était. Certes, ils ne s'amusaient plus comme jadis mais avaient continué à entretenir leur amitié d'une manière différente. Cependant, leur père commençant à jouir de son acte ne cessant de faire accroître le mal dans son cœur. Personne ne savait qui avait planté cette graine de malice pourtant. Ainsi, sachant qu'un grand pouvoir implique de grandes responsabilités, il sépara ses trois enfants adoptifs en leur donnant un domaine de règne. À l'un fut donné ce que l’on nomma la Lumière et tout ce qui pourrait être complémentaire. Un autre reçut le pouvoir de commander ce qui s’appela les Ténèbres ainsi que des opposés. Le dernier, lui, resta comme il était. On ne lui donna que la terre inconnue sur laquelle il se trouvait avec sa famille. Là, il avait tout pouvoir comme son père. Désormais meilleurs dieux, ils ne virent pas les changements dans le cœur de leur paternel. Trop occupés à découvrir ce qu'ils pouvaient faire, ils lui donnaient ce que le corrompu attendait : la solitude. De par cela, le Temps courant glaçait lui-même son cœur bientôt gelé et dont même les plus pures flammes n'y pourront plus rien. Ce fut un jour de paix où les jeunes divinités étaient tranquilles qu'ils se rendirent compte de l’état de leur père. Ses yeux étaient pâles et plein de mal et d’ennui. Ils lui posèrent toute sorte de questions mais il n'y répondit pas. On le calma, le câlina mais rien à faire. Toute tentative de fonte de glace autour du cœur était inutile. Ça renforçait presque la dureté du froid. Ils partirent et recherchèrent un moyen pour aider leur père. Ils se creusèrent la tête jusqu'à trouver la bonne solution. Se mettant d'accord, en ni une ni deux, ils se mirent en cercle, s'assirent sur l'herbe et commencèrent. L'un prit de la lumière de son domaine, un autre, les ténèbres et le dernier alla chercher un objet cher à ses yeux. Ils mélangèrent le tout et le scellèrent avec de grandes tiges de lierre. Ensemble, ils récitèrent un chant joyeux à s'en briser les côtes. Ainsi, le mélange se transforma. D'abord deux minuscules oreilles pointues et ensuite se rajouta une longue queue et deux petites mains ainsi que deux petits pieds. Deux grands yeux bleus s'ouvrirent et aux jeunes divinités se révéla un être dont la couleur de peau était inspirée par les Ténèbres. Son nom fut Mew. Cette fabuleuse créature fut envoyée auprès du père corrompu. Lorsqu'il vit le petit être, il sauta d'étonnement. Il ne savait pas ce que c’était. Du moins, il n'avait jamais vu pareille chose dans ses champs. La créature rose s'approcha calmement vers lui et pinça son nez pour ensuite fuir. Le Temps courant effaré se mit à sa poursuite et petit à petit ils commencèrent à jouer sans trop le vouloir à un jeu. La glace autour du cœur du père fondit. Il commença ensuite à vivre une grande amitié avec Mew. Les jeunes dieux en furent ravis… »
Lancio se racla la gorge avant de continuer.
Hahahahahaha. Vous aimez ce petit mythe sans détail ? Et bien pas moi. Je le trouve trop joyeux. Ça n'a pas de sens à mes yeux. C'est une histoire vraiment stupide mais bon, je dois y passer pour poursuivre.
Lancio se racla la gorge avant de continuer :
« … Un beau jour, alors que Mew et son maître jouaient ensemble, les trois divinités vinrent lui demander une faveur. En réalité, voir que leur père avait un compagnon différent de lui, les enviait. Ils en voulaient aussi mais ne savaient plus en créer. Le Temps courant, trop occupé à s'amuser avec Mew ne fit même pas attention à eux. Ils repartirent déçus mais pas découragés. Chaque jour ils revinrent jusqu'à ce que leur père décident de les aider. Malheureusement, il ne le ferait jamais. Ce fut un soir où tous dormaient paisiblement que vint Mew se révéler aux trois divinités. Il leur proposa son aide de suite acceptée. Sans attendre, le petit être rose retourna chez son maître et lui déroba un os de son squelette. Mew l'observa fixement et à mesure qu'il le regardait, l'os s'effaçait. La créature rose commença à activer sa vraie capacité. Elle prit l'apparence de son maître et copia ses pouvoirs avec lequel elle se mit à pondre un immense et magnifique œuf bien blanc. Mew le couva en secret, hors de vue de son maître. Lorsqu'il ne savait pas le couver, il demandait à une des trois divinités de le faire pour lui. Ainsi, une nuit, l'œuf éclot. Il révéla un être à l'allure majestueuse, dont la couleur blanche immaculée relevait la justice. Il marchait sur quatre pattes et portait une couronne autour de son abdomen. Son regard était des plus apeurant. On l'appela Arceus, légende de l'univers. Les trois dieux et Mew expliquèrent la cause de sa naissance à la nouvelle créature. Elle en fut reconnaissante et se mit au service de ses maîtres. Très fiers de ce qu'était Arceus, les trois divinités se mirent elles aussi au travail. Les deux créatures expliquèrent qu'ils pouvaient créer des êtres semblables à eux ainsi qu'une terre où ils vivraient. Les dieux leur firent comprendre qu'ils pouvaient créer des créatures semblables à eux, un rien plus faibles mais bien vivantes ainsi qu'une terre aussi. La seule chose qu'il fallait savoir était que l'on ne crée pas un monde sans rien. Il fallait un matériau de base qui soit assez puissant. Ils en essayèrent plusieurs mais aucun ne résistèrent à leurs pouvoirs. Désespérés, ils ne savaient plus quoi faire. Soudain, dans l'obscurité de la nuit parut le père très en colère. Il ne revint pas d'une telle trahison de la part de son compagnon. Son cœur n'en durcit pas mais sa colère le rendait apeurant. Ses enfants essayèrent de le calmer mais rien. Il ne voulait toujours pas les entendre. Mew essaya, lui aussi mais n'y arriva pas. Ce fut alors qu'Arceus protégea les enfants de la violence de leur père. Le Temps courant voyant qu'un nouvel être inconnu s'était présenté, tut son ire et sourit. Arceus lui expliqua la vérité et les trois jeunes dieux approuvèrent. Le père compréhensif ouvrit son cœur. Certes, il reprocha à ses enfants tout ce qu'ils ont fait dans son dos mais il se punit lui aussi de ne pas les avoir entendu. Reconnaissant pour ce qu'ont fait les trois divinités afin de sauver auparavant son cœur, il se proposa comme ultime matériau de leur création. Personne ne le crut. Ce furent ses derniers remerciements qui confirmèrent son souhait. Les larmes aux yeux, ses enfants acceptèrent sa dernière volonté. Lui qui avait vécu d'incroyables expériences. En dernière_ parol____ il révéla_____ noms. Le dieu___ Lumi___ se nommait Ka___. Celui des Ténè____ , M______. Et celui des ter___ sacrées, Hy___dr__. »
Lancio n'arriva plus à lire le bas de la page. Il y avait une immense plaque de moisissure. Naturellement, il la tourna et reprit la lecture :
« En pleurant, les trois dieux rejoignirent Mew et Arceus pour la dernière volonté de leur père. Ils réunirent leurs pouvoirs et à partir du Temps courant créèrent multitudes d'astres et autres corps célestes. Une infinité de cristaux pures décorait la voûte de ce qu'ils appelèrent Espace. Le corps du Temps courant et son sable temporel se réincarnèrent sous la forme ce qu'ils appelèrent Temps. Arceus et Mew se concentrèrent afin de créer un être représentant l’Espace et un autre, le Temps. Le dieu des Ténèbres accepta de s'occuper de ces deux opposés. Les deux créatures suprêmes continuèrent et créèrent un être capable de neutraliser le Temps et l’Espace. Ils l'enfermèrent dans un monde différent du leur et distordu. Le premier trio des légendes fut formé. Le Temps fut nommé Dialga, l’Espace, Palkia et la Distorsion, Giratina. Ce triumvirat en fut reconnaissant et aida Mew et Arceus à continuer. Cependant, les trois divinités firent comprendre que c'était à leur tour de créer. Ils choisirent une planète parmi tant d'autres qu'ils avaient faites. Ils désignèrent un astre tout de bleu englobé. Il fut appelé Terre et dessus se copiaient des lieux pareils au monde divin. Le trio divin poursuivit et créa une créature plus ou moins semblable à eux capable de raisonner. Ils le modelèrent à partir de la moelle de leur père. Cette créature fut nommée Humain et on le plaça sur Terre. On donna à cet Humain un Esprit et une Force tous deux maîtrisés par une Âme. Arceus et Mew reprirent la main et commencèrent à nommer leurs pouvoirs. Celui de Mew fut désigné Psy, celui d'Arceus, Normal. Dialga reçut Acier et Dragon, Palkia fut honoré par Eau et Dragon tandis que Giratina se contenta de Spectre Dragon. Ils appelèrent ces pouvoirs Types. Ils en créèrent dix-huit, chacun dont les propriétés différaient. Les trois dieux s'inspirant de ce nombre rajoutèrent dix-huit humains sur Terre. Chacun avait le pouvoir sur un type :
L'un maîtrisait le feu et son pouvoir destructeur. Un deuxième connaissait l'eau et son calme. Un autre se contentait des plantes et de leurs dons apaisants. On donna au quatrième le pouvoir sur les dragons et leurs colères. On couronna le cinquième de foudre et d'électricité. Le sixième se réjouit du pouvoir de l'acier et savait créer des objets à partir de ce matériau. Ce même forgea à ses créateurs trois choses appelées armes en guise de symboles. Il donna à la Lumière une longue épée et une armure d'or. Les Ténèbres reçurent un étrange bâton et un long manteau protecteur ainsi qu'un masque noir et argenté jamais porté. Le dernier se fit offrir une fourche pouvant se transformer en trident ou en lance ainsi qu'un bouclier. Ils en furent satisfaits et continuèrent à distribuer des domaines aux dix-huit humains récemment crées. Le septième savait maîtriser les sols et toutes les pressions terriennes. Les pierres, les montagnes et les rochers furent confiés au huitième. Le neuvième vit les manières de soigner et surtout le poison. Au dixième, on enseigna les arts du physique et on le gâta d'une force surhumaine. Le onzième était gelé et froid comme un cadavre tellement il créait des stalactites. Le bruit et les rassemblements furent organisés par le douzième aux amis insectes. Le treizième était ce qu'il y avait de plus normal mais redoutable par ses feintes. L'air et le ciel furent offerts au quatorzième que l'on dota d'ailes merveilleuses. Le quinzième et le seizième étaient spécialement crées par le dieu de Lumière. L'un manipulait l'esprit et sortait le jour avec ses pouvoirs de lévitation tandis que l'autre fut couronné de magie et d'enchantement ainsi que d'une baguette. Le dieu des Ténèbres se réserva les deux derniers, le lâche communiquant avec les morts et le dévoué s'occupant du domaine de son maître autrement dit, la nuit, les ombres et les illusions. Cette assemblée fut appelée l’Ordre des Légendaires composée de dix-huit cavaliers typiques. Tous furent reconnaissants envers leurs créateurs sauf un, le délaissé, le premier humain, celui qui a inspiré les dix-huit autres. On ne lui donna rien si ce n'était que le devoir de protéger ses congénères et surtout son frère. En effet, sa famille se résumait au dix-huitième cavalier, celui qui maîtrisait les Ténèbres…
Le tour fut donné à Mew, Arceus et au trio espace-temps. Fatigués de créer, ils composèrent un être capable d’insuffler la vie. On l'appela Xerneas, l’existence. Il reçut un être capable de rivaliser avec ses pouvoirs. On le nomma Yveltal, l'annihilation. De peur qu'ils deviennent ennemis, Dialga, Palkia et Giratina proposèrent de créer une créature pouvant les départager. On fit donc une balance entre les deux qui protégerait la Terre des abus créatifs ou destructifs. Ce pendant fut désigné comme Zygarde, l'équilibre. Un nouveau trio fut né. Son rôle se résumait à créer ou à détruire. Ces pouvoirs étant immenses ont les leur donna pendant des cycles de 3000 ans qui se renouvelleraient à chaque fois que le besoin se faisait sentir. Ainsi la tâche fut plus aisée. Mew, Arceus, Dialga, Palkia, Giratina, Xerneas, Yveltal et Zygarde se mirent d'accord pour continuer. À partir d'une partie du cerveau du Temps courant, ils créèrent une multitude de créatures toutes plus différentes les unes des autres. On les appela Pokémon et chacun d'entre eux avait le rôle de peupler la Terre avec les humains et de cohabiter avec. Les trois dieux conseillèrent, pour donner un exemple, de donner à chaque membre de l’ordre des Légendaires un Pokémon au type pur afin de pouvoir créer des liens entre les deux espèces de créatures. Les divins n’en prirent pas. Ils se contentèrent de leur alliance avec les Pokémon mythiques.
Mew proposa d'offrir le contrôle des continents et des sécheresses à un Pokémon Sol nommé Groudon. Kyogre fut celui à qui on donna l'administration des océans et des pluies. Le ciel et les vents furent présentés à un Dragon, Rayquaza. D'autres Pokémon de légendes furent crée et eux-mêmes en créaient d'autres. Notamment Regigigas qui établit Regirock, Regice et Registeel, des golems aptes à l'aider dans ses tâches. Il y eut Manaphy, prince des mers et ses valets, des Phione. L'esprit et l'idéal furent représentés par Zekrom, le physique et la réalité par Reshiram et l'âme et la frontière des mondes par Kyurem, trois dragons impressionnants. Chaque domaine fut confié à un Pokémon plus puissant que les autres, capable de tenir sous le joug de son propre pouvoir. On plaça les humains et les Pokémon sur le seul continent disponible sur la Terre. Les dieux appelèrent ce territoire Origue, l'un des nombreux noms du Temps courant. »
Lancio s'interrompit. Il s'avança vers le vitrail et regarda dehors. L'après-midi semblait infinie. Le soleil ne voulait pas se coucher. Il devait être quatre heure de l'après-midi. La créature du dresseur d'un rien dérangé par la coupure soudaine de la lecture du livre, fit comprendre à son maître de continuer. Le jeune garçon sourit et retourna s’asseoir pour reprendre enfin l'animation calme.
Hahahaha. C'est lourd n'est-pas. Personnellement, je n'aime pas trop le style d’écriture des textes sacrés. Ceux-ci n'hésitent pas à afficher des répétitions horripilantes et un vocabulaire limité. Preuve de manque d'efforts d'écriture sans quoi l'histoire serait plus agréable à lire. Enfin soit, reprenons la lecture de cet horrible bouquin. Hahahahaha.
Notre héros fit plaisir à sa créature en continuant. Il passa d'abord un immense bloc de pages légèrement abîmées ne décrivant qu'à premières vues, que ce que les dieux et leurs créations s'amusaient à fabriquer. Il reprit sa lecture lorsqu’il vit :
« Tout fut en paix du moins jusqu'à ce que ça soit fini. En dernier lieu, Arceus et Mew créèrent deux Pokémon à l'effigie du dieu de la Lumière et de celui des Ténèbres. L'un était le gardien du ciel comme des dénommés Shaymin et Rayquaza. On donna à cette entité le pouvoir sur la lumière et le jour. Il fut nommé Ho-Oh, éclat des cieux. Ensuite lui vint un frère. Protecteur des abysses avec Manaphy et Kyogre, il n'en était pas moins maître de la nuit. Il fut appelé Lugia, ombre des profondeurs. Trois serviteurs déjà présents sur Terre furent confiés à chacun. Ho-Oh reçut les trois terrestres, Raikou, Entei et Suicune tandis que Lugia se contenta des trois célestes, Électhor, Sulfura et Artikodin. Ces six valets aidaient leurs maîtres désignés à exercer leurs tâches. Protéger le jour et la nuit. Ainsi, le dieu Lumière et le dieu Ténèbres furent heureux et reconnaissants envers Arceus et Mew. Le dieu des terres sacrées ne demanda rien et fut fier pour les deux autres divinités. Ce même était plus reclus sur lui-même et plus solitaire depuis le sacrifice de son père. À dire vrai, seul lui était le vrai fils du Temps courant. Les deux autres n'étaient que des orphelins recrutés par le Temps courant. Ils furent recueillis à deux moments différents par ailleurs.
Après cette création fatigante, les trois divinités demandèrent aux dix-neuf premiers humains de se disperser à travers tout Origue. Ainsi, tous purent se reposer et reprendre une vie normale en toute solidarité avec les créations et les créateurs. Chacun avait son poste et tous devaient le garder.
Les humains commencèrent à peupler la Terre. Ils se reproduisirent jusqu'à n'en voir plus qu'eux. Les Pokémon firent de même et continuèrent à entretenir un lien fort avec les humains.
Sans rien voir, une idée étrange vint à l’esprit de l'ensemble des créatures. Cette idée germa d'abord dans l'esprit du premier humain, celui qui ne faisait pas partie de l’Ordre. Son esprit était mal-tourné. Il en voulait aux divinités de ne pas l'avoir fait cavalier. Une haine se développait en lui de jour en jour. La seule personne qui était hors de son champ malveillant se trouvait être son frère. Ce même bien que membre de l'Ordre, ne reçut pas les médisances de sa famille résumée à une seule personne. Il n'empêchait que les trois divinités avaient donné au premier humain d'inspiration le nom de Genesys, le commencement.
Il prit donc la propre responsabilité de planter le mal dans les cœurs des vivants. La chose ne fut aisée. Tous les terriens s’entendaient entre eux. Il fallait user d'un stratagème qui amuserait tout en divisant…
Pendant ce temps, les trois dieux voyaient que les Pokémon se multipliaient tout comme les humains. Ils commencèrent à convoiter le nombre de créatures légendaires qu'ils avaient faites. Ils décidèrent donc de créer des êtres leur ressemblant encore plus que les humains. Ils allaient fabriquer d’autres dieux aidant les légendes à leurs tâches. Les trois premiers divins se mirent d'accord et chacun choisit de concevoir des enfants. Le dieu des terres sacrées n'en fit qu'un. Il lui enseigna tout ce que le Temps courant lui avait inculqué. Le dieu de la Lumière en fit trois. Il leur partagea le don de ses pouvoirs et chacun prit un domaine que leur parent avait sélectionné pour eux. La divinité des Ténèbres n'en fit pas. Il avait un sens plus serré de la famille et n'avait donc besoin de plus. Les trois enfants de la Lumière prirent les domaines de la Magie Blanche, du Jour et de la Vie. Celui des terres sacrées fut le Savoir et la Sagesse. Ces mêmes divinités refirent des enfants, encore et encore, ne cessant de distribuer les domaines divins encore et encore. Le dieu des Ténèbres ne se fit vraiment aucune progéniture. Il n'aimait pas la façon de les créer si rapide et sans attention. En ayant observé les humains, il avait remarqué qu'un bébé résultait d'un amour fort. Il voulait la même chose. Il se mit donc à l’écriture. Le but de cette action était de montrer le véritable amour. Ce furent dans ses livres qu'apparurent les premières formes d'écriture ainsi que son moyen de créer de vrais enfants. Voici son amusement.
Les humains en prirent de la graine. Ils se mirent aussi à adopter l'écriture des Ténèbres. Leurs idées se diffusèrent. Il était facile pour eux d'écrire car les dieux vivaient physiquement avec eux où sur les terres sacrées. L'apprentissage était facile. Ce fut ainsi que vint un plan diabolique dans l'esprit de Genesys. Il captura d’abord un Pokémon qui correspondait à lui. Il prit des jours pour le trouver, des semaines, même. Il avait besoin d'un allié confident. Dès qu'il fut trouvé, il lui instruisit quelques maîtrises de pouvoirs. Sa créature était l'une de celles qui maîtrisaient le froid. Le vent sortait de son corps encore plus gelé que lorsqu'il était entré. Ses petits yeux bleus et son chapeau le rendaient d'un rien dominateur. Son corps était noir et ses dents, blanches. Genesys se rendit avec son compagnon sur un lieu très fréquenté d’Origue. Son frère l'avait suivi et ce même fut défié par Genesys. Tout le monde se demandait s'il n'était pas fou. Les gens n'avaient dans leur mentalité que l'esprit de solidarité entre eux. Mais Genesys leur montra qu'on pouvait faire beaucoup d'autres choses avec les Pokémon. Ainsi, il démarra le tout premier combat de l'humanité avec son frère. Le cavalier des ténèbres, un peu désarçonné ne suivait pas son adversaire. Ce fut la maîtrise du pouvoir du Pokémon ennemi qui attira l'attention des dieux. Eux aussi étaient surpris mais observaient. Genesys ayant dressé sa bête à sa façon, lui ordonna de lancer une attaque glacée. Personne n’avait jamais vu ça. Le Pokémon de son frère tomba à terre en un peu de souffrance. Tout le monde demanda ce qu'il s'était précisément passé. Genesys expliqua alors le fonctionnement de ce qu'il appelait capacité. Tous consternés restèrent avec lui à demander d’où il sortait cette trouvaille. L'Ordre des Légendaires aussi voulut apprendre. L’orgueil de Genesys le rattrapant, il montra à tous les secrets des Pokémon. D'ailleurs, ces créatures n'étaient pas contre le fait de combattre…
Ainsi, tous se mirent à se combattre les uns les autres. Cette tendance devint populaire. Tous se mirent à dresser leurs Pokémon pour des duels et ces créatures maîtrisaient diverses capacités. Les dresseurs aussi avaient des capacités. Certains étaient magiciens et sorciers tandis que d'autres maîtrisaient des pouvoirs plus insolites, quelques-uns ressemblant à ceux des Pokémon. Les dieux, un peu envieux, leur donnèrent plusieurs endroits appelés arènes où colisées. Les humains se battaient et commençaient à répandre les idées de Genesys partout dans Origue. Les habitants de Origue croyaient que leurs liens allaient évoluer mais tout eut l'effet escompté par Genesys. Ils y eurent en ces temps, d'immenses désolations. Des humains quittaient leurs fidèles compagnons à cause de leur inutilité en combat ou ils se disputaient entre eux en accusant l'un ou l’autre de triche. Les bagarres et la discorde et surtout le mal se répandaient dans Origue en même temps que les idées de Genesys. Les dieux en punirent mais ne purent arrêter les discordes…
Les doctrines de chacun commençaient à diverger. Il fallait les trier. L'Ordre des Légendaires créa innocemment des groupes de personnes guidés par un des dix-huit cavaliers. On appela ce mouvement des Guildes. Chacun se rangea dans l'une d'elles afin d'y trouver des pensées pareilles à celle qu'il avait. Genesys rejoignit celle conduite par le cavalier des ténèbres… »
Le reste étant peu important, Lancio tourna rapidement les pages :
« Mais la situation empira… »
Naël entra dans la pièce où notre héros se trouvait. Le général s'approcha et dit :
« Bon t'as fini ? On n'a pas toute la journée. Si ça continue le soleil va se coucher avant même qu'on t'ais trouvé un deuxième compagnon.
-Oui j'ai fini, répondit le garçon sous une pile de livres à travers laquelle le militaire ne pouvait rien voir. »
Discrètement mais rapidement, le jeune garçon rangea le bouquin qu'il lisait dans son sac. Sa créature l'observa avec un regard mauvais et fâché poussant à la culpabilité. Ses yeux étaient rouges vifs. Lancio lui chuchota :
« Ça va… Tout de même personne à part nous et celui qui l'a caché savait où il était. Ça m'étonnerait que ça soit le bibliothécaire qui l'ait caché là exprès…
-Alors Lancio ! insista Naël.
-Oui, oui, reprit le garçon tout haut. Tu m'aides à ranger ce désordre ?
-Mais on a pas le temps.
-Laissez, je vais le faire, glissa le bibliothécaire qui venait d'arriver. Allez, partez les jeunes, leur dit-il sous un clin d'œil.
-Merci, lâcha le jeune dresseur désormais tiré par Naël. »
Hahahaha. Nous ne sommes pas encore tout à fait débarrasser de ce livre impertinent. Peu importe. Lancio le lira quand il le faudra. Hahahaha. En attendant, je sens que vous aimiez le récit des origines. Je me trompe ? Hahahaha. Il faut cependant noté que face à sa créature, Lancio n'était pas très emballé par l'histoire révélée dans ce bouquin. Seulement, il s'y intéresse encore plus que quiconque l'aurait lu. Il vivait presque la création lorsqu'il le lisait. Hahahaha.
Ils empruntèrent un chemin assez court à travers les grandes armoires à bouquin. La créature de Lancio se plaça encore sur la tête de son dresseur. Elle aimait la sensation que lui procuraient les cheveux de l'adolescent. C'était comme un genre de nid bien chaud et bien grand pour son petit fessier. Ils arrivèrent enfin au comptoir vide du bâtiment. Nos héros n'y firent pas attention mais la créature mystérieuse était un peu déçue par l'attitude de son dresseur ayant volé le livre des origines en quelques sortes. Ils se trouvaient désormais devant la porte de la tour aux bouquins. Naël adopta une marche rapide et entraîna le jeune garçon et son monstre à travers toute la ville. En avançant vite, le général questionna son apprenti :
« Alors ? Qu'as-tu appris à la bibliothèque ? demanda-t-il sur un ton pressé ignorant toute réponse à ses questions.
-Et bien… J'ai appris que la région dans laquelle nous sommes est bel et bien Origue, commença-t-il, j'ai aussi noté ce qu'est l’Ordre des Légendaires, je m'interroge sur les dieux qui ont crée tout et sur les Pokémon de légendes et…
-Hmmm… Intéressant. Tu m'en diras plus un rien plus tard, d'accord. »
Lancio, embêté par le comportement du militaire, accepta de raconter plus tard sa lecture. En même temps, certains points le dérangeaient mais il se tut et se laissa guider. Après multitudes de briques grises passées, il arrivèrent à une des issues des remparts de la ville. En en parlant, les murs entourant Classifika formaient un heptagone régulier sans concavité. Certes ce n’était pas l'une des meilleures techniques défensives stratégiquement mais la ville ne possédait rien d'extravagant pour être attaquée jusqu'à présent. Ce côté extérieur de la ville était très joli. En cette saison, tous les arbres se coloraient de brun et d'orange et il y'en avait beaucoup. Le vent soufflait et des feuilles tombaient. L'air était agréable à inhaler. Le ciel devenu gris, cachant l'astre solaire rendait le tout encore plus doux. Sur le sentier se déroulaient des petits duels de dresseurs passionnés mais débutants. Sans trop vouloir s’en mêler, nos héros se mirent tout de suite à l’ouvrage :
« D'abord, commença Naël, on va t'échauffer. Prends ton épée. Je vais t'apprendre deux-trois techniques d'escrime. »
Lancio sortit de son magnifique fourreau sa lame toute argentée scintillant à la lumière. Le mystérieux petit être la regardait les yeux brillants d'admiration pour son dresseur :
« -Tiens, mets ça sur le bout. Ça évitera de blesser quelqu'un, ajouta le général en offrant à son apprenti un bout de matière molle et collante. Tu le mets au pic de ton épée et ainsi, tu ne feras pas grand mal au touché. »
Le garçon, muet, semblait s'intéresser et comprendre les dires de son maître d'armes. Il s'exécuta et pût ainsi faire continuer les explications de l'homme de guerre :
« -Pour commencer, lors d'un duel, il faut à tout prix avoir plusieurs qualités que tous peuvent vite acquérir. Notamment l’endurance, l'agilité, la technique et surtout la concentration. En effet, pendant un croisement de fer, il est indispensable de penser et d'agir rapidement avec habilité. Dans beaucoup de combats, les épéistes recherchent les erreurs commises par leurs adversaires et en profitent pour en exploiter les points faibles. Viens, tu vas d'abord t'entraîner contre un tronc d'arbre. »
Le garçon suivit le général jusqu'à un grand chêne très fort et rustique ne possédant plus qu'une poignée de feuilles mortes sur ses branches :
« -Bon, ici, c'est simple, introduisit le général, tu dois entraîner tes coups d'estoc. Ta lame étant une rapière souple, tu dois savoir maîtriser les attaques de pointe. »
Ainsi, Lancio commença à s'entraîner sur le tronc de l'arbre face à lui. Naël corrigeait certains des faux mouvements de son apprenti mais ils s'avéraient excellents et majoritairement bien placés. Le général en fut étonné. Son élève apprenait à une vitesse extrêmement élevée. On aurait dit qu'il avait l'escrime dans le sang. Même chose en passant aux versions défensives de la lame. Le garçon s'en sortait à merveille. Le militaire n'en revint pas. Cependant, ce n'était que les mouvements basiques de la garde :
« C'est très bien ! complimenta Naël. Que dirais-tu d'essayer de te défendre face à moi ?
-Euh…
-En garde ! »
Le général ouvrit légèrement sa cape et révéla à son adversaire deux fourreaux attachés à sa ceinture. L'un était fait en acier, l'autre en une matière brune comme du bois ou du cuir. Il sortit du premier une merveilleuse et étincelante rapière. Elle était presque miroir tellement elle renvoyait la lumière :
« Je te présente Héméra, dit tendrement Naël en touchant délicatement la pointe de son arme par le doigt. Elle vient de la région de Sinnoh. Un important cadeau à mes yeux. Je sais, il est peut-être exagéré de donner des noms à ses épées mais je trouve ça important. Vois-tu, c'est comme un fidèle ami. Ça ne te trahit que rarement… »
L'éclatante lame hypnotisait les observateurs. Elle était magnifique. Des gravures et des motifs minuscules s'intégraient dans le métal le rendant plus imaginatif. La finesse de la lame et sa légèreté soulignait sa puissance entre des mains expertes.
Naël reprit et se mit en garde face à Lancio :
« -Je serais clément, s'imposa le général. Je ne vais utiliser que des gestes basiques. Tu les connais. C'est surtout la garde et le coup d'estoc. Utilise ton épée pour te protéger d'un coup d'estoc. C’est l’important. »
Ainsi, sous le regard épaté du monstre mystérieux, ils commencèrent. Ils avaient placé limite à deux troncs d'arbres chacun mis derrière le dos des duellistes. Pour commencer, Lancio se jeta contre Naël avec une myriades de coups d'estoc. Le général, de son agilité et de sa souple lame les bloqua tous et tenta d'en infliger à son élève. Reculant ou avançant par désavantage ou avantage, ils s'échangèrent les mêmes techniques tout le temps. Des sons de métaux rutilants retentissaient dans tout l'espace. Le bruit était tel que l'on avait l'impression d'entendre des carillons tinter sans écho. Lancio recula, il vit qu'il était en mauvaise posture face à son adversaire. Ni une, ni deux, il prit sa position de garde et para les attaques de son maître. Les épées se pliaient à la guise des deux adversaires. Si le jeune épéiste n’avait pas bien bloquer l'offensive, il essayerait d'effectuer de souples mouvements d'esquive avec son corps. Une fois, il sauta. La deuxième, il s’abaissa. Et la troisième, … tous les bruits de croisement de fer s'arrêtèrent. Quelqu'un avait perdu… Malheureusement, Lancio s'était fait touché alors qu'il s'apprêtait à esquiver un coup pour ensuite répliquer par un autre. Sa position lui fit faux. Il n’avait pas adopté la bonne. Le général fit tourner son épée dans sa main plusieurs fois. Les fouettements avec l'air provoquaient des sons secs de victoire facile :
« -Et bien j'ai gagné mais pour un débutant, tu t'es magnifiquement bien battu, conclut le général. La majorité des combats sont courts surtout lorsqu'il y a une différence d'expérience. Je pense que si tu… »
Naël s'interrompit. Il vit que son élève n'était plus attentif à ses explications. La créature de Lancio aussi s'en désintéressait. Leur attention fut porté derrière un arbre. Ils crurent avoir vu un fantôme tout de blanc vêtu lorsque le général parlait. Le jeune dresseur fit signe à son mystérieux compagnon de le suivre. Naël, un rien révolté contre le comportement de son disciple s'intéressa tout de même aux trouvailles de celui-ci. Le pas tremblant d'excitation et d'interrogation, Lancio s'approcha de l'arrière de l'arbre. Lui, prit par la gauche, sa créature par la droite. D'un coup sec de la tête, ils se tournèrent par surprise pour enfin regarder ce mystérieux spectre…
Hahahaha. Houlà, vous avez vu l'heure ? Je dois vous laisser dans le suspens. En tout cas, vous ne pouvez pas vous plaindre de la longueur de ce chapitre. Personnellement, je le trouve meilleur que les précédents malgré la présence d'un mythe sans originalité. Hahaha. À votre avis, quel sera le prochain Pokémon de Lancio ? Hahahaha. Je vous laisse aux devinettes. Au moins, vous savez qu'il est blanc. Hahahaha.