Point de vue d’Alexie :
- Qu’y a-t-il ?
Le Nostenfer me regarda quelques minutes avant de baisser les yeux.
- Je voulais te prévenir, il a perdu beaucoup de sang et il a été gravement blessé, je préfère te prévenir pour éviter que tu te fasses de fausses illusions, mais je doute qu’il s’en sorte vivant. Ne serait-ce que rentrer dans un labo pokéxtinctionniste, libérer 500 Pokéumains et survivre à l’explosion d’une mine serait déjà un vrai miracle, mais là, si il arrive à survivre, il ne sera plus jamais pareil, du moins mentalement. Personne d’aussi jeune et, de plus, qui vient d’arriver il y a peu de temps ne peut résister à autant de choses sans s'en sortir indemne, du moins je pense.
- Je vois… Tu sais ce qui pourrait arriver ?
- Franchement, déjà, si il s’en sort vivant, tu pourras être heureux, par contre, mentalement, je ne sais pas, ce n’est pas mon rayon mais a mon avis, il va changer et pas qu’à cause de sa transformation…
Après ça, Julien fut opéré. A notre grand soulagement, il s’en est sorti de justesse. Il avait aussi eu la patte arrière droite cassée et les dégâts étaient plus importants que prévu, ce qui a eu pour effet de nous faire utiliser le triple du matériel médical qui était prévu pour l’opération. Nous avons aussi dû fouiller et nettoyer tout la base en nous débarrassant des derniers Pokéxtinctionnistes, je ne parlerais pas des hangars ou il y avait les réserves qui était devenu un vrai foutoir, nous avons pris deux semaines à tout ranger et nettoyer, puis au bout d’une semaine, nous avons eu le droit de venir voir Julien. Nous nous sommes relayés au cas ou il se réveillerait, mais d’après les infermières, plus le temps passait, moins il y avait de chance qu’il revienne a lui.
Point de vue de Julien :
Lorsque j’ai ouvert les yeux, je ne voyais rien, tout était noir autour de moi. J’ai pris un moment avant de pouvoir me relever. A ma grande surprise, j’étais sous ma forme humaine, ce qui me déplaisait beaucoup.
- Alors c’est ça l’au-delà ?
Je me tournais, mais hormis la petite lueur qui m’éclairait, je ne voyais strictement rien. J’allais avancer dans le noir quand une voix m’arrêta.
- Bonjour Julien.
- Qui est là ? dis-je sur mes gardes.
- Calme, jeune Lucario, calme.
À ce moment-là, je me suis retourné et je vis une Lucario sortir de l’ombre. J’ai pu reconnaître que c’était une femelle par le son de sa voix et les sourcils de ses yeux qui étaient légèrement différents. Je me sentais aussi très bizarre, comme si j’étais détendu et calme, ce qui n’est pas mon cas d’habitude, et j’avais l’impression qu’elle m’était familière…
- Que me voulez-vous ? Dis-je, encore un peu sur mes gardes.
- Je viens discuter avec toi.
Je la regardai quelques minutes, puis je baissai ma garde. Elle s’approcha de moi, puis elle posa une patte sur ma joue comme si elle était amusée.
- Avant de discuter, comment vous appelez-vous ?
Elle enleva sa patte, toujours d’un air amusé, et recula légèrement.
- Je me nomme Lucario.
- Heu… Oui, j’ai bien vu que vous étiez une Lucario. Je voudrais avoir votre prénom.
- Je te l’ai dit, je me nomme Lucario, mais trêve de bavardage, je n’ai pas beaucoup de temps.
- D’accord Lucario…
- Bien, je voulais te dire pour commencer que je suis impressionnée de ce que tu as fait, rare sont ceux qui auraient eu le courage de le faire, mais c’était très idiot de ta part de faire ça, tu ne te rends pas compte, mais même transformé en Lucario, tu n’es pas invincible.
- Je l’ai bien vu, merci, de tout façon ça na plus d’importance maintenant que je suis mort.
- Mort ? Qui t’a dit que tu l’étais ?
- Comment ça, je suis encore vivant ! Je ne comprends pas, personne n’a pu me sauver, j’étais paumé je ne sais où...
- Ca, c’est ce que tu crois, enfin…. Désolée, mais le temps est écoulé, il est temps de partir.
- De quoi tu parles ? Attends, je ne comprends pas, tu ne peux pas me laisser comme ça, explique-moi au moins avant de partir.
Elle me regarda, puis elle se retourna et commença à repartir dans le néant.
Alors que je ne m’y attendais plus, elle me répondit.
- Suis ton Aura, et tu auras les réponses à toutes tes questions.
Après ça, je suis resté seul quelques minutes jusqu’à ce que je me sente lourd et faible. J’avais comme l’impression qu’on me forçait a m’allonger au sol, puis j’ai eu comme un grand frisson et j’ai fermé les yeux tellement j’étais fatigué.
Lorsque que je les ai rouverts, une lumière blanche m’aveugla. J’essayai de me relever d’un coup mais une douleur me foudroya et je retombai aussi sec dans le lit en gémissant de douleur. Un bruit sourd résonnait. Il m’a fallu quelques minutes avant de récupérer ma vue et mon ouïe, du moins en partie. Il y avait autour de moi des machines et une lampe posée sur une petite table.
Une machine émettait un « bip » régulier et une autre affichait une courbe. Je suis resté un moment immobile à regarder le plafond jusqu'à ce que je me rendorme. Lorsque que je me réveillai, je refis une nouvelle tentative, mais encore une fois, une douleur me foudroya. Je commençais à être agacé de ne pouvoir rien faire, mais ma peine allait être de courte durée, quand j’entendis la porte s’ouvrir et l’infirmière Nanméouïe qui fut surprise de me voir éveillé.
- Tiens, le héros de la base est réveillé.
- Le héros ?
- Eh oui, il n’a pas fallu longtemps avant que toute la base soit au courant de ce que tu as fait.
- Super, dis-je en soupirant pendant qu’elle me redressait pour me mettre dans une position plus agréable.
- Tout le monde va bien ?
- Oui, ne t’inquiète pas. On a tous été un peu secoués par les événements récents, mais c’est vite passé, d’ailleurs je voulais te remercier de nous avoir sortis de là.
- C’est normal, du moins je pense. Mais attendez, ça fait combien de temps que je suis dans ce lit ?
- Presque cinq semaines.
- Cinq !
- Calme toi, oui, tes amis sont passés tous les jours voir comment tu allais, mais au bout de la quatrième semaine ils sont commencé à perdre espoir qu’un jour tu te réveillerais.
- Je comprends, mais j’apprécie malgré tout.
- Bon je serais bien restée discuter, mais j’ai d’autres patients.
- D’accord…
- Je vais prévenir Mme Laura et tes amis que tu es de retour parmi nous, ne t’inquiète pas, tu ne devrais pas être seul encore très longtemps.
Après ça, l’infirmière est partie et je me suis endormi à cause de la fatigue jusqu'à ce que quelqu'un me secoue brutalement, ce qui me fit vraiment mal aux épaules. Je rouvris les yeux et je vis Siegfried légèrement paniqué.
-Argh… Arrête, je suis réveillé, stop.
- Ex… Excuse-moi, j’ai cru que tu étais retombé dans le coma.
- Pas grave, mais évite, je suis encore faible.
Je vis derrière lui pas mal d’autre Pokéumains. Il y avait Jérémie, Élodie, Zack, Gwenaëlle, ainsi qu’un Nostenfer et un Luxray qui m’étaient inconnus.
- Salut, et bonjour à ceux que je ne connais pas encore…
Jérémie s’avança avec le Luxray et Élodie devant moi, mais derrière, j’entendais des bruit de pas et des battements d’ailes arriver, il semblait que d’autres personnes étaient en dehors de la salle en train de discuter.
- Salut Julien, content de te revoir chez les vivants, tu as l’air d’apprécier ce lit, me dit Jérémie avant de lâcher un petit rire narquois avec Élodie.
- Ha, ha… Très drôle, il ne faudrait pas que cela devienne une habitude.
- En effet, mais avant de discuter, je te présente Ernest et Gabriel. C’est grâce à eux si on a pu aller dans le champ de mine en toute sécurité et te suivre.
- Ha, eh bien, merci à vous alors.
- Aucun problème, il faut dire que tu nous as fait une peur bleue lorsqu’on t’a retrouvé.
- J’étais si amoché que ca ?
- Et encore, t’as rien vu.
J’ai lâché un sourire, puis je vis Mme Laura suivie d’un Raichu qui tenait des papiers et l’infirmière Nanméouïe qui, en voyant tout le monde dans la pièce, s’énerva.
- Hé ! C’est deux personnes maximum, allez, tout le monde dehors !
Nous nous somme regardés quelques minutes avant qu’ils ne sortent tous, hormis Mme Laura qui est rentrée. J’ai été étonné de voir qu’Alexie n’était pas venue me voir, pourtant c’était la première personne que j’avais rencontré avant que notre groupe ne se forme.
- Bonjour Julien, contente de te revoir en forme.
- En forme est un grand mot, si je puis me permettre, Madame. Vivant serait plus adapté.
- En effet, mais trêve de plaisanterie, passons à des choses plus sérieuses. Pour commencer, je pense qu’on te l’a déjà surement dit, mais je voulais te remercier d’avoir sauvé tous les Pokéumains de la base, et même plus. Et pour ça, j’aimerais t’offrir quelque chose. Tu comprendras plus tard pourquoi je te fais ce cadeau.
Elle sortit de son aile la Pokéflute et me la tendit.
- Il existe beaucoup de copies, mais celle-ci est l’original, la toute première Pokéflute datant de la première rencontre entre l’Homme et les Pokémon.
- Madame, je ne peux pas accepter un tel cadeau, c’est bien trop rare et précieux, en plus il sera plus utile si vous le gardez.
- Comme tu l’as dit, je ne te laisse pas le choix, le sujet est clos.
Elle mit dans mes pattes la Pokéflute. C’était très étrange, elle était en cristal et elle était dextrement légèrement. Etant maladroit, j’avais peur de la casser, donc je me suis empressé de la poser sur la petite table ou il y avait la lampe.
- Hum… Merci.
- Ce n’est rien, maintenant repose-toi, tu l’as bien mérité.
Après ça, Mme Laura repartit vers la porte en faisant entrer le Raichu qui l’accompagnait.
- Bonjour Julien, c’est un plaisir de te rencontrer. Je me nomme Marc, je suis l’assistant de Mme Laura.
- Enchanté.
- Moi de même, mais trêve de bavardage, je suis ici pour te poser quelques questions, si tu es d’accord, bien sûr.
- Qu’entendez-vous par quelques questions ?
- C’est concernant ton ami Alexie le Tranchodon shiny.
- Qu’y a-t-il avec Alexie ?
- Vois-tu, d’après ce qu’il nous a dit, il t’aurait dit qu’il serait un espion, est-ce vrai ?
- Oui, pourquoi, il lui est arrivé quelque chose ?
- Non, rassure-toi, mais en vrai, il ne l’est pas et il refuse de dire pourquoi il a trahi les Pokéumains et pourquoi il t’a aidé alors qu’il aurait pu sauver bien d’autres personnes. Nous savons que vous vous connaissiez avant en tant qu’humain, mais tu te doutes bien que cela n’est pas suffisant.
- Vous voulez que j’interroge Alexie ?
- Non, je veux seulement savoir s’il ne t’aurait pas dit quelque chose qui pourrait nous aider.
- Non, je ne vois pas notre rencontre a été assez mouvementée, alors on n’a pas vraiment eu le temps de se dire bonjour.
-Je vois, ce sera tout, merci.
Après ce petit interrogatoire, le Raichu repartit sans dire un mot, il était sûrement dans ses pensées.
C’était un peu bizarre pour le coup, mais bon, j’étais fatigué et comme on dit, la nuit porte conseil, donc je me suis recouché.
Au bout d’un moment, je me suis réveillé. J’avais dormi à peu près cinq heures.
Je me tournai et vis sur la petite table un mot avec la télécommande de la télé qui se trouvait un peu en hauteur devant moi, d’ailleurs les machines autour de mois avaient été déplacées pour que je puisse avoir une meilleure visibilité autour de moi.
Je pris le mot et je lus. Il y avait marqué : « Salut Julien, c’est moi, Jérémie. Vu que tu t’es endormi, on a préféré te laisser tranquille. On reviendra te voir un peu plus tard dans la soirée, alors ne t’inquiète pas si tu ne nous vois pas. J’ai aussi marqué comment avoir la chaîne des Pokéumains, ainsi que les diffusions précédentes. Tu peux voir celles qu’il y a eu le mois dernier si tu veux t’informer. Voilà, bon, on te souhaite bonne chance et on espère que tu te rétabliras vite.
Il y avait en bas de la lettre plusieurs signatures, surement celles de Jérémie et les autres.
Après ça, je pris la télécommande et je mis la chaîne des Pokéumains c’était Gilles le Ramboum qui parlait, mais étonnement, il ne cria pas comme la dernière fois. Je suppose qu’on l’a forcé à faire des efforts.
Il faisait passer les dernières infos, rien de bien passionnant. Alors j’ai fait défiler les flash spéciaux à partir de l’attaque de la base. Au début, rien de spécial à part une histoire de Pifeuil qui avait trahi les Pokéumains. Après, j’ai vite été intéressé.
- Ici Gilles le Ramboum. Nous venons de recevoir des informations surprenantes. Il semblerait que la base de PACA, là où le jeune Lucario blessé avait été ramené, vient de se faire attaquer. D’après nos informations, seuls les Pokéumains aquatique ont réussi a s’en sortir. Pour l’instant, il semblerait que le reste des habitants de la base ainsi que la directrice soient endoctrinés. D’après nos informations, le nombre de Pokéumain endoctriné est compté à plus de 400, mais d’ici quelques heures, nous saurons plus de détails, alors restez à l’écoute.
Après ça, je fis défiler jusqu'au lendemain, jusqu’à un nouveau flash spécial :
- Flash spécial, ici Gilles le Ramboum. Nous venons d’apprendre que le jeune Lucario qui avait été ramené blessé a réussi à s’enfuir de la base. Pour une raison encore inconnue, il semblerait que la machine qui a endoctriné les habitants de la base de PACA n’a pas marché sur lui. Il a été retrouvé, épuisé, en train de se noyer, mais beaucoup de personnes se demandent si il ne serait un espion de la Pokextinction. Pour l’instant, le jeune Lucario est a l’infirmerie de la base d’Île de France. Il est en train de se faire soigner. Pour information, il est le premier Lucario à avoir posé une patte dans la base de PACA. C’était Gilles le Ramboum, à la prochaine fois. »
Cela me permit de comprendre pourquoi le directeur de la base d’île de France était aussi méfiant à mon égard. Je voulais continuer d’écouter la suite, mais j’étais trop fatigué. J’avais du mal à garder les yeux ouverts, alors j’ai éteint la télé, puis je me suis recouché.
Cette fois-ci, j’avais assez mal dormi. Je me suis souvenu de ce qui s’était passé avec mon père et je commençais a m’en vouloir d’avoir fait ça. J’avais perdu mon honneur et détruit une promesse que je m’étais jurée. Je me sentais vraiment mal, alors pour essayer de passer le temps, j’ai rallumé la télé pour voir la suite des infos.
Je refis la même manip avec la télécommande et je repris où je m’étais arrêté.
- Flash spécial, ici Gilles le Ramboum. Nous venons d’apprendre qu’une mission de sauvetage va être organisée. Néanmoins, pour des raisons de sécurité, nous n’avons pas plus d’informations, même si des rumeurs circuleraient, disant que le jeune Lucario, qui s’appellerait Julien, qui avait été ramené épuisé va être envoyé pour sauver les habitants de la base de PACA, mais nous ne pouvons pas le confirmer pour l’instant. C’était Gilles le Ramboum, à la prochaine fois. »
Après ca, j’ai éteint la télé. Cela commençait à me souler d’entendre ce que je savais déjà et j’entendais quelqu'un approcher de la porte de ma chambre au loin.
Je n’ai pas été surpris de voir Jérémie entrer avec un plateau de nourriture.
- Salut Julien, j’espère que tu n’as pas trop attendu. Désolé, c’est encore un peu le bordel là-haut.
- Non, ça va, ne t’inquiète pas, je regardais les infos. Alors, quoi de beau ?
- Et bien, pas grand-chose. On a déplacé la base et réparé, nettoyé tout le reste.
- Vous l’avez déplacé ? Comment ça ?
- Heu… Laisse tomber ? j’en ai trop dit. On t’expliquera ça plus tard.
Je n’aime pas trop qu’on me cache des choses, mais bon, je suppose qu’il va falloir que je fasse avec en attendant.
- Bon alors, qu’y a-t-il au menu ?
- Et bien, hamburger avec frites, un coca et un muffin au chocolat, ça te tente ?
- Carrément, en plus tu m’a donné faim maintenant. »
Après ça, j’ai dégusté mon repas et nous avons discuté jusqu’à la sonnerie. Entretemps, Élodie nous avait rejoint. J’ai aussi appris que Mme Laura préparait un discours pour remettre un peu d’ordre dans la base, car avec tout ce qui s’était passé, tout le monde est un peu tendu. Puis vint l’heure de se coucher. D’habitude, je suis quelqu’un qui vit la nuit, mais j’étais vraiment trop faible, alors j’ai préféré ne pas tenter le diable et je me suis recouché.
Je me suis réveillé dans un endroit sombre et étrangement familier. J’étais à nouveau de retour sur ma forme humaine, mais si j’étais là, ça voulait sûrement dire que j’allais revoir Lucario d’ici peu de temps et j’avais bien raison, car quelques minutes plus tard, je la vis sortir des ténèbres, toujours avec un air amusé. Je me demande bien ce qui l’amusait autant.
- Rebonjour Lucario.
- Rebonjour Julien, alors, comment te sens-tu ?
- Ca va, toujours un peu faible, mais comment savais-tu que j’allais survivre ?
- J’attendais que tu poses cette question, mais avant tout, il va falloir que tu te débrouilles pour retrouver ta vraie forme ici.
- Je suppose que tu ne vas pas me dire comment faire.
- Bien sûr que, non cela serait nettement moins drôle.
- Je vois, enfin… Pas vraiment, mais bon. »
Je commençai par me concentrer pour voir si je pouvais récupérer ma forme et au bout de quelques minutes, j’ai rouvert les yeux, déçu de voir que rien n’avait changé.
- Ca aurait été un peu trop facile, tu ne penses pas?